LE CONTENANT MORAL par Rony Akrich

 

VĂ©ritable Ɠuvre d’éthique et de sagesse, les PirkĂ© Avot (les Maximes de nos PĂšres) sont Ă©tudiĂ©s durant les six semaines qui sĂ©parent Pessah de Shavouot.

 

Pour parfaire leur nouvelle libertĂ© il fallait, aux HĂ©breux, acquĂ©rir noblesse d’ĂȘtre et morale vertueuse bien avant de recevoir la Torah. Raison pour laquelle Bereshit, le livre de la GenĂšse, prĂ©cĂšde celui de l’Exode (Chemot) qui renferme la narration du Don de la Torah (Matan Torah). Les ProphĂštes ont nommĂ© ce livre, «Livre de la Droiture» (Sefer Hayachar) car il relate l’histoire des Patriarches, symbole de l’intĂ©gritĂ© et de la loyautĂ© dans leurs relations avec autrui. C’est leur moralitĂ© fonciĂšre qui permettra aux Enfants d’IsraĂ«l d’obtenir plus tard la Torah.

 

Les ProphĂštes consacreront leur existence Ă  la dĂ©fense des opprimĂ©s et Ă  la lutte contre l’injustice dans un formidable appel Ă  un retour aux sources, aux valeurs morales, saines et stables.

Ce «Derekh Eretz» (la moralitĂ© ?) permettra, plus tard, au peuple de saisir Ă  nouveau l’intĂ©gralitĂ© du message spirituel de la Torah. Serait-il naturel et logique de satisfaire la moindre de nos pulsions, le moindre de nos instincts? N’existerait-il ni bien ni mal, tout acte se confondrait-il entre l’amoral et l’immoral? Ainsi, le monde n’apparaitrait Ă  certains que comme semblable Ă  une jungle, dans laquelle des valeurs telles que la bontĂ©, l’amour du prochain, l’humilitĂ© ou la droiture n’auraient pas leur place.

 

La crise de notre Ă©poque actuelle, dit-on, est une crise des valeurs. Quand plus rien ne semble avoir de sens, c’est que nos valeurs ont cessĂ© de faire l’unanimitĂ© et sont Ă  la dĂ©rive.

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Le phĂ©nomĂšne de perte des valeurs est comprĂ©hensible dans l’abandon des repĂšres dont souffre la jeunesse car la consommation de masse vĂ©hicule l’image publicitaire de l’humain et n’assure plus de traditions.

 

Tout devient culte de l’image de marque et glorification du spectaculaire, de l’immĂ©diat et de l’éphĂ©mĂšre, contribuant au sens diffus de dĂ©racinement.

 

Il n’y a pas Ă  s’étonner de la rĂ©apparition incessante de la «brutalité» dans une sociĂ©tĂ© oĂč les valeurs morales ont Ă©tĂ© perdues, elle ne fait que rĂ©vĂ©ler la frustration dans laquelle la vie se trouve tenue.

 

Nous sommes dans un monde oĂč la colĂšre et la rage, pas toujours contenue, n’attendent qu’un affranchissement; il n’y aurait aucune violence doctrinale ou belliciste mais bien une clameur de souffrance et d’impuissance.

Ce que, dans son for intĂ©rieur, la vie recherche, c’est d’ĂȘtre pleinement vĂ©cue dans ses multiples opportunitĂ©s.

Ce que la vie veut se donner, c’est l’avĂšnement intĂ©gral de son propre pouvoir; ce vers quoi elle tend, vers l’Ɠuvre consciente d’elle-mĂȘme. C’est clairement le rĂŽle des valeurs morales que de libĂ©rer la crĂ©ation de l’ĂȘtre par lui-mĂȘme.

Notre Ă©ducation ne devrait pas dĂ©daigner l’enseignement des valeurs morales, car le monde du «bien avoir» aura tĂŽt fait de remplacer ce que nous aurons nĂ©gligĂ© par d’autres «valeurs gourmandes».

C’est notre propre nĂ©gligence que nous contemplons aujourd’hui avec des yeux effarĂ©s, dans le sentiment que tout fout-le-camp et qu’il n’y a plus d’ordre moral.

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L’Eternel qui est Ă©quitable et droit ne tolĂšre pas l’existence de «Justes» au comportement immoral, les commandements de l’éthique ne sont pas spĂ©cifiques au peuple d’IsraĂ«l, ni Ă  sa sanctification particuliĂšre, mais concernent l’ensemble de l’HumanitĂ©.

 

1 COMMENTAIRE

  1. C’est toujours avec un immense plaisir que je viens ici, lire et Ă©couter ses mots si juste, je vous en remercie