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La mafia bédouine du Néguev a trouvé une nouvelle cible :  le marché du sud de Tel Aviv : « Celui qui ne paie pas verra son stand en feu  »

C’est arrivĂ©, il y a environ un mois, tard dans la soirĂ©e. Avraham (pseudonyme), propriĂ©taire d’un stand de fruits et lĂ©gumes sur le marchĂ© Hatikva, au sud de Tel Aviv, Ă©tait en train de mettre les marchandises dans les rĂ©frigĂ©rateurs. À ce moment-lĂ , trois jeunes BĂ©douins masquĂ©s sont soudainement entrĂ©s dans son stand. L’un d’eux a sorti de sous sa chemise un shabaria (une Ă©pĂ©e bĂ©douine traditionnelle), l’autre a sorti de son sac une bouteille d’un litre et demi contenant de l’essence et a tenu un briquet Ă  la main.

« Vous devez nous payer », a fustigĂ© Avraham, qui ne comprenait pas oĂč les trois lui Ă©taient tombĂ©s dessus. « Nous voulons 3 000 shekels par mois ‘Hava’ (frais de parrainage). Si vous ne payez pas, vous n’aurez pas de magasin. Nous brĂ»lerons tout. Nous mettrons fin Ă  vos moyens de subsistance. Et n’allez pas Ă  la police. Nous savons oĂč vous habitez, combien d’argent vous gagnez chaque mois. Combien d’enfants vous avez et que fait votre femme. Nous vous avons suivi. « 

Avraham a dĂ©cidĂ© de leur payer les frais de parrainage, de peur de perdre une entreprise qui lui rapporte des dizaines de milliers de shekels chaque mois. Les mains tremblantes, il a sorti du registre un montant de 2 500 NIS et l’a remis Ă  l’un des extorsionnistes.

Les trois hommes se sont sĂ©parĂ©s avant de lui avoir envoyĂ© un avertissement : « Nous serons de retour ici le mois prochain, alors soyez prĂȘts et ne vous plaignez pas Ă  la police. Nous vous brĂ»lerons, vous et toute la famille. Ne jouez pas avec nous. »

Quelques jours plus tard, les trois sont venus voir Yossi (pseudonyme), qui possĂšde un stand prospĂšre sur le marchĂ©, et ont exigĂ© qu’il paie une protection de 3 500 NIS par mois. Yossi a refusĂ© de leur payer les frais de parrainage, et les a mĂȘme prĂ©venus qu’il avait des amis criminels qui prendraient soin d’eux s’ils osaient mettre le feu Ă  son entreprise. Mais aprĂšs une courte conversation, Yossi a dĂ©cidĂ© qu’il valait mieux se sĂ©parer de 3 000 shekels plutĂŽt que de s’impliquer dans les dangereux criminels de la diaspora.

« Je ne suis pas fier de les payer avec la nourriture de mes enfants, mais je n’ai pas le choix. Ce sont des gens fous, ils n’ont peur ni de la police ni de qui que ce soit. Les criminels juifs que j’ai approchĂ©s depuis Tel Aviv et Netanya ont tremblĂ© et m’ont dit que je devrais payer et me taire parce qu’ils sont complĂštement fous et que je ne devrais pas avoir d’ennuis avec eux. Alors j’ai payĂ© et je paie toujours », a expliquĂ© Yossi.

Avraham et Yossi ne sont pas les seuls habitants du sud de Tel Aviv Ă  avoir Ă©tĂ© touchĂ©s par la mafia de la diaspora bĂ©douine ces derniĂšres semaines. Les criminels du sud ont contactĂ© des dizaines de commerçants de la rĂ©gion et ont perçu auprĂšs d’eux des frais de parrainage sur une base mensuelle. Les montants varient de 2 500 Ă  5 000 NIS. Tout dĂ©pend de la taille de l’entreprise et de sa rentabilitĂ©.

« Certaines entreprises dans et autour du marchĂ© paiyaient une protection aux organisations criminelles juives. Aujourd’hui, les BĂ©douins du NĂ©guev ont pris le contrĂŽle de tout Tel Aviv », rĂ©vĂšle un criminel de haut rang. « Ceux qui ne les paient pas sont en danger. Ils peuvent venir en pleine journĂ©e pour tirer des balles sur votre maison ou y mettre le feu. La police n’existe pas pour eux. Il n’y a personne qui ne les paie pas. Ils font ce qu’ils veulent. Qui peut s’en occuper ? Ce sont des criminels effrayants qui viennent vers vous avec des fragments et une Kalachnikov ? ».

Certains de ces criminels de la diaspora du NĂ©guev louaient des appartements Ă  Ramla-Lod et au sud de Tel Aviv. C’est environ plusieurs dizaines qui ont dĂ©couvert les grosses sommes d’argent Ă  Tel-Aviv et comptent bien s’étendre Ă  d’autres endroits de la grande ville.

Comme nous l’avons rĂ©cemment rĂ©vĂ©lĂ©, les criminels ont commencĂ© Ă  percevoir des frais de parrainage auprĂšs des propriĂ©taires d’entreprises de Bnei Brak et de Ramat Gan. Ils ont pris le contrĂŽle de grandes parties du sud de Tel Aviv, notamment la nouvelle gare centrale, Shuk Hatikva et ses environs, des magasins de vĂȘtements, des supermarchĂ©s de quartier, des stands de lĂ©gumes et de fruits, des magasins de tĂ©lĂ©phones portables et des laboratoires de rĂ©paration de tĂ©lĂ©phones.

« Ils font attention Ă  ne pas pĂ©nĂ©trer sur les territoires des grandes organisations criminelles des secteurs juif et arabe, car elles sont relativement nouvelles dans la rĂ©gion centrale et Ă  Tel-Aviv », a rĂ©vĂ©lĂ© un officier de police. « Ils le font avec sagesse. Ils s’approprient une nouvelle zone d’influence et Ă  chaque fois, ils leur facturent des frais de parrainage. Il y a eu des cas oĂč les propriĂ©taires ont refusĂ© de payer parce qu’ils Ă©taient sous la protection de criminels et le lendemain ils ont dĂ©couvert que leurs distributeurs automatiques avaient Ă©tĂ© volĂ©s, ils sont entrĂ©s par effraction et ont volĂ© des milliers de paquets de cigarettes causant des dĂ©gĂąts de plusieurs centaines de milliers de shekels. Les chefs d’organisations prĂ©fĂšrent coopĂ©rer avec eux et ne pas les affronter car ils sont trĂšs dangereux, on est Ă©liminĂ© en une seconde. Ils engagent mĂȘme leurs soldats comme gardes du corps.

Un propriĂ©taire d’entreprise du sud de Tel Aviv a expliquĂ© Ă  Mako l’ampleur de ce phĂ©nomĂšne effrayant et que de nombreux propriĂ©taires d’entreprise prĂ©fĂšrent ne pas porter plainte contre eux, craignant pour leur vie. « Je leur paie une protection. Je n’ai pas le choix. Ils me prennent 1 500 shekels par mois », a expliquĂ© M., « 2 000 shekels au propriĂ©taire d’un magasin de tĂ©lĂ©phonie mobile dans la mĂȘme rue que la mienne. Ils gagnent facilement un demi-million de shekels.  »  Ils ont envahi toutes les rues et tout le monde leur paie ».


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