L’administration Donald Trump a envoyé une lettre à un certain nombre d’entreprises européennes exigeant qu’elles se conforment à un nouveau décret interdisant les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI).

Une lettre envoyée par l’ambassade des États-Unis à Paris exige que les entreprises faisant des affaires avec le gouvernement américain certifient qu’elles ne mènent pas d’activités liées aux programmes DEI. La lettre est accompagnée d’un formulaire intitulé « Certificat de conformité aux lois fédérales anti-discrimination applicables » que les entreprises doivent signer dans un délai de cinq jours.

Le document stipule :
« Les contractants du Département d’État doivent certifier qu’ils ne mettent pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l’inclusion et de l’inclusion qui enfreignent les lois anti-discrimination en vigueur. Cette certification est importante pour les décisions de paiement du gouvernement et est soumise à la loi sur les fausses déclarations. »

Les entreprises qui refusent de signer le document doivent fournir des explications détaillées, qui seront transmises au service juridique.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Réaction en Europe
Le ministère français de l’Économie s’est dit préoccupé par cette exigence, déclarant : « Cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Elles ne correspondent pas aux nôtres. » Le ministre français de l’Economie, Eric Lombard, compte discuter de cette question avec ses collègues américains.

La lettre a été envoyée à la fois à de grandes entreprises françaises et à des sociétés d’autres pays de l’Union européenne. Cependant, il n’est pas certain que ces revendications soient juridiquement viables en dehors des États-Unis. Certaines entreprises et leurs conseillers juridiques ont décidé de ne pas répondre aux demandes pour le moment.

La lettre aurait été reçue par des entreprises opérant dans les secteurs de l’aviation, de la défense, du conseil et des infrastructures. Par exemple, l’opérateur public français Orange, qui n’a pas de présence active aux États-Unis, a reçu la lettre, tandis que des géants comme Thales et TotalEnergies, qui ont des opérations aux États-Unis, ne l’ont pas reçue.

Contradictions dans les approches de la DEI
La France a traditionnellement adopté une approche qui limite la collecte de données sur la race et l’origine ethnique des employés. Au lieu de cela, les efforts des entreprises se concentrent sur l’augmentation de la diversité des genres et le soutien aux employés handicapés. Par exemple, les entreprises de plus de 250 salariés sont tenues d’avoir au moins 40 % de femmes dans leur conseil d’administration.

Contrairement aux États-Unis, où les programmes DEI sont activement soutenus par de nombreuses entreprises, en France, de telles initiatives sont confrontées à des restrictions légales. Cependant, les entreprises françaises mettent progressivement en place des pratiques visant à accroître la diversité afin de mieux refléter la composition sociale du pays.

Les exigences de l’administration Trump ont suscité des inquiétudes dans les milieux d’affaires européens. Un banquier français a qualifié cela de « folie » et a ajouté :
« C’est de la folie… mais maintenant tout est possible. La loi du plus fort prévaut désormais. »