Pas une semaine ne se passe sans ardillon ou insulte entre la Turquie et Israël. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan méprise publiquement Israël sur une base presque quotidienne pour rallier un soutien politique interne, par exemple en affirmant que le traitement par Israël de Gaza dépasse la brutalité du régime nazi.
 
Mais la situation n’est pas toujours ainsi sur le terrain. Dans les années 1990 et la plupart des années 2000, nous avons vu des relations diplomatiques et politiques chaleureuses entre Israël et la Turquie. Mais ces jours-ci, il semble qu’il y a une impasse diplomatique. Même si, en dépit de la rhétorique sévère et une suspension de l’engagement diplomatique de haut niveau, les échanges israélo-turcs ont augmenté de 19% depuis 2009, tandis que le commerce extérieur global de la Turquie pour la même période a augmenté de 11 %.
Depuis d’autres pays ayant des liens commerciaux avec la Turquie ont débuté des conflits qui dégénèrent au point de faire la guerre les uns avec les autres, car les liens économiques israélo-turcs font espérer des perspectives d’amélioration dans les relations bilatérales. Avec les perspectives sombres autant économiques et politiques dans l’ensemble du Moyen-Orient, les deux nations ont plus de raisons que jamais de résoudre leurs différences politiques ou au moins de les séparer des relations économiques. 
 
De meilleures relations avec Israël sont particulièrement attrayantes en Turquie maintenant qu’ils ont brûlé les ponts avec le monde arabe. La politique  « zéro problème avec les voisins » d’Ankara n’a pas abouti et la Turquie n’a plus d’ ambassadeurs au Caire, à Damas, ou à Tripoli.  La Syrie a suspendu son accord de libre-échange avec la Turquie en Décembre 2011, lorsque Bachar al-Assad est devenu le principal ennemi d’Ankara. Depuis, les échanges entre la Syrie et la Turquie ont chuté d’un demi-milliard de dollars en 2014, de près de deux milliards de dollars en 2011. 
 
En Égypte, le refus de la Turquie de reconnaître Abdel Fattah al-Sisi en tant que président de l’Égypte a fait mal aux intérêts économiques d’Ankara. Par exemple, les exportations turques vers l’Égypte ont diminué de 10 % entre 2012 et 2014. En outre, l’Égypte n’a pas renouvelé l’accord de ferry, une route commerciale qui contourne le passage coûteux par le canal de Suez, après son expiration de ce mois d’Avril, ce qui entrave le transport de marchandises entre les ports turcs et Alexandrie. 
 
Cette entente a également permis aux entreprises turques de contourner le territoire syrien contrôlé par l’État islamique (également appelé ISIS) tout en contournant le canal de Suez et donc réduire les coûts de transport. Les relations turcs en Libye, aussi, sont dans un état ​​désastreux. Le Premier ministre libyen Abdullah al-Thani a accusé la Turquie d’armer les auxiliaires de ISIS en Libye. En plus de cela, la reconnaissance par Ankara du Congrès général national islamiste contrôlé sur le gouvernement al-Thani a été démocratiquement élu et a jeté une ombre sur les intérêts dans les affaires turcs et dans de grandes parties de la nation.