Sanaa / Tel Aviv, 15 juin 2025 – Une source sécuritaire yéménite citée par Ynet a affirmé que le général Mohammad al-Houthi, chef d’état-major des forces armées des Houthis au Yémen, avait joué un rôle de chef de liaison entre le mouvement chiite et le régime iranien. « S’il a été éliminé, c’est un coup dur », a déclaré cette source, laissant entendre qu’Israël pourrait être à l’origine de cette frappe ciblée — à moins que ce ne soit une opération conjointe avec des alliés de la région.

Un personnage stratégique au cœur des échanges

Selon plusieurs rapports de renseignement, Mohammad al-Houthi n’était pas seulement un commandant militaire : il supervisait également l’acheminement d’armes, de missiles et de drones venus d’Iran vers la branche yéménite des Gardiens de la révolution islamique (IRGC). Son élimination, si elle se confirme, porterait un coup à la logistique générale du groupe, qui constitue une menace directe pour les routes maritimes dans la mer Rouge et pour les intérêts occidentaux et israéliens dans la région.

Contexte géopolitique : l’alliance Iran–Houthis

Depuis plusieurs années, Téhéran a cultivé une alliance avec les Houthis, fournissant des armements de plus en plus sophistiqués. En retour, ces derniers harcèlent la navigation commerciale dans le détroit de Bab el-Mandeb, menaçant le transit pétrolier mondial.

  • Munitions et roquettes : les Houthis ont utilisé des roquettes sol-sol iraniennes pour frapper des cibles saoudiennes.
  • Drones kamikazes : importés d’Iran, ils ont démontré leur portée transfrontalière, y compris en mer Rouge.
  • Renseignement et formation : les officiers iraniens ont formé les chefs houthis aux tactiques de guerre asymétrique.

La disparition de l’un des principaux coordonnateurs de cette piste de ravitaillement compromet temporairement leur capacité à mener de telles opérations.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

https://infos-israel.news/soutenez-infos-israel-news/

Une frappe israélienne présumée ?

Aucun communiqué officiel n’a pour l’instant imputé cette élimination à Israël. Toutefois, l’État hébreu dispose d’une capacité prouvée à mener des frappes chirurgicales à longue distance, comme l’ont démontré les récentes opérations contre des sites iraniens de Fordow et d’Ispahan. Un tel succès technologique – notamment avec les F-35I « Adir » – permettrait de neutraliser une cible à plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres sans être détecté.

« Si Israël est intervenu, c’est un message clair adressé à tous ceux qui exportent la guerre et le terrorisme dans la région : nous possédons la portée et la précision nécessaires pour vous atteindre, où que vous soyez », analyse un expert en sécurité à Jérusalem.

Impact sur le terrain yéménite

Sur le plan local, la mort du général al-Houthi pourrait désorganiser les chaînes de commandement et retarder la réception d’armes avancées. Les analystes s’attendent à :

  1. Un vide temporaire au sein du leadership militaire houthi, avant qu’un successeur ne soit nommé.
  2. Des difficultés logistiques dans l’acheminement des systèmes de missiles antinavires.
  3. Une possible répression interne, les Houthis cherchant à démontrer leur résistance malgré cette perte.

Pour Israël et ses alliés, cette instabilité est l’occasion de renforcer la surveillance maritime et de cibler d’autres nœuds logistiques irano-houthis.

Réactions internationales

  • États-Unis : Washington, partenaire stratégique d’Israël, observe cette évolution avec attention. Un porte-parole du Pentagone a déclaré sous couvert d’anonymat que « toute frappe visant les réseaux iraniens est conforme à notre objectif de protéger la liberté de navigation ».
  • Arabie Saoudite et Émirats : ces monarchies du Golfe, elles aussi visées par les attaques houthies, saluent toute action affaiblissant la logistique de Sanaa.
  • Russie et Chine : alliées diplomatiques régulières de l’Iran, elles appellent à la retenue, mais sans condamner explicitement la cible.

Une nouvelle phase de la guerre asymétrique

L’élimination d’un intermédiaire de haut rang marque une escalade dans la guerre par procuration entre Israël et l’Iran. Après avoir neutralisé des scientifiques et frappé des installations nucléaires, Israël étend désormais sa stratégie de dissuasion active contre tous les relais iraniens.

« Chaque maillon de la chaîne iranienne peut être ciblé, que ce soit à Téhéran, Damas, Beyrouth ou Sanaa. C’est le message sous-entendu derrière cette opération », explique un responsable du renseignement militaire israélien.

Conclusion : un coup dur pour l’alliance irano-houthie

Si la version yéménite se confirme, l’assassinat du général Mohammad al-Houthi constitue un coup sévère porté à la logistique iranienne à l’échelle régionale. Plus qu’une simple perte opérationnelle, c’est un signal stratégique : Israël et ses alliés peuvent frapper partout, désorganiser les réseaux terroristes et protéger ainsi la stabilité maritime et la sécurité nationale.

La suite dépendra désormais de la réaction des Houthis et de l’articulation diplomatique à laquelle Téhéran jugera utile de recourir. Mais, pour l’heure, c’est bien une victoire tactique pour ceux qui cherchent à contrecarrer l’expansion de l’influence iranienne au Yémen.