L’ancien procureur Mandelblit : « Nous vivons un processus de coup d’Etat, pas vraiment de rĂ©forme »

Lors de la confĂ©rence de l’INSS, l’ancien procureur gĂ©nĂ©ral a appelĂ© les parties Ă  se parler, mais a soulignĂ© que « la condition de tout dialogue doit ĂȘtre l’arrĂȘt complet de tout le processus lĂ©gislatif ». Il a mis en garde contre le fait de nuire Ă  la rĂ©putation internationale d’IsraĂ«l suite Ă  la lĂ©gislation, car la Cour suprĂȘme sera considĂ©rĂ©e comme « un bras de la politique des partis ».

Mandelblit : « Nous vivons un processus de coup de régime, pas vraiment de réforme » (systÚme Walla !)

L’ancien procureur gĂ©nĂ©ral, Avichai Mandelblit, a vivement critiquĂ© ce soir (mercredi) le plan lĂ©gal promu par le gouvernement et a dĂ©clarĂ© qu’il s’agissait d’un coup d’État. Lors d’une confĂ©rence de l’INSS Institute for National Security Studies Ă  l’UniversitĂ© de Tel Aviv, Mandelblit a dĂ©clarĂ© que les parties devraient parler, mais pas avant un arrĂȘt complet de la lĂ©gislation.

« Nous vivons un coup de rĂ©gime, pas vraiment une soi-disant rĂ©forme judiciaire », a relevĂ© l’ancien conseiller juridique. « Mais comme je l’ai dit, je suis une personne compromettante et modĂ©rĂ©e, donc ma position est qu’une condition pour tout dialogue doit au moins ĂȘtre l’arrĂȘt complet de tout le processus lĂ©gislatif. C’est le minimum requis. Tant que ces propositions sont avancĂ©es il n’y a rien Ă  dire et ce serait mal d’en parler. Et s’ils passent, mĂȘme l’un d’entre eux, il n’y aura plus rien Ă  dire.

Mandelblit a poursuivi en disant que « la rĂ©putation internationale d’IsraĂ«l sera compromise parce qu’il sera perçu comme un pays dont la Cour suprĂȘme est en fait un bras de la politique partisane
 Les partisans de ces changements dĂ©signent le Canada et d’autres dĂ©mocraties pour prouver que des changements tels que ceux-ci sont proposĂ©s. C’est un argument fallacieux, car dans d’autres dĂ©mocraties, il existe un systĂšme de mĂ©canismes qui distribuent le pouvoir politique ou le modĂšrent.

Il s’est rĂ©fĂ©rĂ© aux articles de la rĂ©forme et concernant la nomination des conseillers juridiques au nom de dit qu’il s’agit d’une « annulation complĂšte du rĂŽle de gardiennage du seuil du conseiller juridique. Si dans un cas rare le conseiller juridique ose Ă©mettre une avis diffĂ©rent de l’exigence du ministre, il sera congĂ©diĂ© immĂ©diatement. En d’autres termes, ce poste sera Ă©galement non indĂ©pendant. » .

L’ancien conseiller juridique qui a servi sous le gouvernement de Benjamin Netanyahu et a dĂ©posĂ© les actes d’accusation contre lui dans les dossiers Alfis a rĂ©cemment Ă©tĂ© interviewĂ© par le programme « Ovda », lors de sa premiĂšre apparition tĂ©lĂ©visĂ©e depuis qu’il a quittĂ© son poste. Dans cette Ă©mission aussi, Mandelblit a Ă©galement critiquĂ© la rĂ©forme du systĂšme judiciaire et a dĂ©clarĂ© que « ce n’est pas une rĂ©forme. C’est un coup d’État, une rĂ©volution, complĂštement de rĂ©gime. C’est un changement complet de l’ADN sur lequel nous avons grandi, et le sens est l’abolition de l’indĂ©pendance du systĂšme judiciaire de bout en bout. Il y aura « notre » peuple « , des gens parmi lesquels nous sommes. LoyautĂ© personnelle envers le dirigeant, loyautĂ© personnelle envers le ministre. Pas de loyautĂ© envers le pays. C’est la chose la plus dangereuse qui puisse ĂȘtre, ce n’est pas la dĂ©mocratie. »

La rĂ©volution planifiĂ©e par le gouvernement comprend une sĂ©rie de changements importants dans le systĂšme judiciaire, comme la dĂ©cision selon laquelle seule une composition Ă©largie de la Haute Cour de justice peut invalider la lĂ©gislation adoptĂ©e par la Knesset. La main du gouvernement vis-Ă -vis de la cour, est l’établissement d’une clause de remplacement qui annulera les dĂ©cisions de la Haute Cour Ă  une majoritĂ© de seulement 61 membres de la Knesset, ainsi que la modification de la composition de la commission de sĂ©lection des juges afin qu’il soit entiĂšrement contrĂŽlĂ© par la coalition.

La rĂ©forme porte Ă©galement sur l’affaiblissement du pouvoir des conseillers juridiques du gouvernement, afin que leur position ne lie pas le gouvernement, et sur l’élimination du motif de raisonnabilitĂ©, ce qui, entre autres, limite considĂ©rablement la capacitĂ© du tribunal Ă  intervenir dans la nomination de hauts fonctionnaires.


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