Le ministĂšre de la DĂ©fense a dĂ©cidĂ© de transfĂ©rer au Centre du patrimoine Menahem Begin le fameux canon qui tira sur le navire Altalena en 1948, sur ordre de David Ben Gourion. Une dĂ©cision symbolique, portĂ©e par le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahou, qui rappelle combien lâunitĂ© nationale reste vitale pour la survie dâIsraĂ«l.
Ce nâest pas une simple piĂšce dâartillerie, mais un morceau dâhistoire douloureuse. En juin 1948, quelques semaines aprĂšs la proclamation de lâĂtat dâIsraĂ«l, le navire Altalena, chargĂ© dâarmes pour lâIrgoun de Menahem Begin, accosta au large de Tel-Aviv. Refusant que des milices conservent leurs propres arsenaux face Ă la jeune armĂ©e de lâĂtat, Ben Gourion ordonna de tirer sur le bateau. Le canon fit feu, provoquant la mort de plusieurs dizaines de combattants juifs. LâĂ©pisode reste lâun des plus tragiques de lâhistoire israĂ©lienne, symbole de la confrontation entre unitĂ© nationale et divisions internes.
La décision ministérielle
Soixante-dix-sept ans plus tard, le canon retrouve la lumiĂšre. Le ministre de la DĂ©fense a validĂ© sa relocalisation au Centre du patrimoine Menahem Begin, Ă JĂ©rusalem, suivant lâinitiative portĂ©e par le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahou. « Ce nâest pas seulement un objet militaire, câest un tĂ©moin de chair et de sang de notre histoire », a dĂ©clarĂ© Eliyahou.
Lâobjectif affichĂ© : intĂ©grer cet artefact dans un parcours mĂ©moriel permettant aux nouvelles gĂ©nĂ©rations de comprendre que lâĂtat dâIsraĂ«l nâest pas nĂ© dans lâharmonie, mais dans les douleurs de lâunification.
Un rappel dâunitĂ© en temps de guerre
La dĂ©cision rĂ©sonne particuliĂšrement aujourdâhui, alors quâIsraĂ«l traverse une pĂ©riode de tensions internes â politiques, sociales et religieuses â sur fond de guerre contre le Hamas et de menaces multiples du Hezbollah, des Houthis et de lâIran.
« Le canon de lâAltalena doit nous rappeler que nos divisions internes ont failli nous dĂ©truire avant mĂȘme que nos ennemis nâen aient lâoccasion », souligne un Ă©ditorialiste citĂ© par Infos-Israel.News. « Si nous avons survĂ©cu en 1948, câest grĂące Ă la capacitĂ© de dĂ©passer la haine pour prĂ©server lâunitĂ©. Le mĂȘme dĂ©fi se prĂ©sente aujourdâhui. »
Lâombre longue de lâAltalena
Lâaffaire Altalena fut longtemps une plaie bĂ©ante. Les partisans de Begin dĂ©nonçaient la brutalitĂ© de Ben Gourion, tandis que ses dĂ©fenseurs invoquaient la nĂ©cessitĂ© de construire une armĂ©e unifiĂ©e. Avec le temps, cet Ă©pisode sâest transformĂ© en leçon nationale : IsraĂ«l ne peut exister si les factions armĂ©es ne reconnaissent pas lâautoritĂ© de lâĂtat.
TransfĂ©rer le « canon sacrĂ© » au Centre Begin nâest donc pas un geste anodin. Câest reconnaĂźtre que lâhistoire appartient Ă tous, et que mĂȘme les pages sombres doivent ĂȘtre transmises.
Mémoire et pédagogie
Le Centre du patrimoine Begin, qui attire chaque annĂ©e des milliers de visiteurs, accueillera cette piĂšce comme un symbole pĂ©dagogique. Les Ă©lĂšves, les soldats, les touristes dĂ©couvriront lâhistoire dâun affrontement fratricide qui aurait pu faire chavirer la jeune rĂ©publique. « La mĂ©moire nâest pas faite seulement de victoires glorieuses, mais aussi des cicatrices qui nous enseignent lâhumilitĂ© », explique un historien interrogĂ© par RakBeIsrael.buzz.
Une réponse aux fractures actuelles
Ă une Ă©poque oĂč le dĂ©bat politique israĂ©lien est parfois empoisonnĂ© par des accusations de « trahison » entre camps opposĂ©s, ce rappel historique prend une dimension particuliĂšre. Le canon devient un miroir : il rappelle que la haine interne peut ĂȘtre plus dangereuse que les roquettes de Gaza.
Pour certains observateurs, ce geste du ministĂšre de la DĂ©fense sâinscrit aussi dans une volontĂ© de rĂ©concilier deux figures fondatrices, Ben Gourion et Begin, longtemps opposĂ©es mais finalement rĂ©unies dans le rĂ©cit national.
Dimension géopolitique
Ce transfert intervient alors quâIsraĂ«l lutte pour maintenir son image dâunitĂ© face Ă lâinternational. Les menaces de reconnaissance dâun Ătat palestinien par la France et dâautres pays occidentaux, les attaques diplomatiques Ă lâONU, et les campagnes de propagande islamistes, exploitent les divisions internes israĂ©liennes pour fragiliser lâĂtat.
Dans ce contexte, le canon de lâAltalena devient un outil politique autant quâhistorique : rappeler que lâunitĂ© est une arme de survie. Comme lâavaient montrĂ© les Accords dâAbraham (WikipĂ©dia), IsraĂ«l fort et cohĂ©rent attire des alliĂ©s ; IsraĂ«l divisĂ© attire les prĂ©dateurs.
Conclusion : le poids des symboles
En acceptant de transfĂ©rer le « canon sacrĂ© » au Centre Begin, IsraĂ«l ne tourne pas la page de son passĂ© douloureux : il la relit pour mieux comprendre son prĂ©sent. LâĂtat juif est nĂ© dans la douleur et dans le sang versĂ© entre frĂšres. Aujourdâhui, en pleine guerre contre le Hamas, ce rappel sonne comme un avertissement : seule lâunitĂ© permettra la victoire.
Le canon, qui jadis tira sur des Juifs, devient ainsi le symbole dâun peuple qui refuse dĂ©sormais de se diviser face Ă ses ennemis.
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RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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