Le chef d’état-major canadien fond en larmes : “Nous avons échoué, je présente mes excuses”

Scène rare et bouleversante à Ottawa. La cheffe d’état-major de l’armée canadienne, la générale Jenny Carignan, a éclaté en sanglots lors d’une conférence de presse, en présentant publiquement ses excuses pour les années de racisme et de discriminations systémiques au sein des forces armées. Devant les caméras, sa voix s’est brisée : « Nous n’avons pas su créer un environnement où chaque soldat pouvait servir son pays avec dignité. Je vous ai déçus, et j’en suis profondément désolée. »

Cette déclaration, retransmise sur toutes les chaînes canadiennes, a marqué un tournant dans l’histoire militaire du pays. Le commandement des forces armées reconnaît désormais que des minorités raciales, autochtones et asiatiques ont longtemps subi insultes, brimades et humiliations, parfois jusque dans les unités d’élite.

Une reconnaissance tardive d’un racisme institutionnel

Depuis plusieurs années, des témoignages s’accumulent sur des discriminations structurelles au sein de l’armée canadienne. Le rapport interne publié en septembre 2025 faisait état de “centaines d’incidents non sanctionnés” et d’un “système de promotion inégalitaire”. Pour la première fois, le haut commandement a choisi la transparence.

« Des soldats noirs, métis, inuit ou asiatiques ont été écartés des postes de commandement. Certains ont quitté l’armée brisés. Nous leur devons la vérité et la réparation », a déclaré Carignan, qui a reconnu que la culture militaire elle-même avait entretenu ces abus. À ses côtés, un général vétéran a hoché la tête, visiblement ému.

Dans le même discours, la cheffe d’état-major a promis un plan national de réforme : cours obligatoires sur les biais raciaux, création d’un organe indépendant de médiation, et intégration de la diversité comme critère dans les promotions. « Il ne s’agit pas d’un geste symbolique, mais d’une refonte morale », a-t-elle insisté.

Le poids des témoignages

Parmi les victimes présentes, Ja Day, une ex-militaire noire ayant servi dix-sept ans, a raconté au micro de la CBC : « On m’appelait “chocolat au lait” dans les couloirs. Ce n’était pas une blague, c’était quotidien. » Elle a lancé un appel à d’autres anciens soldats pour constituer une action collective contre l’État fédéral, accusant l’armée d’avoir “fermé les yeux” pendant des décennies.

Ce mouvement de libération de la parole s’inscrit dans un contexte international : aux États-Unis, le Pentagone a lancé une campagne similaire pour lutter contre le racisme structurel dans les rangs. Le Canada, souvent présenté comme modèle d’inclusion, se retrouve aujourd’hui à devoir admettre sa part d’ombre.

Ottawa entre mea culpa et devoir d’exemplarité

Le gouvernement de Justin Trudeau a salué un « acte de courage et de lucidité ». Le ministre de la Défense a promis de soutenir intégralement la réforme, estimant que « la confiance dans l’armée canadienne ne pourra être restaurée que si elle regarde son passé en face ».

Les associations de vétérans ont, elles, réagi avec prudence. L’une d’elles a rappelé que plusieurs enquêtes avaient déjà été ouvertes depuis dix ans sans résultats concrets. « Nous avons besoin d’actes, pas de larmes », a tranché un ancien sous-officier d’origine asiatique.

Une armée en quête de rédemption

La prise de parole de Jenny Carignan a bouleversé bien au-delà des cercles militaires. Les éditorialistes évoquent une “catharsis nationale”, et les réseaux sociaux se sont embrasés autour du mot-dièse #WeFailedYou. Si certains y voient une manœuvre de communication, d’autres saluent une démarche sincère d’une dirigeante prête à se remettre en cause publiquement — un geste encore rare dans le monde militaire.

Pour Israël comme pour d’autres démocraties occidentales, cette scène rappelle à quel point la cohésion nationale repose sur la confiance envers ses forces armées. Lorsque celle-ci se fissure, c’est tout le pacte social qui vacille. Le courage de reconnaître ses fautes est peut-être, en définitive, la première étape du redressement.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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