Macron a mené d’innombrables conversations téléphoniques avec le président Poutine avant et pendant la guerre. Il semblait intéressé à commercialiser son image d’homme d’État le plus important de l’Union européenne, certainement plus que le nouveau chancelier Schultz, et était moins préoccupé par la campagne électorale et les questions internes. Cela l’a aidé dans les sondages, mais le déclenchement de la guerre et ses conséquences économiques – une flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires ont causé des dommages tangibles à la « vie même » des citoyens.
Près de 49 millions d’électeurs français se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire un président ou une présidente. Si aucun des candidats n’obtient plus de 50 % au premier tour, comme prévu, les deux meilleurs candidats s’affronteront au second tour le 24 avril. Il y a ici des experts français qui sont plus grands et meilleurs que moi, et je vais donc me concentrer sur la grande ombre (encore) du président Poutine sur les élections françaises, et comment il influence encore ses développements politiques en France.
Nous nous souvenons tous très bien des visites du président Macron au Kremlin à la veille de la guerre en Ukraine, et de ses tentatives pour persuader le président Poutine, du bord de l’immense table des négociations, de ne pas entrer en guerre. Macron a également mené d’innombrables conversations téléphoniques avec le président Poutine avant et pendant la guerre. Il semblait intéressé à commercialiser son image d’homme d’État le plus important de l’Union européenne, certainement plus que le nouveau chancelier Schultz, et était moins préoccupé par la campagne électorale et les questions internes. Cela l’a aidé dans les sondages, mais le déclenchement de la guerre et ses conséquences économiques – une flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires – ont causé des dommages tangibles à la « vie même » des citoyens. Ironie du sort, celle qui a pris le train en marche était en fait la dirigeante de « l’Union nationale », Marine Le Pen, qui a axé sa campagne sur le coût de la vie qui a grimpé en flèche au lendemain de la guerre – et cela a fonctionné. Les enjeux nationalistes traditionnels qui l’ont caractérisée par le passé – anti-immigration par exemple, elle les a laissés au candidat d’extrême droite Eric Zemmour, qui la fait passer pour une quasi institutionnalisée et modérée.
Le président Macron, pour sa part, a compris l’absurdité de la position de Le Pen – très proche de l’establishment russe, dont le parti a même reçu un énorme prêt de 9,9 millions d’euros de l’establishment russe en 2015 (indirectement bien sûr) auprès d’une banque contrôlée par les associés du Kremlin. Le Pen elle-même s’est même rendue à Moscou en 2017 et a rencontré le président Poutine, qui, un an après l’approbation du Brexit en Grande-Bretagne et l’entrée du président Trump à la Maison Blanche, a fondé ses espoirs sur son entrée à l’Elysée et la poursuite de l’appel de l’Europe de l’intérieur. Macron a enlevé ses gants et, dans le cadre de sa campagne, a par exemple présenté une affiche sur laquelle le visage de Le Pen alternait avec celui de Poutine.
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