La guerre « Épées de Fer » entre Israël et le Hamas continue de provoquer des secousses géostratégiques bien au-delà du Moyen-Orient. Loin des décombres de Gaza ou des tunnels du Hamas, c’est au cœur même de l’Europe, dans les états-majors de la Bundeswehr, que l’on tire aujourd’hui les leçons les plus décisives du conflit. Après Israël, la Russie, l’Égypte et désormais l’Allemagne prennent une même direction : le retour massif des blindés.

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La guerre d’Israël, un modèle mondial ?

Si la Russie avait déjà engagé une montée en puissance spectaculaire de ses capacités blindées face à l’Ukraine, Israël aussi, à la lumière des combats sanglants de 2023-2024 contre le Hamas, a entamé un renforcement stratégique de ses brigades blindées. Tsahal se prépare désormais à ouvrir plusieurs nouvelles divisions, comprenant chars, véhicules blindés et drones d’accompagnement terrestre. Un tournant majeur après des années de réduction des effectifs terrestres.

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Ce mouvement ne s’est pas limité à Jérusalem. L’Égypte, en parallèle, continue depuis une décennie d’augmenter régulièrement son ordre de bataille blindé, consciente de la menace potentielle à ses frontières ouest et est.

Mais la véritable surprise est venue de Berlin.

L’Allemagne entre dans la danse : 1 000 blindés, 600 chars, et un message clair

Selon le quotidien économique allemand Handelsblatt (30 juin 2025), le gouvernement d’Olaf Scholz a validé une transformation radicale des forces armées allemandes. Le nouveau programme de réarmement, estimé à plusieurs dizaines de milliards d’euros, inclut :

  • 1 000 véhicules blindés à roues Boxer
  • 600 chars de combat Leopard 2A8
  • Un nombre significatif de véhicules d’infanterie Puma

Ce plan constitue le plus vaste rééquipement militaire allemand depuis la guerre froide. Il est orchestré en partenariat avec les industriels de défense allemands, comme Renk, qui se frotte déjà les mains devant les futurs contrats.

📚 Pour comprendre le contexte :

Une rupture idéologique pour Berlin

L’Allemagne, marquée par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, avait jusque-là adopté une doctrine militaire ultra-modérée, axée sur la diplomatie multilatérale et le déploiement humanitaire. Mais l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie en 2022 a radicalement changé la donne. Le discours « Zeitenwende » (tournant historique) prononcé par le chancelier Scholz cette même année avait ouvert la voie : un fonds spécial de 100 milliards d’euros a été débloqué, entérinant le retour de la puissance militaire allemande comme élément stratégique clé en Europe.

Leçons israéliennes appliquées à l’Europe

Pourquoi cette réorientation trouve-t-elle une partie de sa source dans la guerre israélienne ? Parce que les stratèges européens ont observé un retour de la guerre conventionnelle. Les leçons de Tsahal – sa résilience, l’importance des forces mécanisées, la guerre urbaine, l’usage intensif du renseignement et des frappes combinées – ont résonné jusqu’à Berlin.

Israël a démontré qu’un État démocratique moderne peut, et doit, se préparer à une guerre totale sur plusieurs fronts. Les réticences européennes s’effondrent face à cette réalité, et la Bundeswehr s’inspire désormais de l’audace israélienne.

Le retour des tanks : symbole d’une époque qui change

Alors que certains rêvaient encore de « dividendes de la paix », le monde revient brutalement à l’ère des colonnes de blindés. Et si Israël avait été moqué, parfois critiqué, pour son approche résolument offensive à Gaza ou au Liban, les faits sont là : la guerre asymétrique ne suffit plus à expliquer les menaces modernes. Tsahal, par sa maîtrise du terrain et sa doctrine d’anticipation, est devenue une référence tactique mondiale.

Vers un axe sécuritaire Israël-Europe ?

Ce regain d’intérêt pour les doctrines militaires israéliennes pourrait aboutir à un rapprochement stratégique entre Israël et les armées européennes. Déjà, plusieurs coopérations en matière de drones, de cybersécurité et de défense antimissile existent. L’intégration d’un savoir-faire israélien dans la formation des troupes blindées européennes pourrait bien être la prochaine étape.

Une renaissance militaire ou le retour d’un vieux monde ?

Le réveil allemand pose néanmoins des questions existentielles : voulons-nous vraiment redevenir une Europe de blindés, de lignes de front et de zones tampons ? Si la réponse reste incertaine, une chose est sûre : Israël a forcé les démocraties occidentales à ouvrir les yeux. Le monde de 2025 n’a rien à voir avec celui de 2015. Et dans cette nouvelle réalité, mieux vaut être blindé que vulnérable.

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