Plus d’un siècle après l’un des plus grands scandales judiciaires de l’histoire moderne, la France officialise un hommage national permanent à Alfred Dreyfus, le capitaine juif faussement accusé de trahison. Le président Emmanuel Macron a annoncé que chaque 12 juillet sera désormais dédié à la mémoire de Dreyfus, « en célébration de la victoire de la justice et de la vérité sur la haine et l’antisémitisme ». Une date hautement symbolique, correspondant à la fois à l’annulation définitive de sa condamnation en 1906 et à son décès en 1935.
Le premier hommage national sera célébré en 2026, marquant les 120 ans de sa réhabilitation officielle. « La République se doit d’être vigilante face au poison de l’antisémitisme », a souligné Macron, dans un contexte où la haine antijuive ne cesse de resurgir, y compris en France.
La famille Dreyfus a salué cette décision. Anne-Cécile Levy, arrière-petite-fille d’Alfred Dreyfus, a confié à l’AFP : « Ce jour de commémoration aidera la jeunesse à se rappeler cette période sombre de notre histoire. Il est essentiel que l’on réhabilite l’image de cet homme comme un héros, et non simplement une victime. » Son cousin, Michel Dreyfus, a lui aussi exprimé sa fierté : « Il a été un héros parce qu’il a combattu pour recouvrer son honneur. Ce jour rappellera aussi l’importance de l’État de droit, une valeur mise à l’épreuve dans de nombreux pays aujourd’hui. »
L’affaire Dreyfus incarne l’un des épisodes les plus marquants du combat contre l’antisémitisme en France. Né en 1859, Alfred Dreyfus intègre l’armée française et devient capitaine en 1892, alors qu’il est le seul officier juif dans l’état-major général. Mais en 1894, un document intercepté par les services secrets français, destiné à l’ambassade allemande à Paris, mène les soupçons vers lui. Sur fond de haine antisémite et de préjugés, Dreyfus est condamné pour trahison et déporté à vie à l’Île du Diable, en Guyane française.
Son procès inique, orchestré par des responsables militaires et nourri par une presse antisémite, a profondément divisé la société française. Le célèbre écrivain Émile Zola s’indigne dans son retentissant « J’accuse », dénonçant un complot militaire et politique. Après un procès en révision partiel en 1899 et de nouveaux débats acharnés, c’est en 1906 que la Cour de cassation annule définitivement sa condamnation, le réhabilite pleinement et lui rend ses galons militaires. Dreyfus participe même à la Première Guerre mondiale avant de décéder en 1935 à l’âge de 76 ans.
Le rappel de cette page d’histoire française prend une résonance particulière à l’heure actuelle, alors que la montée des discours antisémites et les attaques contre l’État de droit prolifèrent en Europe et ailleurs. La réhabilitation annuelle d’Alfred Dreyfus vient rappeler à tous que la République, pour rester fidèle à ses principes, doit défendre chaque citoyen contre l’injustice et la haine.
Cet hommage résonne également en Israël, où le nom de Dreyfus est indissociable de la prise de conscience sioniste. C’est en suivant l’affaire depuis Paris que Theodor Herzl, journaliste juif autrichien, perçut l’urgence de créer un État juif, convaincu que l’émancipation et l’assimilation ne protégeraient jamais vraiment les Juifs en diaspora.
Plus que jamais, l’affaire Dreyfus reste une leçon universelle sur la nécessité de la vigilance républicaine face aux préjugés. Elle incarne la lutte pour la vérité, la justice et la dignité humaine.
Pour suivre l’actualité du combat contre l’antisémitisme :
- https://infos-israel.news/category/israel/
- https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
- https://rakbeisrael.buzz/
- https://alyaexpress-news.com/
Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dreyfus
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Dreyfus
.