La mĂšre de l’observatrice Noa Marciano : « Nous avons appris Ă©normĂ©ment grĂące aux filles qui sont revenues »

Adi, la mĂšre de Noa Marciano, une observatrice militaire enlevĂ©e puis assassinĂ©e en captivitĂ©, a accordĂ© une interview ce mercredi (jour du souvenir) Ă  l’émission Seder Yom de la radio Kan Reshet Bet. Elle y a partagĂ© ses Ă©motions aprĂšs la publication de l’enquĂȘte de Tsahal sur les dĂ©faillances au poste de Nahal Oz, et aprĂšs le retour des observatrices captives en janvier. À propos de Noa, elle a dit :

« Noa est une fiertĂ©, une source de joie, c’est une lumiĂšre. C’est encore inconcevable de penser qu’elle n’est plus parmi nous. »

Noa, ĂągĂ©e de 19 ans et originaire de Modiin, a Ă©tĂ© enlevĂ©e depuis le bunker de la base de Nahal Oz, puis assassinĂ©e Ă  l’hĂŽpital Shifa de Gaza. Son corps a Ă©tĂ© retrouvĂ© le 23 novembre 2023 dans les environs. En fĂ©vrier 2024, le terroriste Ahmad Ghul, commandant du bataillon Shati du Hamas qui la dĂ©tenait, a Ă©tĂ© Ă©liminĂ©.

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Dans l’enquĂȘte militaire sur les dĂ©faillances de Nahal Oz, publiĂ©e le mois dernier, Adi a appris que Noa avait Ă©tĂ© enlevĂ©e avec Naama Levy et Ori Megidish :

« J’ai toujours demandĂ© avec qui elle avait Ă©tĂ© enlevĂ©e, et on m’a rĂ©pondu qu’elle Ă©tait seule. Il Ă©tait trĂšs difficile pour moi d’imaginer qu’aprĂšs avoir passĂ© prĂšs de trois heures dans le bunker face Ă  des horreurs, elle Ă©tait partie seule Ă  Gaza. Savoir qu’elle Ă©tait avec Naama et Ori, je ne sais pas si cela m’a soulagĂ©e, mais au moins j’ai compris qu’elle n’était pas seule dans ces moments terribles. »

Ce n’est qu’aprĂšs le retour de Naama Levy de captivitĂ© en janvier que les dĂ©tails ont commencĂ© Ă  se clarifier.

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« Quand ils ont sorti Naama du coffre de la voiture, cette image est atroce pour moi – ils l’ont simplement jetĂ©e sur ma Noa Ă  l’arriĂšre de la voiture. Je sais qu’à ce moment-lĂ , Noa ne rĂ©agissait plus. Elle avait probablement Ă©tĂ© blessĂ©e par le bruit, les grenades et les tirs dans le bunker, et elle n’entendait plus bien. »

« GrĂące Ă  ces filles fortes et courageuses, nous savons beaucoup plus aujourd’hui », a dit Adi.

« Elles sont admirables, leur capacitĂ© Ă  partager – qui n’est pas du tout facile – et Ă  se souvenir de chaque dĂ©tail, et Ă  les transmettre aux familles. J’appelle les autres filles qui Ă©taient dans le bunker et qui sont revenues Ă  rencontrer les familles et Ă  parler. MĂȘme une seule phrase peut apporter Ă©normĂ©ment de lumiĂšre. »

À propos du retour des cinq observatrices de captivitĂ©, elle a ajoutĂ© :

« Nous avons senti qu’un cercle Ă©tait bouclĂ©, que nos filles Ă©taient revenues, que leurs amies Ă©taient revenues, que ce groupe qu’on appelle les observatrices de Nahal Oz Ă©tait rentrĂ© Ă  la maison. Et celles qui ne sont pas revenues – il faut raconter leur histoire pour que personne ne les oublie. Elles mĂ©ritent d’ĂȘtre commĂ©morĂ©es. Chacun devrait les connaĂźtre, ces filles formidables qui ont perdu la vie ce jour-lĂ , d’une maniĂšre qui n’aurait jamais dĂ» leur arriver. »

Le rapport de l’armĂ©e a rĂ©vĂ©lĂ© une gestion dĂ©faillante du poste : le Hamas possĂ©dait des renseignements dĂ©taillĂ©s sur la base et savait qu’il valait mieux attaquer pendant les fĂȘtes, lorsque le personnel est rĂ©duit.

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« Ce qui me met en colĂšre, c’est que vous saviez, mais vous n’avez pas fait assez. Pendant 18 ans, nous avons protĂ©gĂ© ces enfants. Nous vous avons confiĂ© ce que nous avons de plus prĂ©cieux – et vous ne les avez pas protĂ©gĂ©s. Ceux qui ont fait partie de cette nĂ©gligence, de cet Ă©chec, doivent rendre des comptes. »

« Rien ne pourra nous consoler. Rien », a insisté Adi Marciano.
« Mais il est trĂšs important pour moi que ceux qui ont participĂ© Ă  cet Ă©chec ne continuent pas dans l’armĂ©e, ni Ă  diriger ce pays. Car si cela continue ainsi, nous courons Ă  notre perte. Je ne peux pas abandonner ce pays. Un an aprĂšs, j’ai enrĂŽlĂ© ma fille Yuvali. »

Yuval, la sƓur de Noa, s’est engagĂ©e en novembre en tant qu’instructrice d’infanterie, tout comme la sƓur de Roni Eshel, une autre observatrice tuĂ©e ce mĂȘme jour dans le centre de commandement.

« Noa est une fiertĂ©, un apaisement, une lumiĂšre. C’est encore irrĂ©el de penser qu’elle n’est plus lĂ . Noa, c’est la chaleur humaine, les liens, une bontĂ© totale », a conclu Adi, en lisant un passage du journal intime de Noa retrouvĂ© parmi ses affaires. Elle l’avait Ă©crit en attendant une promotion dans l’armĂ©e :

« Elle Ă©crivait qu’elle aspirait Ă  une carriĂšre militaire, qu’elle se prĂ©parait Ă  devenir la meilleure soldate possible. »

‘Le secteur de Gaza, c’est une zone Ă  laquelle je n’avais mĂȘme pas pensĂ© et que je ne voulais pas vraiment. Quand j’ai reçu cette affectation, j’ai Ă©tĂ© surprise et ce fut difficile.’

‘Comment rĂ©sumer tout un cours ? Tout a commencĂ© quand j’espĂ©rais recevoir le secteur Ă©gyptien, et j’ai eu Gaza. Et mon cƓur s’est presque brisĂ©.’

« Alors nous aussi, notre cƓur s’est brisĂ©. Et je veux encore une fois dire pardon Ă  Noa – et merci. Merci d’avoir eu la chance de l’avoir dans nos vies. »


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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