L’équipe a publié ses conclusions dans la revue Heritage Science un an après l’annonce initiale, suscitant des doutes et des critiques au sein de la communauté scientifique.
Une tablette de plomb vieille de 3 200 ans, considérée comme la plus ancienne écriture hébraïque d’Israël, suscite le scepticisme dans la communauté universitaire.
En 2022, un groupe d’archéologues dirigé par le Dr Scott Stripling a annoncé la découverte d’une petite tablette de plomb près de Naplouse. Selon l’équipe, la tablette contiendrait la plus ancienne écriture hébraïque trouvée en Israël, y compris la première mention du nom divin de Dieu, « YHWH ».
Les chercheurs soutiennent que cette découverte montrerait l’alphabétisation des Israélites à leur entrée en Terre Sainte, ce qui leur permettrait d’avoir écrit la Bible à l’époque contemporaine sur les événements qu’elle décrit.
La découverte a été faite dans les décombres d’anciennes fouilles sur le mont Ebal, mentionné dans le Deutéronome comme un lieu de malédictions.
L’équipe a publié ses conclusions dans la revue Heritage Science un an après l’annonce initiale, suscitant des doutes et des critiques au sein de la communauté scientifique. Certains archéologues ont mis en doute la conduite de Stripling et de son équipe, qui ont annoncé la découverte aux médias avant de publier l’étude.
Stripling a reconnu des erreurs dans le rapport de la découverte, notamment en publiant des photographies de la tablette sans savoir qu’elle contenait de l’écriture. Cela a motivé d’autres personnes à essayer de déchiffrer les lettres, ce qui a conduit l’équipe à tenir la conférence de presse.
Malgré le potentiel historique, archéologique et théologique que l’équipe de Stripling attribue à la découverte, plusieurs experts ont exprimé leur scepticisme quant à l’interprétation de la tablette.
Le professeur Christopher Rollston, expert en langues sémitiques, a qualifié les interprétations de l’article de « pure spéculation sans fondements solides ». Le professeur Aren Maeir, de l’Université Bar Ilan, a également exprimé des réserves sur les conclusions présentées dans l’étude.
La tablette et son interprétation
La tablette, selon les épigraphes de l’équipe, contient au moins 40 lettres proto-alphabétiques, précurseurs des premières formes d’écriture hébraïque. L’inscription, selon son interprétation, se lit comme suit : « Maudit, maudit, maudit, maudit par Dieu YHW./ Tu mourras maudit./ Maudit, tu mourras sûrement./ Maudit par YHW – maudit, maudit, maudit. »
Si elle était confirmée, cette tablette serait la première preuve de l’utilisation du nom de Dieu en Terre d’Israël et montrerait que les Israélites étaient alphabétisés bien plus tôt qu’on ne le pensait auparavant.
En attendant un débat académique
Stripling et son équipe reconnaissent que le document peut générer des interprétations différentes et espèrent un échange d’idées sain dans la communauté universitaire. Ils ont souligné que la revue avait des difficultés à trouver des relecteurs possédant les connaissances nécessaires pour évaluer l’article, ce qui nécessitait des connaissances spécialisées en grec ancien, hébreu, latin, entre autres.
Malgré les défis d’interprétation et la controverse, l’équipe de Stripling reste confiante dans son travail et espère que la découverte sera examinée et débattue par la communauté universitaire.