Haim Ben Aryeh Ă©tait un chauffeur de transport lĂ©gendaire en bordure de Gaza. Son sourire, son amour des gens et son dĂ©sir constant dâaider tout le monde Ă©taient connus de tous. Le soir du samedi noir, le 7 octobre, il conduisait les enfants qui ont Ă©tĂ© sauvĂ©s de Beri en lieu sĂ»r, et les spectacles horribles quâil a vus, ne lâont plus laissĂ© se reposer. Ă lâextĂ©rieur, il a continuĂ© Ă sourire et Ă aider, mais son cĆur Ă©tait brisĂ©. La semaine derniĂšre, il a Ă©tĂ© retrouvĂ© mort dans son bus.
Sa veuve raconte dans une interview glaçant ses derniĂšres conversations avec lui. « Il est rentrĂ© Ă la maison en pleurant et mâa dit : âJe ne pouvais pas les aider.â Elle dit : « Nous avons Ă©tĂ© exposĂ©s Ă des attaques terroristes et Ă des spectacles durs. » :
« Je lâai connu, en tant que chauffeur lĂ©gendaire du Goush Katif », dit tristement Irit :
« Tout le monde le connaissait, des plus petits aux personnes ĂągĂ©es, il conduisait tout le monde. Son bus Ă©tait un bus de joie, de sourires, de connexion, de plaisir, de rire. Il voyait chaque personne Ă la hauteur des yeux. Il sâinclinait devant les petits enfants qui montaient dans le bus et leur parlait, qui est tu ?, quel Ăąge as tu ? Les enfants de premiere annĂ©e (CP) attendaient tous Chaim pour les conduir Ă lâĂ©cole.
« Des centaines de personnes sont venus au shivas pour dire qui Ă©tait pour eux Chaim. Je lâai appelĂ© « Ma vie », et il sâavĂšre que son nom etait « Chaim » pour tout le monde. Jusque dans les moindres dĂ©tails. Il avait une patience infinie pour tout le monde. Vous pouviez le le voir dans ses yeux. »
Elle ajoute et raconte courageusement : « CâĂ©tait un homme merveilleux et aussi grand que son immense amour, aussi grand que sa joie et sa lumiĂšre, ses bons yeux ne pouvaient pas supporter cette obscuritĂ©, lors de ce terrible voyage. Pour la premiĂšre fois de sa vie, il atteint un vĂ©ritable Ă©tat dâimpuissance, et dans la vie il nâĂ©tait pas impuissant. » .
« Il y a des victimes Ă la guerre, il y a des victimes sur le front, câest connu, mais les victimes du front intĂ©rieur sont les victimes de lâĂąme. Il ne doit pas y avoir de victimes de lâĂąme car il y a un moyen dâaider, il y a des centres de rĂ©silience, il y a des psychologues, il y a des gens qui peuvent aider donc ne restez pas seul avec la douleur ».
Il vous a racontĂ© ce quâil a vu, quâest-ce qui lâa choquĂ© ?Â
 » Il ne voulait pas ramener toutes les choses difficiles Ă la maison, alors il a trĂšs peu partagĂ© avec nous. La premiĂšre phrase quâil a prononcĂ©e lorsquâil est rentrĂ© Ă la maison en pleurant au milieu de la nuit Ă©tait : âJe ne pouvais pas les aider.â Il les attendait, voyant des enfants couverts de couvertures du commandement de premiĂšre ligne, tachĂ©s de sang, une chaussette oui , un autre non, une jambe Ă moitiĂ© nue, des personnes ĂągĂ©es dans des fauteuils roulants qui ne fonctionnent pas, des hommes en boxer enveloppĂ©s dans des serviettes, et ce qui a Ă©tĂ© le plus difficile pour lui, câĂ©tait que les bĂ©bĂ©s ne pleurent pas. Silence de mort. Des enfants aux yeux enfoncĂ©s. »
« CâĂ©tait la premiĂšre fois de sa vie quâil ne pouvait pas aider, et je suppose quâil nâa pas supportĂ©. Tout ce quâil a vĂ©cu, a dĂ©passĂ© tout le post-traumatisme quâil a vĂ©cu Ă Gush Katif. Plus dâune fois, son bus a Ă©tĂ© touchĂ© par des tirs Ă Gush, il a Ă©tĂ© blessĂ©. Il Ă©tait chauffeur dâambulance Ă Gush. De plus, le lendemain, il a dĂ» voyager pour aller chercher des soldats, et en chemin, il a Ă©tĂ© exposĂ© Ă des vues difficiles. Il ne mâa pas parlĂ© de ce voyage , je le savais avec le recul. »
Son cĆur nâĂ©tait pas Ă la hauteur des vues quâil avait vues ?
« Son cĆur est brisĂ©. Nous avons huit enfants, ils sont sous le choc, ils ne comprennent pas oĂč est leur pĂšre. Peu importe leur Ăąge, ils ne comprennent pas oĂč est leur pĂšre, oĂč est la joie, oĂč est son sourire. Surtout en ces jours, Ă lâĂ©poque du chagrin, du choc, de la douleur et de la frustration. Et tous les sentiments qui surgissent, il est important pour nous dâĂ©lever le message de tous ceux qui ont vu, qui ont entendu, qui savent . MĂȘme ceux qui pensent que câest difficile pour eux, il y a une aide professionnelle. Ne soyez pas victimes de lâesprit parce quâil existe un moyen dâaider »
Son sourire vous a fait croire que tout va bien ?
« Tout le monde dit, comment se fait-il que vous nâayez pas vu ? Mais je ne sais pas â nous ne lâavons pas vu. Nous nâavons pas vu Haim. Le rabbin de la localitĂ© a dit que ce matin-lĂ , sa priĂšre Ă©tait comme dâhabitude, Haim Ă©tait heureux, il priait et mettait les tĂ©filines, tout comme dâhabitude. Mais quelque chose ce matin-lĂ lâa cassĂ©. »
Pour plus de dĂ©tails sur les confĂ©rences de sensibilisation Ă la prĂ©vention du suicide, rendez-vous sur le site « Pour la vie » â aide aux familles dont un proche sâest suicidĂ©, ou au 03-7487771.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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