La lame et l’arc-en-ciel – Par Rudy Abecassis

« Le plus important dans la vie, c’est la famille ! »

C’est une phrase dĂ©jĂ  entendue, notamment dans des films, comme « La vĂ©ritĂ© si je mens », et qui est d’une vĂ©ritĂ© implacable.

Pourquoi ?

Parce que sans notion familiale, le Monde ne peut pas Ă©voluer, ne peut pas grandir, sans reproduction de l’ĂȘtre humain.

Oui, car la famille, c’est l’affiliation par le sang. Par les gĂȘnes.

Quand on pense Ă  la famille, la premiĂšre image qui nous vient en tĂȘte est un couple avec des enfants.

Un couple.

Un homme et une femme.

On n’y peut rien, aussi vrai soit-il qu’il faut de l’eau pour faire grandir un gĂ©ranium, l’ĂȘtre humain se reproduit naturellement par la rencontre d’un gamĂšte mĂąle (spermatozoĂŻde) et d’un gamĂšte femelle (ovule).

Il existe aujourd’hui de nombreux procĂ©dĂ©s pour procrĂ©er sans accouplement entre un homme et une femme, mais peu importe, il faut une souche masculine et une souche fĂ©minine.

A l’heure du « mariage pour tous », qui lĂ©galise le mariage homosexuel, l’illustration de la famille n’est plus une science exacte.

Le mariage pour tous induit obligatoirement des actes non naturels pour pouvoir avoir des enfants, fonder une famille, et dans une trĂšs large mesure, perpĂ©tuer le cycle de reproduction de l’ĂȘtre humain.

On peut donc voir dans une relation homosexuelle un contournement de la nature.

Pourtant, tout(e) homosexuel(le) nous dira qu’il(elle) est attirĂ©(e) naturellement vers une personne du mĂȘme sexe.

Alors on peut trouver lĂ©gitime que des personnes pieuses, religieuses, dont le but est de suivre les commandements de D.ieu, notamment dans le judaĂŻsme, puissent ĂȘtre contre ce « contournement de la nature ».

Pour eux, la science doit nous servir en cas de nécessité, et non en cas de choix.

Mais cette opposition est aussi marquée par la représentation des homosexuels à leur égard.

Depuis 1970, des manifestations sont rĂ©guliĂšrement organisĂ©es dans le monde pour dĂ©fendre le droit d’ĂȘtre homosexuel(le).

Une initiative louable, rĂ©actionnaire, suite Ă  des persĂ©cutions rĂ©guliĂšres envers les individus homosexuels, persĂ©cutions que l’on associe facilement au racisme.

Et qui a connu, et qui connaĂźt encore une Ă©volution paradoxale Ă  celle de la reconnaissance de la libertĂ© de son orientation sexuelle qui, elle, a considĂ©rablement Ă©voluĂ©, mĂȘme si dans certains pays du Moyen-Orient ou en Russie, il y a un grand retard.

Car aujourd’hui, on ne sait plus ce que cette manifestation, appelĂ©e « Gay Pride » ou « Marche de la fiertĂ© des homosexuels » veut dire.

Quel est son sens ?

Quel est son but ?

Il y a des drapeaux, des chars décorés, de la musique, des déguisements.

Est-ce un défilé ou un carnaval ?

Et surtout, la représentation ostentatoire du sexe et de la débauche y est omniprésente.

Comme si ĂȘtre homosexuel(le) devait ĂȘtre illustrĂ© par le plaisir et la jouissance sexuelle.

Par le fait d’ĂȘtre dĂ©vĂȘtu, dĂ©voilant des parties du corps Ă  connotation sexuelle.

A flirter dangereusement avec la pornographie.

LĂ  oĂč la sociĂ©tĂ© actuelle fait tout pour les intĂ©grer et pour briser les barriĂšres de la diffĂ©rence basĂ©e uniquement sur l’orientation sexuelle, eux se torpillent en se dĂ©marquant et en crĂ©ant une diffĂ©rence avec ceux qui ne sont pas homosexuels.

A ma connaissance, il n’existe pas d’autres dĂ©filĂ©s publics sexuels.

De tous courants, et de toutes déviances.

Bien sĂ»r, cela ne concerne pas la totalitĂ© d’une Gay Pride, mais une partie bien visible et surtout tolĂ©rĂ©e par tous.

Alors, quand un juif ultra-orthodoxe s’attaque Ă  une manifestation de ce type, organisĂ©e de surcroĂźt dans la Ville Sainte, JĂ©rusalem, cela gĂ©nĂšre des dĂ©bats.

Comme il avait tenté de le faire en 2005, et comme il a renouvelé son geste avec plus de réussite en 2015.

Rien ne justifie le meurtre et l’attaque corporelle.

Encore moins dans le judaĂŻsme.

Encore moins dans le milieu orthodoxe.

On ne pourra jamais excuser un tel acte.

Si lĂąche et si barbare.

Faut-il y voir pour cela une homophobie violente de la part du milieu orthodoxe ?

Faut-il accuser les orthodoxes d’extrĂ©mistes pour cet acte ?

Ou faut-il plutĂŽt attribuer cela Ă  un acte isolĂ© d’un homme, tout aussi orthodoxe qu’il soit ?

Les réactions sont unanimes : des condamnations de la part des Rabbanims et autres personnalités religieuses et politiques.

Les orthodoxes sont contre l’homosexualitĂ©, c’est un fait.

Pas qu’eux d’ailleurs.

Mais eux font des déclarations, des manifestations.

Parfois de maniÚre maladroite, en parlant d' »abomination » ou de « maladie mentale ».

Peut-on réellement en vouloir à ce courant du judaïsme qui a fait que dans le temps, notre religion a été préservée ?

Qui, Ă  part eux, a autant contribuĂ© Ă  l’existence du judaĂŻsme aujourd’hui malgrĂ© les Ă©preuves passĂ©s dans l’Histoire ?

Ils font partie des gardiens de notre Torah, et c’est certainement grĂące Ă  cette prĂ©servation que l’Etat juif existe.

Cet acte n’aurait jamais dĂ» ĂȘtre commis.

Il ne s’excuse pas, ni se justifie.

Il s’explique et se dĂ©plore.

Cet homme a commis un pĂȘchĂ©.

Demandons-nous pourquoi sa lame ne s’est pas brisĂ©e avant, pourquoi il a rĂ©ussi Ă  poignarder et Ă  faire du mal.

Ne réagissons pas en y creusant un fossé plus grand.

Nous sommes tous des ĂȘtres humains.

Nous devons réagir à cet acte par un rapprochement.

Les homosexuels ont aussi droit au libre arbitre et leur orientation sexuelle ne fait de mal Ă  personne.

C’est un choix, mĂȘme s’il est contraire Ă  certaines valeurs religieuses.

Mais les tenues provocantes et Ă  connotation sexuellement vulgaire ne servent Ă  rien.

Ils exigent légitimement du respect.

Ils doivent aussi respecter les autres, y compris (et surtout) les orthodoxes.

Comme ils le font déjà en dehors de ces manifestations, dans la vie courante.

Refoua Chelema aux victimes.

Que le Chalom revienne vite au sein de notre Terre Sainte, et dans le Monde.

Par Rudy Abecassis pour Alyaexpress-News 


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