L’Allemagne appelle Israël à stopper la construction dans les implantations : un frein à la solution à deux États

Le gouvernement allemand a vivement critiqué la poursuite de la construction israélienne dans les implantations en Judée-Samarie, appelant Jérusalem à y mettre un terme immédiat. Dans un communiqué publié par le ministère allemand des Affaires étrangères, Berlin affirme que cette politique compromet gravement toute perspective de règlement politique durable avec les Palestiniens et constitue, selon elle, un obstacle majeur à la solution dite des deux États.

Selon la déclaration officielle, plus de 750 nouvelles unités de logement auraient été approuvées au cours de la semaine écoulée en Judée-Samarie. Le ministère allemand souligne qu’en 2025, près de 30 000 unités de logement ont déjà été validées, un chiffre présenté comme un record historique. Pour Berlin, cette accélération sans précédent de la construction est une source de « profonde inquiétude » et reflète une dynamique incompatible avec les engagements internationaux attribués à Israël.

Dans son communiqué, la diplomatie allemande affirme que la construction dans les implantations constitue une violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle estime également que cette politique « retarde la mise en œuvre de la solution à deux États et la fin de l’occupation israélienne », reprenant ainsi la position exprimée récemment par la Cour internationale de justice. Berlin insiste sur le fait qu’une poursuite de cette trajectoire éloigne toute perspective de négociations crédibles et alimente l’instabilité régionale.

L’Allemagne a par ailleurs réaffirmé son opposition catégorique à toute forme d’annexion, qu’elle soit formelle ou de facto. Le communiqué précise que Berlin ne reconnaîtra aucun changement aux frontières de 1967, à l’exception de ceux qui résulteraient d’un accord négocié entre les parties. Cette position s’inscrit dans la ligne traditionnelle de la diplomatie allemande, historiquement attachée au cadre des accords d’Oslo et au principe d’un État palestinien aux côtés d’Israël.

Cette prise de position intervient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu, alors que la guerre à Gaza et les violences persistantes en Judée-Samarie ont ravivé les pressions internationales sur Israël. Plusieurs capitales européennes ont récemment exprimé des critiques similaires, appelant à un gel de la construction dans les implantations et à une relance du processus politique, largement au point mort depuis des années.

Côté israélien, ces déclarations sont généralement perçues comme déconnectées de la réalité sécuritaire sur le terrain. Les autorités israéliennes rappellent régulièrement que la Judée-Samarie constitue un espace stratégique vital pour la sécurité nationale et que toute décision concernant son avenir doit être prise dans le cadre de négociations directes, et non sous la pression de déclarations unilatérales étrangères. Des responsables israéliens soulignent également que la focalisation internationale sur la construction occulte, selon eux, la responsabilité palestinienne dans l’impasse politique, notamment l’absence de condamnation claire du terrorisme et le refus répété de reprendre des négociations sans conditions préalables.

Sur le plan intérieur israélien, la question des implantations demeure profondément clivante. Si une partie de la classe politique considère leur développement comme une expression légitime des droits historiques du peuple juif, d’autres estiment que leur expansion complique la gestion du conflit et accroît l’isolement diplomatique d’Israël. La poursuite de la construction s’inscrit néanmoins dans une politique assumée par plusieurs gouvernements successifs, notamment sous la pression de partis favorables à un renforcement de la présence israélienne en Judée-Samarie.

La déclaration allemande illustre une fois de plus le fossé croissant entre Israël et une partie de ses partenaires européens sur la question palestinienne. Alors que Berlin se présente comme un allié historique et un soutien d’Israël sur de nombreux dossiers, cette prise de position souligne les limites de la convergence diplomatique dès lors qu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. Dans un contexte régional explosif et alors que toute perspective politique semble lointaine, ces divergences risquent de continuer à peser lourdement sur les relations entre Israël et l’Europe.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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