Sur la place devenue symbole de l’attente nationale, la mère du sergent Tomer Keren, tué au Liban, a lancé un appel bouleversant : une fois les otages revenus, que l’endroit ne soit plus seulement celui de la douleur, mais celui du courage. Elle propose de renommer la « Place des Otages » en « Place des Héros » – pour honorer tous ceux qui se sont battus, soufferts ou sacrifiés depuis le 7 octobre.
Une parole de mère, un cri du cœur
Venue se recueillir devant les portraits des captifs encore retenus à Gaza, la mère du sergent Keren a pris la parole avec émotion devant les familles et les bénévoles rassemblés :
« Mon fils est tombé au Liban, d’autres ont péri à Gaza, certains ont survécu à l’enfer, d’autres y sont encore. Quand tous reviendront, vivants ou morts, il faudra transformer cette place du chagrin en une place de lumière. Ce ne sont plus seulement des otages – ce sont nos héros. »
Ses mots ont été accueillis par des applaudissements mêlés de larmes. Autour d’elle, plusieurs proches d’otages ont exprimé le même sentiment : que cette place, devenue le centre moral d’Israël, incarne le courage collectif plutôt que la souffrance solitaire.
La place qui a changé le visage du pays
Située à Tel-Aviv, la Place des Otages (Kikar HaHatufim) est née spontanément après les massacres du 7 octobre. C’est là que, depuis des mois, familles, soldats démobilisés, artistes et anonymes se relaient jour et nuit.
On y prie, on y crie, on y chante ; c’est un sanctuaire civil. Des tentes portent les visages des captifs, des bougies brûlent sans interruption.
Aujourd’hui, cette place est devenue le cœur battant d’une nation blessée mais unie, un espace où la mémoire et la lutte se confondent.
D’une place de douleur à une place de vie
Le message de la mère de Tomer Keren traduit un besoin collectif : reconstruire un sens à la souffrance.
Transformer le nom du lieu, c’est redonner la dignité à ceux que la barbarie voulait réduire au silence. C’est dire : « Ils n’ont pas seulement été pris en otage – ils ont résisté, tenu, inspiré. »
Plusieurs familles d’otages, dont certaines déjà endeuillées, ont salué cette proposition comme un acte de guérison.
« Quand nos enfants rentreront, ou même si leurs corps rentrent, nous ne voulons plus pleurer ici », a confié une mère. « Nous voulons y chanter l’hymne d’un peuple debout. »
Un symbole pour la mémoire israélienne
Cette idée de rebaptiser le lieu n’est pas anodine : elle s’inscrit dans une tradition israélienne de commémoration active. Après chaque guerre, des monuments ont été érigés non pour glorifier la mort, mais pour célébrer la vie et la survie.
En évoquant une « Place des Héros », la mère de Tomer Keren invite à replacer la bravoure, la solidarité et la résilience au centre du récit national.
Un pays qui choisit la vie
Alors que la libération des derniers otages se profile, le débat sur la mémoire s’ouvre déjà . Israël, frappé dans sa chair, ne veut pas rester figé dans la douleur.
Renommer la place, ce serait proclamer que le traumatisme n’a pas gagné : que chaque nom gravé, chaque visage, chaque soldat tombé ou survivant représente la victoire d’un peuple qui refuse d’être brisé.
Et au milieu des drapeaux et des bougies, une phrase résonne encore :
« Quand tous reviendront, cette place ne s’appellera plus celle des otages. Elle s’appellera la Place des Héros. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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