Lors d’un sommet euro-arabe organisé en Espagne, le pays hôte a appelé à la suspension immédiate de l’accord entre l’Union européenne et Israël et à l’imposition d’un embargo international sur les armes à destination d’Israël. Selon le ministre espagnol des Affaires étrangères :

« La dernière chose dont le Moyen-Orient a besoin en ce moment, c’est d’une exportation d’armes ».

Des pays pro-israéliens comme l’Allemagne n’ont envoyé que des représentants de second rang.

Un sommet réunissant des États européens et arabes s’est tenu dimanche à Madrid, à l’initiative de l’Espagne, dans le but de relancer la solution à deux États et de mettre fin à la guerre à Gaza. Le message fort exprimé par l’Espagne est qu’il faut :

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  • suspendre immédiatement l’accord de coopération entre l’UE et Israël (fondement du commerce, de la coopération scientifique et des relations diplomatiques),
  • reconnaître rapidement l’État palestinien,
  • imposer un embargo international sur les armes à Israël si elle ne met pas fin immédiatement à la guerre à Gaza.

Le quotidien espagnol El País rapporte que l’Espagne tente de construire une coalition internationale pour lever le blocus de Gaza via des sanctions contre Israël. Le gouvernement espagnol envisage également :

  • d’étendre les sanctions individuelles contre les colons,
  • de ne pas exclure des sanctions contre des dirigeants israéliens, y compris le Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Des représentants de 20 pays ont assisté au sommet, qui fait suite à une initiative de paix lancée par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez après les attaques du 7 octobre 2023. Sánchez est considéré comme l’un des plus critiques d’Israël au sein de l’UE. Déjà fin 2023, l’Espagne avait réclamé une réévaluation des relations UE-Israël à cause de la guerre à Gaza.

Une initiative similaire menée récemment par les Pays-Bas a également gagné en soutien, notamment à cause des déclarations israéliennes sur la conquête de Gaza et la situation humanitaire.

Participants et contexte diplomatique

La France était représentée par son ministre des Affaires étrangères en visioconférence. D’autres pays comme l’Arabie saoudite, le Brésil, la Norvège, le Portugal, l’Égypte, Malte et l’Islande ont envoyé des ministres.
Des pays pro-israéliens comme l’Allemagne ont choisi d’envoyer uniquement des représentants subalternes. Selon des sources gouvernementales citées par El País, cela témoigne du fait que les actions d’Israël « mettent à l’épreuve la patience même de ses alliés les plus proches ».

Ce sommet visait aussi à préparer la conférence sur la question palestinienne organisée par la France et l’Arabie saoudite à New York du 17 au 20 juin, lors de laquelle plusieurs pays devraient reconnaître officiellement l’État palestinien.

Déclaration du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares :

« La dernière chose dont le Moyen-Orient a besoin, c’est l’exportation d’armes », a-t-il déclaré, appelant à un embargo international si Israël ne met pas fin à la guerre et ne fournit pas d’aide humanitaire à Gaza.

Il a également appelé :

  • à la libération des otages,
  • à l’arrêt des hostilités du côté du Hamas,
  • et envisagé des sanctions individuelles contre « ceux qui ne croient pas à la solution à deux États et agissent pour la rendre impossible ». Interrogé sur une éventuelle sanction contre Netanyahou, il a répondu :
  • « Aucune sanction n’est exclue ».

Situation actuelle en matière d’exportation d’armes :

Malgré les appels à l’embargo, peu de pays européens continuent d’exporter activement des armes à Israël. Parmi eux :

  • L’Allemagne a augmenté considérablement ses livraisons depuis le 7 octobre 2023.
  • Le Danemark continue à fournir des composants pour les avions F-35, malgré les tentatives juridiques et manifestations de groupes pro-palestiniens pour bloquer ces envois.
  • Le Royaume-Uni, bien qu’en dehors de l’UE, continue aussi ses livraisons d’équipements de défense à Israël, sous condition qu’ils ne soient pas utilisés à Gaza.
    Il a toutefois suspendu 30 licences d’exportation par crainte de violations. Le Royaume-Uni reste lié au programme des F-35 par son engagement envers l’OTAN et le fabricant américain.