Un scandale a éclaté en France, à la suite duquel l’abbé Pierre sera déchu du panthéon des plus grandes figures humanitaires du siècle dernier. Au moins pour beaucoup, son image lumineuse va s’estomper. Le nom du créateur de la plus grande organisation caritative chrétienne au monde, Emmaüs, est connu de nombreuses personnes sur la planète (Emmaüs est présent dans 41 pays), et plus encore en France.
Emmaüs International et Emmaüs France publient aujourd’hui les résultats d’une enquête sur les crimes sexuels commis par le célèbre prêtre catholique sur une période de plus de 30 ans, de fin 1970 à 2005.
L’abbé Pierre, proche de toute l’élite politique et culturelle du pays (de Charles de Gaulle à Albert Camus, en passant par Cocteau et Breton), est décédé en 2007 à l’âge de 95 ans. Il était une icône dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté, et les Français l’ont considéré comme la figure la plus aimée et respectée du pays pendant de nombreuses décennies.
L’organisation a recueilli les témoignages d’au moins sept femmes qui ont subi des années d’abus sexuels de la part du célèbre prêtre. L’une d’elles était mineure lorsque l’abbé Pierre commença à la violer.
Dans un livre qu’il a écrit à la fin de sa vie, l’abbé Pierre avoue qu’il « a dû momentanément céder au pouvoir du désir, mais il n’avait pas de lien permanent ». « J’ai fait l’expérience de désirs sexuels et de très rares cas de satisfaction », écrit-il, appelant le Vatican à abolir le célibat des prêtres.
Le prêtre, bien entendu, n’admettait pas que ces relations éphémères étaient des violences, notamment envers les mineurs.
Cette affaire rejoint des dizaines de cas d’abus sexuels dans l’Église catholique.