La police rĂ©agit pour la premiĂšre fois Ă la divulgation par Ynet du document « Finition des procĂ©dures » pour tous les volontaires, qui a Ă©tĂ© publiĂ© dans le contexte de la destitution du volontaire du policier bĂ©nĂ©vole Lior Lifshitz (60 ans). Le mĂȘme volontaire a publiĂ© un post sur Facebook dans lequel il a exhortĂ© le ministre de la SĂ©curitĂ© nationale Itamar Ben Gvir Ă calmer le discours incendiaire du gouvernement contre ceux qui protestent contre la rĂ©volution lĂ©gale â et maintenant la police dit que le volontaire « nâest pas autorisĂ© Ă exprimer une opinion politique pendant le service et lors dâune interview avec les mĂ©dias.
« Dans le contexte des diverses publications concernant les directives de la Division des opĂ©rations pour lâactivitĂ© bĂ©nĂ©vole dans les manifestations, nous tenons Ă prĂ©ciser quâun volontaire de la police est un citoyen qui se porte volontaire pour aider lâactivitĂ© de la police », a dĂ©clarĂ© la police aujourdâhui (dimanche). « Dans le cadre de son activitĂ©, le volontaire est souvent tenu de porter un uniforme ou un moyen dâidentification qui reprĂ©sente la police israĂ©lienne et le systĂšme dâapplication de la loi. »
La police a dĂ©clarĂ© quâelle « nâempĂȘche pas les volontaires dâexprimer leur opinion sur nâimporte quelle question, y compris pas en matiĂšre de protestation », mais a soulignĂ© : « Cependant, lorsque le volontaire entre en fonction, il assume le statut dâofficier de police, ce qui comprend lâoctroi dâune autorisation dâutiliser les diffĂ©rents pouvoirs. Il nâest donc pas permis dâexprimer telle ou telle position ou opinion politique ni dans le cadre de ses fonctions, ni lors dâune interview avec les mĂ©dias.
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Une enquĂȘte sur le net a rĂ©vĂ©lĂ© que dans le document publiĂ© la semaine derniĂšre par la police Ă lâensemble de ses volontaires, il ne sâagit pas dâun « changement » innocent, mais dâun vĂ©ritable changement de procĂ©dure en matiĂšre dâexpression politique qui peut imposer de sĂ©vĂšres restrictions aux volontaires en ce qui concerne la libertĂ© dâexpression.
Le document de police indiquait : « Compte tenu de la situation socio-politique qui prĂ©vaut dans le pays et des manifestations qui y sont liĂ©es, voici des prĂ©cisions dâinstructions. Tout volontaire peut participer Ă des manifestations et manifestations politiques, signer des pĂ©titions Ă caractĂšre politique, et exprimer des opinions politiques et des critiques dans lâespace public et en ligne conformĂ©ment aux restrictions et interdictions Ă©tablies par la loi et le dĂ©cret du siĂšge national ».
Le document dĂ©taille davantage les restrictions imposĂ©es aux volontaires, et il semble que le changement de procĂ©dure vise Ă les empĂȘcher de critiquer le ministre Ben Gvir Ă lâavenir. « Un volontaire ne critiquera pas la politique de la police, la politique dâun bureau gouvernemental, lorsquâil sâidentifie comme volontaire de la police ou lorsquâil se prĂ©sente comme tel », indique le document de la police.

Les procédures ont été modifiées
( Photo: Alex Kolomoisky, Rafi Kotz )
Dans le contexte du changement, il convient de noter que les volontaires ne reçoivent bien sĂ»r pas de salaire de la police et le font au dĂ©triment de leur temps privĂ©. Cependant, la police impose Ă©galement des rĂšgles strictes Ă ses volontaires, mĂȘme sâil sâagit dâune force purement volontaire.
