Au cours des 12 derniers mois, 433 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans des accidents de la route, et depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2024, 389 personnes ont perdu la vie â nettement plus que les 361 morts enregistrĂ©s pour toute lâannĂ©e 2023. Cela reprĂ©sente une hausse de 22 % des victimes de la route, marquant lâun des Ă©checs les plus retentissants du ministĂšre des Transports et de la SĂ©curitĂ© routiĂšre. Cette annĂ©e sâannonce comme la plus meurtriĂšre sur les routes en deux dĂ©cennies. Mais derriĂšre ces chiffres, il y a des vies dĂ©truites.
Shalhevet Segal, confĂ©renciĂšre et formatrice en technologies appliquĂ©es et outils numĂ©riques, rĂ©sidant Ă Ramat Gan, a Ă©tĂ© frappĂ©e par le deuil Ă deux reprises. Son pĂšre, Azaria Segal, a Ă©tĂ© griĂšvement blessĂ© dans un accident de la route il y a environ 25 ans et, aprĂšs une lutte acharnĂ©e contre ses blessures, il sâest suicidĂ© un an aprĂšs lâaccident. Sa mĂšre, Marga Segal, a Ă©tĂ© tuĂ©e dans un accident de la route Ă la sortie du kibboutz BĂ©eri, prĂšs de la bande de Gaza, le 14 fĂ©vrier 2023, Ă seulement 71 ans.
« La vie est fragile, un instant suffit â et câest fini : il y avait une vie, et il nây a plus de vie. »
En janvier dernier, le procureur du district sud a dĂ©posĂ© une plainte contre le conducteur du vĂ©hicule transportant Marga pour nĂ©gligence. Selon lâacte dâaccusation, le conducteur sortait du kibboutz BĂ©eri en direction du nord, nâa pas respectĂ© un stop, et a continuĂ© Ă avancer dans lâintersection sans cĂ©der la prioritĂ© Ă un camion arrivant en face. Lâaccident tragique a coĂ»tĂ© la vie Ă Marga.
Shalhevet se souvient : « JâĂ©tais chez moi dans lâaprĂšs-midi lorsque jâai reçu un appel dâun ami qui faisait du vĂ©lo avec elle. Je ne peux pas lâexpliquer, mais dĂšs que jâai rĂ©pondu, jâai criĂ© et pleurĂ© âQuâest-ce qui sâest passĂ© ?â Comme si lâange de la mort Ă©tait dĂ©jĂ passĂ© et mâavait avertie. Jâai tout de suite appelĂ© mon frĂšre, qui est plus jeune de quatre ans et vit Ă TaĂŻwan. Il a insistĂ© pour que je nây aille pas seule. »
Shalhevet raconte comment elle a conduit pendant des heures, bloquĂ©e dans les embouteillages, tout en espĂ©rant un miracle. « Quand je suis arrivĂ©e Ă lâhĂŽpital, un policier mâa accueillie et a officialisĂ© la nouvelle. Je me suis effondrĂ©e au sol. »
Une femme inspirante et un pilier familial
Marga Segal Ă©tait une personnalitĂ© respectĂ©e dans le domaine Ă©ducatif de la rĂ©gion des Kiryat. « Ma mĂšre Ă©tait une femme trĂšs spĂ©ciale, polyvalente, passionnĂ©e de voyages en IsraĂ«l et Ă lâĂ©tranger, » explique sa fille. « Elle Ă©tait directrice gĂ©nĂ©rale du campus Ă©ducatif Ă Kiryat Motzkin, elle a occupĂ© plusieurs postes au sein du rĂ©seau ORT, et a lancĂ© des projets innovants dans les collĂšges locaux. »
Shalhevet dĂ©crit Marga comme « un pilier de la famille. » Elle ajoute : « Nous sommes une petite famille, et maman reprĂ©sentait tout pour nous. Mes enfants ont eu la chance de la connaĂźtre un peu, mais mon fils cadet, qui nâa que cinq ans, se souvient Ă peine dâelle. Cela me brise le cĆur de penser Ă tout ce quâil a ratĂ© dâelle. »
LâhĂ©ritage de son pĂšre, Azaria Segal
Shalhevet Ă©voque Ă©galement son pĂšre, Azaria Segal, un ingĂ©nieur talentueux et curieux, diplĂŽmĂ© du Technion. « Lâaccident a bouleversĂ© sa vie et celle de notre famille. Gravement blessĂ©, il a passĂ© des semaines en soins intensifs et de longs mois en rééducation. Les sĂ©quelles physiques, le licenciement de son poste Ă©levĂ© et la douleur Ă©motionnelle lâont profondĂ©ment affectĂ©. MalgrĂ© ses efforts, il a fini par cĂ©der un an aprĂšs lâaccident. »
Shalhevet conclut en soulignant les dangers persistants sur les routes en IsraĂ«l : « Les infrastructures routiĂšres ne sont pas Ă la hauteur. Les transports ne sont pas une prioritĂ© pour lâĂtat, quâil sâagisse des transports publics, des embouteillages ou des accidents. »
Il est temps que les routes israéliennes ne soient plus un danger pour tout le monde.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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