C’est une information surprenante, car la Roumanie et Israël ont toujours entretenu des relations cordiales, mais Bucarest ne cache pas ces derniers temps son appui pour les Palestiniens et contre les constructions en Judée Samarie.
Ce Mercredi 11 décembre, la Roumanie a indiqué à Israël qu’elle refusait que les travailleurs roumains partent travailler dans les Territoires disputés.
« La Roumanie a constamment visé le respect du droit international [au regard duquel la colonisation dans les Territoires palestiniens est illégale, NDLR]« , a rappelé mardi 10 décembre – sans plus de précisions – le ministère roumain des Affaires étrangères.
Pour rappel, au mois de juillet, l’UE a décidé de boycotter les entreprises de Judée Samarie. Aujourd’hui, l’État hébreu perçoit à nouveau la position de Bucarest comme un affront :
« Il est vrai que les relations entre les deux pays ont toujours été exceptionnelles. Surtout depuis la chute du bloc soviétique en 1991 », précise Frédéric Encel. Et ce, pour trois raisons. D’une part, la Roumanie a toujours eu une volonté atlantiste, « et se rapprocher des Israéliens, c’est se rapprocher des États-Unis dans le fantasme collectif », explique le spécialiste. D’autre part, Israël apprécie particulièrement que Bucarest achète son gaz et son pétrole à la Russie, « et non aux pays arabes ». Enfin, il n’existe pas de minorité musulmane en Roumanie. « Autant d’arguments qui favorisent les bons rapports entre les deux pays », ajoute Frédéric Encel sur France 24.
Depuis les années 2000, une importante main d’œuvre roumaine est régulièrement employée en Israël dans le secteur du bâtiment, et un accord avait été signé un an plus tard pour permettre la présence de 2 000 ouvriers roumains et bulgares sur le sol israélien. En échange Bucarest ne voterait pas en faveur de la création d’un État palestinien à l’ONU, en novembre 2012.
Ce fut un bon moyen de remplacer les travailleurs palestiniens, dangereux depuis la seconde Intifada en 2000.