Arava, sud d’Israël – 14 juin 2025 – En pleine escalade militaire entre Israël et l’Iran, deux drones hostiles ont été interceptés dans la région désertique de l’Arava, non loin d’Eilat. L’armée israélienne (Tsahal) a confirmé dans un communiqué que les drones, repérés grâce à des radars longue portée et suivis par les systèmes de défense aérienne, ont été abattus avant d’atteindre une cible civile ou militaire.
Cette nouvelle tentative d’infiltration aérienne depuis l’Iran ou ses proxys est la cinquième en trois jours, preuve que la République islamique teste activement les défenses israéliennes sur tous les fronts – nord, centre et désormais au sud.
Une opération d’interception exemplaire
Les drones ont été repérés peu après 03h45 du matin par les stations radar de Tsahal dans le sud du pays. Après une brève phase d’analyse de trajectoire, l’ordre d’interception a été donné. Le premier drone a été détruit par un missile sol-air Tamir du système Iron Dome mobile déployé dans la vallée d’Arava, tandis que le second a été neutralisé par un chasseur F-35I Adir de l’armée de l’air israélienne.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a souligné la réactivité exceptionnelle des forces de défense :
« Grâce à notre supériorité technologique et à notre coordination interarmes, nous avons neutralisé une double menace sans dommage ni blessé. C’est la preuve que notre sud est protégé, même dans les zones peu peuplées. »
Des drones armés ou en mission de reconnaissance ?
L’analyse des débris est en cours dans une base militaire au sud de Be’er Sheva. Les premières indications laissent penser qu’il s’agirait de drones Shahed-129 ou Mohajer-6, des appareils de conception iranienne, capables à la fois de collecter du renseignement et de transporter des charges explosives.
Selon des sources au sein du renseignement militaire, les drones provenaient probablement d’une base au sud de l’Irak ou des zones contrôlées par les Houthis au Yémen, ce qui impliquerait une coordination régionale entre milices pro-iraniennes. Leur destination finale n’est pas confirmée, mais plusieurs hypothèses évoquent le port d’Eilat ou la centrale d’Ein Yahav.
Une attaque à message géopolitique
Ce n’est pas la première fois que l’Iran tente de frapper Israël en profondeur via des drones. Mais cibler l’Arava est hautement symbolique : cette région, peu militarisée et largement désertique, n’est pas une cible habituelle. Il s’agirait donc d’un message adressé à Israël : aucun territoire n’est hors de portée.
Pour Jérusalem, il s’agit surtout d’une nouvelle preuve que le régime iranien agit sans retenue, malgré ses appels officiels à « éviter l’escalade ». Selon plusieurs analystes militaires, ces tentatives sont destinées à détourner l’attention des sites nucléaires iraniens récemment frappés par Israël, en imposant un climat de tension constante.
L’arrière israélien en alerte maximale
À la suite de cet incident, le commandement du front intérieur a ordonné l’élévation du niveau d’alerte dans le sud du pays. Les habitants de la région d’Arava, d’Eilat et des kibboutzim environnants ont reçu des consignes de vigilance. Des batteries supplémentaires d’Iron Dome et de Dôme de David ont été déployées temporairement, et l’espace aérien de la région a été restreint jusqu’à nouvel ordre.
Les écoles et centres touristiques de la région, très fréquentés en cette saison, sont restés ouverts, mais les autorités ont renforcé la présence policière et militaire, notamment aux abords de la mer Rouge.
Réactions politiques : « Nous sommes prêts à tout »
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a salué la rapidité de la réponse militaire et a assuré que « chaque tentative d’infiltration contre Israël sera accueillie par une réponse plus dure encore ». Il a précisé que le sud du pays bénéficie désormais de systèmes de surveillance renforcés, y compris des drones israéliens patrouillant en continu le long des frontières égyptienne et jordanienne.
De son côté, le Premier ministre Netanyahou a affirmé que « ces attaques ne nous intimident pas. Elles prouvent simplement que notre ennemi est désespéré. Nous ne laisserons personne troubler la sécurité d’Eilat, d’Arava ou du Néguev ».
Une guerre hybride menée depuis plusieurs fronts
L’usage de drones par l’Iran et ses alliés constitue un élément-clé de leur guerre asymétrique contre Israël. Ces appareils sont difficiles à détecter, peu coûteux, et peuvent voler à basse altitude, échappant parfois aux radars. Mais Tsahal, grâce à un réseau multi-couches (radars terrestres, satellites, avions de surveillance et drones israéliens), dispose de l’un des systèmes de défense anti-drones les plus sophistiqués au monde.
Au cours de l’année 2024, Israël a neutralisé plus de 150 drones ennemis, en provenance du Liban, de Syrie, d’Irak et du Yémen. La doctrine israélienne évolue désormais vers une intervention préventive, visant à frapper les plateformes de lancement avant même que les drones ne soient en vol.
Conclusion : Israël reste maître du ciel
Cette nouvelle tentative d’attaque par drones dans le sud du pays rappelle que le conflit avec l’Iran est global, multidirectionnel, et que chaque partie du territoire israélien est désormais potentiellement concernée. Mais grâce à son avance technologique, son organisation militaire et le soutien de la population, Israël continue de déjouer ces menaces avec sang-froid.
Loin d’être vulnérable, Israël démontre une fois de plus qu’il est capable non seulement de se défendre, mais aussi de dissuader ceux qui pensent pouvoir l’atteindre par surprise.
