c’est une tradition moderne qui a pris racine dans les rues orthodoxes d’Israël : le « cholent du jeudi soir ». Ce plat mijoté devenu culte – mélange de viande, d’orge, de pommes de terre et d’âme juive – ne se limite plus au déjeuner du Shabbat. Il envahit désormais les soirs de semaine, notamment le jeudi soir. Sauf que pour le Rav Yitzhak Zilberstein, posek reconnu et autorité rabbinique de premier rang, cette tendance est un glissement dangereux.

Dans une responsa diffusée dans la feuille hebdomadaire Divrei Hemed, le Rav appelle à cesser cette consommation profane du plat emblématique du Shabbat.

📌 Voir aussi : Rubrique Judaïsme et Thora

🍲 “Un plat né pour le Shabbat ne doit pas devenir banal”

La question posée au Rav par des jeunes de yeshiva est simple :

“Avons-nous le droit d’apprécier le cholent en semaine, voire chaque jeudi soir, comme cela devient courant ? Ou bien cela va-t-il à l’encontre du respect dû au Shabbat, pour lequel ce plat a été conçu ?”

Le Rav Zilberstein répond avec clarté et fermeté :

“Le cholent est un mets consacré au Shabbat. Le consommer durant la semaine, surtout de façon régulière, revient à banaliser le saint au profit du profane.

📚 Des sources halakhiques à l’appui

Dans sa réponse, le Rav s’appuie sur de nombreux textes classiques du judaïsme :

  • Midrash Tanhouma, Zohar, Ramban, Radak
  • Le Yam shel Shlomo qui recommande de ne pas manger certains plats le vendredi soir, pour mieux savourer ceux du lendemain
  • Et des récits sur les sages comme le Ari Hakadosh, le Ba’al Shem Tov, ou le Hatam Sofer, qui refusaient catégoriquement de goûter aux mets typiquement shabbatiques en semaine

Le message est net : les mets du Shabbat sont des ambassadeurs du kodesh. Les consommer en semaine, c’est vider leur rôle spirituel de leur substance.

🔥 Le cholent, un plat avec une âme… mais pas tous les jours

Le Rav rappelle aussi que le cholent a été historiquement élaboré pour répondre à l’interdit de cuire pendant Shabbat. Sa lente cuisson, amorcée la veille, lui confère une dimension unique, à la fois technique, rituelle et symbolique.

“Même d’un point de vue de santé”, ajoute le Rav, “certains craignent que ce plat lourd ne soit pas recommandé en semaine. Mais le jour du Shabbat, une bénédiction repose sur lui.”

Dans les mots du Bnei Yissaschar, le cholent devient plus digeste par la sainteté du jour, et la Mishnah Beroura souligne que ‘celui qui observe les mitsvot ne connaîtra pas de mal’ – mais seulement s’il respecte le bon moment.


🚫 Un interdit halakhique ? Pas nécessairement… mais une faute de goût sacré

Le Rav ne parle pas ici d’un interdit strict de la Torah, mais bien d’une attitude déplacée, contraire à l’esprit de honorer le Shabbat par des mets distinctifs.

“Si même pour différencier les repas du vendredi soir et du samedi matin on recommande d’alterner les plats, à plus forte raison doit-on éviter de les manger les jours profanes”, écrit-il.

En clair, ce n’est pas du ‘issour’ – c’est du ‘zilzoul’, un affaiblissement du respect.

📉 Quand la mode remplace la tradition

Dans certains quartiers ultra-orthodoxes, le “cholent du jeudi soir” est devenu un phénomène de masse : files d’attente devant les traiteurs, marmites fumantes vendues au poids, jeunes yeshivistes en quête d’une récompense gustative après une longue journée d’étude.

Mais selon le Rav, la logique est inversée :

“Ce qui était autrefois un mets de sainteté est aujourd’hui un snack de jeudi. Ce glissement culturel dessert l’âme.”

🗣️ Quelle sera la réaction du public ?

Il sera intéressant de suivre si les yechivot et le grand public orthodoxe se soumettront à ce rappel à l’ordre, ou s’ils continueront à considérer le cholent comme une institution “culinaire avant tout”.

📎 Lecture liée : https://rakbeisrael.buzz/
📎 Voir aussi : https://alyaexpress-news.com/

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Le Rav Zilberstein déclare : “Le cholent n’est pas un fast-food de jeudi soir, c’est un plat sacré du Shabbat.” Vous aussi, gardez la sainteté dans l’assiette.
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