Le chef du Hamas à Jérusalem libéré : Israël rend la capitale à ceux qui veulent la détruire

C’est un nom que la plupart des Israéliens n’auraient jamais connu sans le travail d’investigation du site Hakol HaYehudi. Un nom banal, presque anodin : Khaled Sabah. Et pourtant, derrière ce nom se cache un homme que le parquet israélien avait désigné comme le chef du Hamas à Jérusalem, nommé en 2022 par le commandement du mouvement islamiste à Istanbul. Un homme qui, selon les services de sécurité, planifiait des attentats coordonnés sur le Mont du Temple pendant le Ramadan.

Aujourd’hui, ce même Khaled Sabah figure sur la liste des prisonniers libérés dans le cadre de l’accord d’échange d’otages. Et contrairement à d’autres détenus palestiniens, il ne sera pas expulsé. Il rentre à Jérusalem — avec sa carte d’identité bleue israélienne, ses réseaux, son influence, et une aura nouvelle : celle d’un “résistant libéré”.

Un nom discret, une menace immense

Selon l’enquête de Hakol HaYehudi, Khaled Sabah, 45 ans, n’est pas un simple militant. Il a été nommé chef du Hamas pour Jérusalem depuis la Turquie, sous supervision directe du haut commandement du mouvement. L’acte d’accusation israélien, rendu public en 2023, l’accuse d’avoir recruté et armé ses fils pour organiser des attaques de masse sur le Mont du Temple et dans la Vieille Ville pendant les fêtes musulmanes.

L’un de ses fils a déjà perpétré une attaque au couteau dans la Vieille Ville, avant d’être libéré lors de la précédente transaction d’otages. Deux autres sont actuellement en détention pour planification d’attentats. Une véritable dynastie du terrorisme.

Malgré cela, Khaled Sabah a été intégré à la liste de libération et devrait, sauf retournement de dernière minute, retrouver sa maison à Jérusalem-Est, libre de circuler et de reprendre contact avec ses anciens réseaux.

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Une famille symbole du Hamas dans la capitale

Les Sabah incarnent la pénétration lente et profonde du Hamas dans le tissu social de Jérusalem. Le père, Khaled, n’est pas seulement un idéologue : il est aussi un financier.
Il a longtemps dirigé l’association “Lajnat Zakat al-Quds al-Markaziyya”, une structure de “bienfaisance” opérant sur le Mont du Temple en coordination avec le Waqf islamique.

Mais selon les documents du Shin Bet et plusieurs enquêtes de presse, cette organisation est un canal de financement du Hamas déguisé en ONG caritative. Elle a fait l’objet de plusieurs enquêtes conjointes entre les autorités israéliennes et des services occidentaux pour transfert de fonds terroristes.

Ironie suprême : l’ancien ministre israélien Issawi Freij (Meretz), connu pour ses positions de gauche, a été le comptable de cette même organisation. Une révélation confirmée par Hakol HaYehudi, passée presque inaperçue dans les médias généralistes.

Jérusalem, terrain perdu ?

Le retour de Sabah à Jérusalem constitue un précédent dangereux. Pour Tsahal et le Shin Bet, cette libération n’est pas seulement une erreur judiciaire, c’est une menace sécuritaire directe.
Un haut responsable cité par Ynet résume l’inquiétude :

« C’est la première fois depuis des années qu’un cadre de ce niveau, opérant sous couverture d’association islamique, revient libre à Jérusalem. Cela légitime la présence institutionnelle du Hamas dans la capitale. »

Pour rappel, la branche politique du Hamas avait déjà tenté, en 2021, d’organiser des rassemblements à Jérusalem-Est à l’occasion des élections palestiniennes — interdits par Israël. Le retour de Sabah pourrait ranimer ces ambitions.

Car contrairement à Gaza, Jérusalem est la vitrine du pouvoir israélien. Voir le chef du Hamas y circuler librement, c’est un signal dramatique envoyé à l’opinion publique : le terrorisme paie.

Un aveuglement politique qui coûte cher

Comment un homme aussi dangereux a-t-il pu se retrouver sur une liste d’échange ?
Les responsables de l’accord affirment que les dossiers ont été validés dans l’urgence, sous forte pression internationale pour garantir la libération rapide des otages. Mais cette précipitation traduit une perte de contrôle.
« C’est un cauchemar bureaucratique : les terroristes se fondent dans la masse des prisonniers “moyens” », explique un ancien responsable du ministère de la Justice.

Dans le cas de Sabah, la faute est d’autant plus grave qu’il ne s’agit pas d’un militant isolé, mais d’un chef opérationnel. Son retour en liberté, dans une ville déjà au bord de l’embrasement, revient à rendre les clés de Jérusalem à ceux qui rêvent de la conquérir.

“Une main qui caresse pendant que l’autre arme”

Le Hamas sait manier cette double stratégie : afficher des discours de paix tout en renforçant son infrastructure idéologique et financière dans les quartiers arabes de la capitale.
Sabah, avec son réseau associatif, son prestige et ses liens familiaux, représente le chaînon parfait entre la propagande et l’action armée.

Dans les rues de Jérusalem-Est, son nom est déjà murmuré comme celui d’un héros. Pour beaucoup, sa libération est une victoire religieuse et politique : celle du “résistant revenu sur sa terre”.

Le réveil d’un pays qui ne veut plus se taire

Israël a payé trop cher pour ignorer la leçon : chaque terroriste libéré devient un symbole, chaque symbole alimente une génération.
Le retour de Khaled Sabah à Jérusalem ne sera pas seulement une erreur stratégique, mais une humiliation nationale, si le gouvernement n’agit pas.

Les habitants juifs de la capitale le savent : leur sécurité ne tient plus qu’à la vigilance de Tsahal et du Shin Bet, pas aux promesses creuses d’une “paix sous conditions”.

Et face à cette réalité, la colère grandit :

« Nous ne voulons pas d’un Jérusalem sous drapeau du Hamas », écrit un habitant du quartier de Pisgat Zeev. « Si l’État ne protège pas la ville, le peuple le fera. »


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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