Dans un autre document de police distribuĂ© aux volontaires auparavant, il Ă©tait clairement indiquĂ© quâil leur Ă©tait interdit dâexprimer une opinion uniquement « dans lâexercice dâune fonction ». Dans ce document, il Ă©tait soulignĂ© qu' »en dehors du cadre de âlâexercice effectif du devoirâ dans la police, il sera considĂ©rĂ© comme un citoyen Ă part entiĂšre avec tous les droits fondamentaux dont il dispose, contrairement Ă un policier ordinaire ».
« Je convaincs mes amis de continuer à faire du bénévolat »
Lifshitz, un habitant de Tel-Aviv qui fait du bĂ©nĂ©volat auprĂšs de la police depuis une dĂ©cennie en plus de ses occupations dans le domaine de la haute technologie et des fonds de capital-risque, a dĂ©clarĂ© Ă la fin du mois dernier quâil prĂ©voyait de poursuivre son bĂ©nĂ©volat, mais quelques minutes aprĂšs avoir Ă©crit un billet critique sur le ministre Ben Gvir, il a reçu un appel de son supĂ©rieur lui disant : « EnlĂšve le poste ou que tu devrs rendre ton arme». Le deuxiĂšme appel fixait une date pour lâaudience.
« Câest comme si cela leur venait dâen haut, le seul Ă©tiquetage dans le poste Ă©tait au ministre et en deux minutes, jâai dĂ©jĂ reçu un appel dâun commandant qui est Ă lâĂ©tranger. Cela ressemble Ă un Ă©tat policier pour moi », a dĂ©clarĂ© Lifshitz Ă Ynet aprĂšs avoir Ă©tĂ© convoquĂ© Ă lâaudience. Lifshitz a Ă©galement dĂ©clarĂ© Ă lâĂ©poque quâil ne sâattendait pas Ă une rĂ©ponse rapide de la police Ă son message. « Je suis bĂ©nĂ©vole dans la police, le MDA, lâarmĂ©e dans les rĂ©serves et plusieurs autres organisations. Je suis aussi dans les rĂ©serves Je ne refuse rien. Ai-je fait quelque chose de mal ? Je nâai pas refusĂ©, au contraire. Je convainc mes amis de continuer Ă faire du bĂ©nĂ©volat. «Â
Dans le message quâil a publiĂ©, Lifshitz sâest adressĂ© directement au ministre Ben Gvir et lâa exhortĂ© Ă calmer les esprits. « Vous pouvez mâappeler comme vous voulez. Je fais partie des privilĂ©giĂ©s, vous savez, de ceux qui vivent Ă Tel-Aviv, des AshkĂ©nazes (je suis aussi Ă moitiĂ© yĂ©mĂ©nite, mais quâimporte, la âvĂ©ritĂ©â a perdu de toute façon de lâimportance quand ça sort de la bouche des politiciens), je fais partie de ceux de la high-tech et de la finance, ceux qui paient des impĂŽts et travaillent, ceux qui les appellent sans aucune hĂ©sitation et arrĂȘtent des insolents, des refuseurs, des racailles, et il y a plusieurs autres mots utilisĂ©es par vos amis Ă la table du gouvernement », a Ă©crit Lifshitz.
Il a ajoutĂ© dans le message : « Jâai oubliĂ© autre chose⊠mĂȘme si je suis privilĂ©giĂ©, mais vous serez surpris, je ne suis pas de gauche⊠alors pourquoi, Itamar, mâappelle tâil un âgauchiste malodorant et traĂźtreâ ? Au fait, honorable ministre, jâai beaucoup dâamis de gauche et de droite et je les aime et ils mâaiment, alors pourquoi nous disputer « Y a-t-il un moyen de calmer ceux qui mâappellent ainsi? »
Lâavocat Tal Rothman du cabinet Perl Cohen, qui reprĂ©sente Lifshitz pour exiger quâil revienne faire du bĂ©nĂ©volat dans la police, a dĂ©clarĂ© ce week-end suite au changement de procĂ©dure : « Câest une idĂ©e dangereuse, si elle passe sous silence et est adoptĂ©e dans dâautres unitĂ©s de la fonction publique, il peut interdire la protestation des rĂ©servistes, la protestation des mĂ©decins et la protestation des professeurs des universitĂ©s ».
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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