» L’Ambassadeur des États-Unis, Samantha Power et le ministre de l’UE et des Affaires étrangères Federica Mogherini devraient condamner la nomination de l’Arabie saoudite en tant que chef du Conseil des Nations Unies et des Droits de l’Homme, car pour rappel, ce poste sélectionne les hauts fonctionnaires qui façonnent les normes et les rapports internationaux des droits humains sur les violations à travers le monde, a déclaré Watch, une organisation de surveillance non-gouvernementale basée à Genève.
Ajoutant : « Il est scandaleux que l’ONU ait choisi un pays qui a décapité plus de gens cette année qu’ISIS pour être à la tête des Droits de l’Homme », a déclaré le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer. « Les pétro-dollars et la politique l’ont emporté sur les droits humains. »
« L’Arabie saoudite a sans doute le pire dossier dans le monde si on se réfère à sa liberté religieuse et les droits des femmes, ce pays continue à emprisonner la blogueuse innocente, Raif Badawi, » a ajouté Neuer.
« Cette nomination est comme faire de l’ONU un pyromane comme chef des pompiers de la ville, et souligne déjà des irrégularités au sein du Conseil des Droits de l’Homme qui compte déjà la Russie, Cuba, la Chine, le Qatar et le Venezuela parmi ses membres élus. »
Ci-dessus: Ensaf Haidar, la femme blogueuse emprisonné en Arabie .
Selon les documents du CDH obtenus par UN Watch, l’Arabie saoudite a été choisie pour diriger un groupe de 5 membres d’ambassadeurs, connu sous le nom de Groupe consultatif, qui a le pouvoir de sélectionner les candidats de partout dans le monde depuis plus de 77 positions traitant de pays spécifique et thématiques.
«L’ONU décrit souvent ces experts comme les« joyaux de la couronne »lors de son Conseil de Droits de l’Homme, mais le corps du monde sape seulement leur légitimité en choisissant une théocratie fondamentaliste qui opprime les femmes et les minorités à la présidence de la nomination des experts. »
Un rapport de l’ONU en date du 17 septembre rapporte que Faisal Trad, l’envoyé de l’Arabie saoudite au CDH, a été choisi pour présider le comité de nominations lors de la 30ème session du Conseil, qui a ouvert ce lundi et durera deux semaines. L’ambassadeur d’Arabie saoudite avait déjà été élu à ce poste en Juin 2015, et les diplomates de Genève ont choisi de garder le silence évitant de dire qu’une première élection avait eu lieu.
L’épouse de Raif Badawi et Ensaf Haidar au Sommet de Genève 2015.
Neuer a dit qu’il est possible que les Saoudiens aient eu une entente secrète, en échange de l’abandon de la candidature controversée du régime pour devenir président du conseil des 47-nations. « Je demande instamment à l’Ambassadeur et le Haut Commissaire Mogherini de confirmer que ce n’est pas le cas », a-t-il dit.
Les États-Unis et l’UE ont été silencieux quand l’Arabie saoudite a été élu à l’UNHRC en 2013
« Nous ne pouvons pas oublier que les États-Unis et l’UE ont refusé de prononcer un mot de protestation lorsque nous les avons exhortés, avec les dissidents saoudiens, à s’opposer à l’élection de la monarchie en 2013. Il est triste qu’aucun commentaire n’ait été dit, car le pétrole continue à l’emporter sur les droits fondamentaux de l’homme. »
« Il est mauvais que l’Arabie saoudite soit membre du conseil, mais pour l’ONU, il n’est pas nuisible de nommer un régime en tant que président des Droits de l’Homme sans verser du sel sur les plaies pour les dissidents qui croupissent dans les prisons saoudiennes, comme la militante des droits humains Raif Badawi ».
Source Un Watch : http://blog.unwatch.org/index.php/2015/09/20/saudi-arabia-wins-bid-to-behead-of-un-human-rights-council-panel/