Israël a dû faire face à un déluge de drones offensifs pendant et après la guerre : depuis Gaza, depuis le Hezbollah, depuis l’Iran et depuis le Yémen. Mais l’État start-up a trouvé — et continue de trouver — des solutions pour intercepter cette menace aérienne. Et, en Europe, on en supplie déjà l’accès. Reportage d’Itamar Meiri.
Israël est devenu l’un des pays les plus attaqués au monde par des drones offensifs, lancés simultanément depuis Gaza, le Liban, l’Iran et le Yémen. Les vagues d’engins explosifs — qui ont notamment visé Eilat, Haïfa et les bases du sud — ont obligé les systèmes de défense israéliens à accélérer l’intégration de technologies de neutralisation rapide, devenues aujourd’hui un atout stratégique national.
Selon les Forces de défense d’Israël, plus de 2 000 drones et UAV hostiles ont été interceptés ou détruits depuis octobre 2023 (source : IDF Spokesperson, communiqué du 20/07/2024 — disponible sur le site officiel des IDF).
Face à cette menace croissante, plusieurs entreprises israéliennes spécialisées dans l’anti-drones ont émergé comme des références internationales.
• D-Fend Solutions
Cette société israélienne a développé le système EnforceAir, capable de prendre le contrôle d’un drone hostile en vol sans tir ni brouillage massif (source : D-Fend Solutions, publication officielle, juin 2024).
L’Union européenne a déjà annoncé vouloir élargir l’usage de cette technologie pour sécuriser plusieurs aéroports et événements sportifs (source : European Union Aviation Safety Agency – EASA, rapport 2024 sur les risques liés aux drones).
• Rafael – Drone Dome
Le système Drone Dome a été utilisé avec succès pour intercepter des drones iraniens Shahed-136 lors d’attaques contre Israël et a également été déployé lors des Jeux olympiques de Paris 2024 pour protéger les sites sensibles (source : Reuters, 29/04/2024).
Drone Dome combine laser haute énergie et détection radar pour neutraliser les menaces en quelques secondes.
• Elbit Systems – ReDrone
Le système ReDrone permet de détecter, identifier et localiser un UAV à plusieurs kilomètres. L’armée britannique l’a intégré pour protéger des bases militaires après l’augmentation des intrusions de drones en Europe (source : Ministry of Defence UK, communiqué du 21/03/2024).
Une demande pressante de l’Europe
L’invasion de drones en Ukraine par la Russie, suivie des attaques au Moyen-Orient, a transformé la défense anti-drones en priorité absolue pour l’UE.
Plusieurs États — notamment la Pologne, l’Allemagne, la France et la Finlande — ont initié des programmes d’achat accélérés auprès de l’industrie israélienne (source : Politico EU, 12/02/2025).
Un responsable sécuritaire européen a confié à Euractiv :
« Les Israéliens ont dix ans d’avance. En Europe, nous sommes encore en train de comprendre la menace ; eux l’interceptent déjà . »
Une course mondiale dominée par Israël
Face à l’intensification de l’usage des drones par l’Iran et ses mandataires régionaux, Israël développe déjà la prochaine génération de défenses : lasers multi-cibles, IA embarquée, intercepteurs autonomes.
Le prototype Iron Beam, le laser haute énergie de Rafael, a été testé avec succès sur des drones et des roquettes légères (source : ministère israélien de la Défense, communiqué du 25/08/2023).
L’Europe, de son côté, peine encore à développer une alternative crédible. La Commission européenne reconnaît dans son rapport 2024 sur la sécurité aérienne que le continent « dépend en grande partie des technologies israéliennes et américaines ».
Ce qui était au départ un besoin vital pour Israël — contrer des drones explosifs lancés quotidiennement par des acteurs étatiques et non étatiques — est devenu un savoir-faire stratégique exporté dans le monde entier.
Dans un Moyen-Orient où l’Iran multiplie les offensives aériennes, et sur un continent européen vulnérable aux attaques hybrides, les innovations israéliennes anti-drones ne sont plus seulement une technologie : elles sont une assurance-vie.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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