Les grands esprits d’aujourd’hui, héritiers des Lumières et de la Révolution française, ont, et sans complexe, la solution-miracle pour régler le conflit israélo-palestinien. Voilà des gens qui connaissent sur le bout du doigt l’histoire de cette partie du monde et qui, a n’en pas douter, sont convaincus de détenir la Vérité, avec un grand V évidemment. Il y a bien sûr parmi ces gens éclairés la très exemplaire Europe et au sein de cette grande dame qui sait tout, bien sûr la France. Mais il y a aussi un certain Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations-Unies.
Alors, quelle est donc cette solution-miracle ? Comme Monsieur Jourdin faisait de la prose sans le savoir, ils vous répondent étonnés et dans un choeur harmonieux parce qu’unanime, que c’est « la solution à deux Etats » bien sûr ! Antonio Guterres n’hésite pas un instant : « C’est la seule solution possible pour la paix ! » et d’ajouter crânement : « J’exhorte Israël à lever le blocus. J’exhorte aussi le Hamas et les autres groupes à cesser d’accumuler des moyens militaires et de lancer des engins incendiaires ».
Mais mon pauvre Monsieur Guterres, quand vous prononcez cette seule phrase, comment ne pouvez-vous pas comprendre l’impossibilité totale de ce que vous préconisez. Voilà 71 ans qu’Israël est la proie quotidienne de la haine incommensurable des Arabes. Et vous voudriez, vous, qu’en un claquement de doigts parce qu’Israël aurait accepté d’avoir sur son flanc sud-ouest et sur son flanc central, un Etat palestinien, que la région se transforme, là, comme ça, en une région de paix et d’amour ? « Embrassons-nous, Folleville ! ».
Alors de deux choses l’une Monsieur Guterres, soit vous êtes un immense naïf et votre place n’est pas à New-York au siège des Nations-Unies, soit vous n’en avez (pour rester poli) rien à faire de ce problème et là encore, votre place n’est pas à New-York au siège des Nations-Unies. Pour moi, vous auriez beaucoup mieux à faire dans la solution suivante et vous feriez ainsi preuve d’un peu de sérieux et d’assiduité dans la mission qui vous a été confiée.
La bande de Gaza couvre 360 km2 pour une population de 1 943 398 habitants et la Cisjordanie couvre 5860 km2 pour une population de 2 747 943 habitants selon les chiffres de 2017. La population totale est donc de 4 691 341 habitants. Le chiffre, -je l’avoue- est conséquent. Vous voulez la paix dans ce coin du monde ? C’est votre mission essentielle, je me permets humblement de vous le rappeler. Eh bien, adressez-vous aux pays arables environnants et demandez-leur qu’ils accueillent ces millions de Palestiniens. Rappelez-leur que le 3ème pilier de l’islam est la zakat et que la zakat est une façon de rallier le coeur des hommes à Allah. Au sud d’Israël, ils croulent tous sous l’argent jusqu’à quelquefois, ne pas savoir quoi en faire. Je sais bien que vous allez me contester Monsieur Guturres que déplacer comme cela, plus de 4,5 millions de personnes n’est pas une mince affaire. Cela a été déjà fait au lendemain de la Seconde guerre mondiale et dans des conditions terribles. Il est possible cette fois de le refaire mais dans des conditions humaines. Vous allez me contester également que bien sûr, les gens du Hamas et ceux du Fatah vont s’opposer à ce projet, de peur de perdre leur pouvoir et qu’ils vont tout entreprendre auprès des Palestiniens pour que ledit projet échoue.
Mais c’est votre travail justement qu’il n’échoue pas. C’est à vous d’aller convaincre les gouvernants de la péninsule arabique. C’est à vous de promettre solennellement aux Palestiniens que seront créées pour eux des villes toutes neuves, avec des maisons modernes pour les familles, des ateliers pour les artisans, des cabinets pour les professions libérales, des services publics dignes de ce nom. Je vous vois venir : vous allez me dire : « mais tout cela va coûter une fortune ! Où voulez-vous que que trouve l’argent nécessaire ? ». Alors, je vous répondrez : Néom, cela vous dit-il quelque chose ? Vous savez, cette mégalopole futuriste du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane ! Il n’hésite pas un instant lui pour investir des milliards dans son projet si personnel. Quand on veut entreprendre de grandes choses et qu’on en a la volonté, on trouve toujours l’argent nécessaire à sa réalisation.
Naturellement, il faudra du courage, de la ténacité, beaucoup de travail. Bref, il faudra que les Palestiniens, après avoir été posés sur les rails d’un avenir concret et enfin ! d’un avenir de paix, agissent de la même manière que les Israéliens ont agi eux, sur le bout de terre qu’ont fini par leur concéder après près de 2000 ans d’Exil, les gens de l’institution qui est la vôtre.
Par Philippe ARNON pour Infos Israel News
