La crise diplomatique entre Israël et l’Allemagne vient de franchir un cap. Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé la suspension immédiate de toute exportation de matériel militaire pouvant être utilisé à Gaza, arguant de sa « préoccupation pour la population civile ». Cette décision intervient alors même que Berlin bénéficie de technologies israéliennes de pointe, essentielles à sa propre sécurité aérienne.
Un marché stratégique menacé
L’entreprise israélienne Elbit Systems devait fournir pour 260 millions de dollars de systèmes de défense anti-missiles aux avions de transport de la Luftwaffe. Ce contrat, passé via Airbus pour les A400M, comprend des systèmes DIRCM TMJ-MUSIC – parmi les plus performants au monde contre les missiles à guidage infrarouge. Ces mêmes systèmes protègent déjà les avions ravitailleurs européens et… l’appareil présidentiel d’Emmanuel Macron.
Volker Beck, président de la commission parlementaire Allemagne–Israël, a mis en garde contre les conséquences d’une réplique israélienne : « Si Israël limite à son tour les livraisons d’armes à l’Allemagne, l’avenir de notre sécurité aérienne s’assombrira ».
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Berlin, fournisseur… et client d’Israël
En 2023, l’Allemagne a exporté vers Israël pour 326,5 millions d’euros d’armes et de composants militaires, allant des obus de char aux pièces pour systèmes de défense aérienne, en passant par 3 000 armes antichar portables et un demi-million de munitions automatiques.
Mais Berlin importe aussi massivement de la technologie israélienne, notamment en matière de protection aérienne, de communication militaire et de véhicules blindés.
Netanyahou : « Une récompense au Hamas »
La réaction de Benyamin Netanyahou ne s’est pas fait attendre :
« Au lieu de soutenir notre guerre juste contre le Hamas, auteur du pire massacre contre le peuple juif depuis la Shoah, l’Allemagne choisit de récompenser le terrorisme avec un embargo ».
Selon une source diplomatique, la conversation entre Netanyahou et Merz a été « particulièrement tendue », le Premier ministre israélien ayant exprimé sa déception profonde envers une nation historiquement liée à Israël par un devoir moral.
Le ministre de la Défense Israël Katz a enfoncé le clou : « Les menaces et sanctions extérieures ne nous arrêteront pas. L’époque où les Juifs ne se défendaient pas est révolue ».
Une décision qui fragilise l’axe sécuritaire
L’Allemagne s’était jusque-là abstenue de gestes hostiles à Israël, refusant même de soutenir sa suspension du programme européen Horizon Europe. L’annonce de Merz, motivée selon lui par les effets de la décision israélienne de reconquérir Gaza, remet en cause la coopération stratégique entre les deux pays.
Pour Jérusalem, il s’agit d’un mauvais calcul politique : en limitant l’armement d’Israël, Berlin affaiblit un allié clé dans la lutte contre le terrorisme islamiste – un ennemi qui ne s’arrête pas aux frontières du Moyen-Orient.
ℹ️ En savoir plus : Elbit Systems – Wikipédia, Hamas – Wikipédia, Relations Israël-Allemagne – Wikipédia
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