« Le plus important dans la vie, c’est la famille ! »

C’est une phrase déjà entendue, notamment dans des films, comme « La vérité si je mens », et qui est d’une vérité implacable.

Pourquoi ?

Parce que sans notion familiale, le Monde ne peut pas évoluer, ne peut pas grandir, sans reproduction de l’être humain.

Oui, car la famille, c’est l’affiliation par le sang. Par les gênes.

Quand on pense à la famille, la première image qui nous vient en tête est un couple avec des enfants.

Un couple.

Un homme et une femme.

On n’y peut rien, aussi vrai soit-il qu’il faut de l’eau pour faire grandir un géranium, l’être humain se reproduit naturellement par la rencontre d’un gamète mâle (spermatozoïde) et d’un gamète femelle (ovule).

Il existe aujourd’hui de nombreux procédés pour procréer sans accouplement entre un homme et une femme, mais peu importe, il faut une souche masculine et une souche féminine.

A l’heure du « mariage pour tous », qui légalise le mariage homosexuel, l’illustration de la famille n’est plus une science exacte.

Le mariage pour tous induit obligatoirement des actes non naturels pour pouvoir avoir des enfants, fonder une famille, et dans une très large mesure, perpétuer le cycle de reproduction de l’être humain.

On peut donc voir dans une relation homosexuelle un contournement de la nature.

Pourtant, tout(e) homosexuel(le) nous dira qu’il(elle) est attiré(e) naturellement vers une personne du même sexe.

Alors on peut trouver légitime que des personnes pieuses, religieuses, dont le but est de suivre les commandements de D.ieu, notamment dans le judaïsme, puissent être contre ce « contournement de la nature ».

Pour eux, la science doit nous servir en cas de nécessité, et non en cas de choix.

Mais cette opposition est aussi marquée par la représentation des homosexuels à leur égard.

Depuis 1970, des manifestations sont régulièrement organisées dans le monde pour défendre le droit d’être homosexuel(le).

Une initiative louable, réactionnaire, suite à des persécutions régulières envers les individus homosexuels, persécutions que l’on associe facilement au racisme.

Et qui a connu, et qui connaît encore une évolution paradoxale à celle de la reconnaissance de la liberté de son orientation sexuelle qui, elle, a considérablement évolué, même si dans certains pays du Moyen-Orient ou en Russie, il y a un grand retard.

Car aujourd’hui, on ne sait plus ce que cette manifestation, appelée « Gay Pride » ou « Marche de la fierté des homosexuels » veut dire.

Quel est son sens ?

Quel est son but ?

Il y a des drapeaux, des chars décorés, de la musique, des déguisements.

Est-ce un défilé ou un carnaval ?

Et surtout, la représentation ostentatoire du sexe et de la débauche y est omniprésente.

Comme si être homosexuel(le) devait être illustré par le plaisir et la jouissance sexuelle.

Par le fait d’être dévêtu, dévoilant des parties du corps à connotation sexuelle.

A flirter dangereusement avec la pornographie.

Là où la société actuelle fait tout pour les intégrer et pour briser les barrières de la différence basée uniquement sur l’orientation sexuelle, eux se torpillent en se démarquant et en créant une différence avec ceux qui ne sont pas homosexuels.

A ma connaissance, il n’existe pas d’autres défilés publics sexuels.

De tous courants, et de toutes déviances.

Bien sûr, cela ne concerne pas la totalité d’une Gay Pride, mais une partie bien visible et surtout tolérée par tous.

Alors, quand un juif ultra-orthodoxe s’attaque à une manifestation de ce type, organisée de surcroît dans la Ville Sainte, Jérusalem, cela génère des débats.

Comme il avait tenté de le faire en 2005, et comme il a renouvelé son geste avec plus de réussite en 2015.

Rien ne justifie le meurtre et l’attaque corporelle.

Encore moins dans le judaïsme.

Encore moins dans le milieu orthodoxe.

On ne pourra jamais excuser un tel acte.

Si lâche et si barbare.

Faut-il y voir pour cela une homophobie violente de la part du milieu orthodoxe ?

Faut-il accuser les orthodoxes d’extrémistes pour cet acte ?

Ou faut-il plutôt attribuer cela à un acte isolé d’un homme, tout aussi orthodoxe qu’il soit ?

Les réactions sont unanimes : des condamnations de la part des Rabbanims et autres personnalités religieuses et politiques.

Les orthodoxes sont contre l’homosexualité, c’est un fait.

Pas qu’eux d’ailleurs.

Mais eux font des déclarations, des manifestations.

Parfois de manière maladroite, en parlant d' »abomination » ou de « maladie mentale ».

Peut-on réellement en vouloir à ce courant du judaïsme qui a fait que dans le temps, notre religion a été préservée ?

Qui, à part eux, a autant contribué à l’existence du judaïsme aujourd’hui malgré les épreuves passés dans l’Histoire ?

Ils font partie des gardiens de notre Torah, et c’est certainement grâce à cette préservation que l’Etat juif existe.

Cet acte n’aurait jamais dû être commis.

Il ne s’excuse pas, ni se justifie.

Il s’explique et se déplore.

Cet homme a commis un pêché.

Demandons-nous pourquoi sa lame ne s’est pas brisée avant, pourquoi il a réussi à poignarder et à faire du mal.

Ne réagissons pas en y creusant un fossé plus grand.

Nous sommes tous des êtres humains.

Nous devons réagir à cet acte par un rapprochement.

Les homosexuels ont aussi droit au libre arbitre et leur orientation sexuelle ne fait de mal à personne.

C’est un choix, même s’il est contraire à certaines valeurs religieuses.

Mais les tenues provocantes et à connotation sexuellement vulgaire ne servent à rien.

Ils exigent légitimement du respect.

Ils doivent aussi respecter les autres, y compris (et surtout) les orthodoxes.

Comme ils le font déjà en dehors de ces manifestations, dans la vie courante.

Refoua Chelema aux victimes.

Que le Chalom revienne vite au sein de notre Terre Sainte, et dans le Monde.

Par Rudy Abecassis pour Alyaexpress-News