Selon la présidente Cristina Fernandez Kirchner, le procureur Alberto Nissman ne s’est pas suicidé comme cela a été dit, il y a moins de 24 heures dans les médias argentins.
Le président de l’Argentine a fait volte face concernant son opinion sur la mort du Procureur juif Alberto Nissman. Maintenant, elle est convaincue que c’était un assassinat dont le but est de condamner son propre gouvernement.
«Aujourd’hui, je n’ ai aucune preuve, mais je ne doute pas que ce soit un assassinat » a écrit Fernandez dans une lettre de six feuilles et demi partiellement téléchargée sur Facebook, mais cette fois, avec un lien vers son blog.
L’homme avait en sa possession des preuves montrant que la présidente argentine et son ministre des affaires extérieures, Hector Timerman, ont empêché l’enquête de progresser pour ménager Téhéran, un partenaire économique privilégié de l’Argentine. Mme Kirchner avait déjà été mise en cause dans un rapport signé de M. Nisman et remis le 14 janvier à la justice – il a été rendu public depuis. Mais le magistrat assurait détenir des enregistrements téléphoniques, qu’il aurait sans doute dévoilé.
Alors que la police a d’abord assuré que les portes de l’appartement étaient fermées, un serrurier appelé pour les ouvrir a affirmé à la presse qu’une d’entre elles l’était déjà. Un responsable gouvernemental a dû s’excuser pour avoir dit, avant même les conclusions de l’autopsie, qu’il s’agissait sans aucun doute d’un suicide.
La présidente a également statué pour un suicide, ou elle dit, avoir été trompée par des agents du service de renseignement et avait de faux renseignements dans la plainte.
Autre point, aucun résidu de poudre n’a été retrouvé sur les doigts de la victime. Ce qui ne veut pas dire, selon la magistrate saisie de l’enquête, Viviana Fein, « qu’il n’a pas tiré », car un revolver de calibre 22 ne projette pas forcément de poudre.
La famille et l’ex-femme du procureur ont catégoriquement rejeté la thèse du suicide, rappelant que M. Nisman avait reçu beaucoup de menaces de mort, et était escorté par dix gardes du corps. Ses amis se sont succédés pour dire que son comportement avait été tout à fait normal pendant ses derniers jours.
La presse a ressorti des déclarations du procureur qui prennent une tout autre lumière au vu des événements. Une journaliste de Clarin se souvient que l’homme lui a dit, deux jours avant sa mort : « Ça pourrait me tuer cette histoire. »
Lundi soir, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays pour demander « vérité et justice ». Un cortège a défilé devant le palais présidentiel à Buenos Aires, armé de casseroles comme au temps où le pays était dans le chaos économique. Sur les réseaux sociaux, le slogan « Je suis Charlie » est devenu « Yo soy Nisman ».
Le changement d’avis de la Présidente sont peut-être une tentative de calmer la plus grande manifestation publique en Argentine suite à cette mort mystérieuse. Lors d’une autre manifestation, un membre de l’organisation juive d’AMIA , Leonardo Mlintzki a dit : « La mort de Nissman a prévu de faire sauter l’enquête, mais nous n’allons pas laisser cela se produire. » Nissman allait exposer le vérité sur certains fonctionnaires en Argentine prouvant leur implication pour l’Iran.