« Ils n’ont pas répondu maintes fois, et j’ai senti que c’etait terminé. Nous avons appelé Tsahal, et d’après le fait qu’ils ne nous ont pas dit que ce n’était pas eux, et de plus j’ai vu sur Internet qu’il y avait deux morts, j’avais déjà compris sur le chemin de l’hôpital . On m’a dit qu’ils étaient gravement blessés, mais il était clair pour moi que ce n’etait pas le cas. Déjà sur le chemin de l’hôpital, j’ai parlé à mon mari Shalom de l’enterrement. Je lui ai dit que j’étais creuse, qu’il n’y avait plus de raison de prier maintenant « , raconte Esti Yaniv (44 ans), la mère de Hillel et Ygal Yaniv, qui a été assassiné en début de semaine dans le village de Hawara en Samarie.
La tente de deuil de la famille située à Har Bracha est pleine de dizaines de personnes qui s’y pressent, essayant d’apaiser les endeuillés, ne serait-ce qu’un peu, calmer le chagrin inimaginable de la famille dont le monde a été détruit d’un seul coup.
Les parents endeuillés ont été approchés par quelqu’un qui se présente comme le président de l’association « Teg Meir », une association de gauche qui lutte contre les crimes dits haineux.
Esti Yaniv lui dit qu’il y a confusion en Israel : « Je suis ici pour éduquer les jeunes, et ils savent ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Quand nous sommes revenus de l’hôpital, Hawara brûlait. C’est ainsi quand il y a le vide, quand l’armée n’est pas là. Tout le monde sait ce que nous en pensons. Mais quand la personne qui l’a fait , elle le fait aussi parce qu’il aime la Terre d’Israël et c’est la sienne. Ne vous y trompez pas, nous avons des ennemis sur cette terre, les mêmes qui donnent des bonbons après une attaque. Nous n’avons pas à commettre des crimes haineux, mais ne soyez pas prétentieux. »
Êtes vous en colère ?
« Nous avons le droit d’être en colère contre le Saint Benit Soit il. Je ne sais pas quels sont ses plans, mais il a gâché les nôtres. Même dans une relation intime avec Hachem, il est permis d’être en colère, nous nous réconcilierons plus tard », dit-elle avec un sourire en larmes.
Le frère d’Esti, Yehuda Naumburg, raconte les terribles moments de l’hôpital. « Je suis arrivé à Bilinson et ils m’ont demandé d’entrer et de les identifier. Je suis d’abord entré pour voir qu’ils étaient en sécurité et que les parents pouvaient être amenés. Je les ai vus avec un sourire sur le visage. »
« Nous n’aurons pas le chance de les accompagner sous la Houpa »
Esti se souvient : « Je leur ai demandé de chanter ‘Eshet Ha’il’ à mes funérailles – c’est la nature du monde, qu’un fils enterre ses parents et non l’inverse. Parce que nous n’étions pas autorisés pour les conduire à l’enterrement, nous le leur avons chanté à leur enterrement. Ils nous ont conduits aux cercueils avant l’enterrement et tout le monde a pleuré, et je leur ai dit merci. Merci d’être mes fils.
Les funérailles organisées pour les deux garçons sur le mont Herzl n’allaient pas de soi. Alors que Hillel était un soldat, Yigal n’était qu’un candidat au service et, selon la loi, il n’avait pas le droit d’être enterré à côté de son frère. Mais les parents ont insisté. Yehuda et Esti ont mené une lutte contre le système pour permettre cela. « Nous étions assis à deux heures du matin avec le chef de la branche des urgences de Tsahal, et ma sœur lui a dit : ‘Je ne comprends pas comment tu me donnes toute cette explication sur l’enfant que j’abandonne. Vous me placez devant un choix impossible : soit des funérailles militaires pour l’un, soit les enterrer tous les deux ensemble ailleurs. « Nous avons reçu beaucoup de ‘non’, mais beaucoup de gens nous ont aidés, notamment le ministre de la Défense Yoav Galant et le chef de la branche des urgences. Ce sont les deux anges qui ont réussi à organiser cela », explique Yehuda.
