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« Quâil te soit indiffĂ©rent quand tu accomplis ton devoir, dâavoir froid ou chaud, de somnoler ou dâavoir assez dormi, dâentendre dire du mal ou du bien de toi, de mourir ou de vivre » ( Marc AurĂšle )
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Chacun aujourdâhui constate que tout est confus, que tout est prĂ©caire, que tout vacille. Les deux finalistes ont conjuguĂ© le mot crise dâune maniĂšre volontairement vague et inquiĂ©tante , le faisant circuler comme un mot de magie noire qui suffirait Ă expliquer les vertiges du renoncement qui emportent les peuples de France, dâEurope et de la PlanĂšte. Sauvons Lâeuro ! LâEurope vassalisĂ©e et ses employĂ©s, agents de lâEmpire ! Ce sont des propos bibliques , lâarche de NoĂ© ⊠Des contes pour enfants ! Moi je ne veux pas sauver le monde et « lâHumanitĂ© » . Je nâai aucune ambition messianique. Je ne prĂ©tends pas accomplir tel ou tel sens de lâHistoire. Alors et sans Ă©tats dâĂąme jâai votĂ© Front National.
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Nous, nous nous dressons, parce que notre identitĂ© est saccagĂ©e, parce que nous avons conscience dâĂȘtre les hĂ©ritiers dâune histoire que nous assumons, dâune culture dont la richesse et la diversitĂ© tient lieu de salut et surtout parce que notre instinct de conservation nous le commande ! Certes Marine « ici et maintenant » car elle tient le cap de lâindĂ©pendance . Mais sans fanatisme, car comme disait Ionesco « Si la planĂšte est en danger mortel , câest parce quâil y a eu des sauveurs de lâHumanitĂ© . Je me sauve devant un bon apĂŽtre comme devant un criminel armĂ© dâun couteau » Le Front nâa pas pour ambition de « faire du monde une grande usine » ⊠Câest dĂ©jĂ assez remarquable Ă mes yeux. Pour le reste ⊠On nous dit Florian Philippot est intelligent mais au fond , je mâen fous, je mâen fiche, ça mâest Ă©gal, je mâen tamponne le coquillard ⊠Je me demande surtout sâil ferait un bon chef de section au Maquis. Soyons sĂ©rieux nous avons perdu sur les idĂ©es gĂ©nĂ©reuses, nous connaissons une dĂ©faite . Ces rĂ©sultats sont une gigantesque claque pour « lâHumanisme ». Lâhorizon câest la guerre , lâattaque turque qui se prĂ©pare contre la Syrie, les frappes contre lâIran et le reste pire encore !
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Et pourtant je les aime bien les enturbannĂ©s ⊠Nous avons partagĂ© des giclĂ©es de mortier de 120 entre deux thĂ© Ă la menthe. Ăa entraĂźne de solides liens ! Faut pas croire ! Avec eux pas dâhypocrisie . Ils savent vivre avec le temps, au rythme de lâHistoire ⊠Ils ont la mĂ©moire la plus longue de ceux qui peuvent prĂ©tendre Ă la victoire . Ils ne se trompent pas ! Je suis leur judĂ©o-croisĂ© , Ils ne zappent pas 1000 ans dâhistoire eux ! Et puis marcher au pas de lâoie comme Ă TĂ©hĂ©ran ou Pyongyang, câest plus trop de mon age , je commence Ă avoir de lâarthrose . Je trique plus facilement pour les petits culs des israĂ©liennes des plages de Jaffa ou Tel Aviv que pour le hijab du Pendjab.Je suis le parfait beauf quoi, Para Ă 18 ans, ayant portĂ© plusieurs uniformes, comme mon pĂšre volontaire au 1° Bataillon de choc Ă Staoueli en AlgĂ©rie en 1944, comme mes deux grand- pĂšres rescapĂ©s de 14/18 et de 39/45 , cicatrices pudiques et mĂ©moire discrĂšte. Pour la libertĂ© ! Faut-il ĂȘtre con ! Tout ça pour ce mauvais spectacle de cocus resplendissants , dâesclaves consentants ?
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Lâadage « Quis custodes custodiet ? » me revient en mĂ©moire. « Qui gardera les gardiens ? ». Câest la question : « Qui surveillera les kapos ? » Encore une fois insistons ! Les foules sont abreuvĂ©es de ce putain de slogan simple : « Câest la crise » Un mot dâordre grĂące auquel elles ont la conviction quâelles comprennent lâincomprĂ©hensible, qu âelle peuvent et doivent cĂ©der au dĂ©mon de la phrase absconse et du consensus. Elles deviennent elle-mĂȘme « custodes », gardes, pandores. Objet pour soi-mĂȘme et pour les autres âŠ
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Le dilemme actuel nâest pas le choix entre le capitalisme et le socialisme mais le choix entre guerre perpĂ©tuelle et guerre relative .. Dans ce contexte « la crise Ă©conomique » est lâinstrument le plus efficace pour nâimporte quel impĂ©rialisme dans le monde, plus efficace et complĂ©mentaire que les interventions militaires coĂ»teuses et alĂ©atoires et sans cesse Ă renouveler pour maintenir une prĂ©sence dâunitĂ©s militaro-policiĂšres pour Ă©craser les rĂ©voltes latentes. Faire accepter la crise permet au Gauleiter de service dâĂ©garer et de dĂ©sagrĂ©ger toutes les nations et visiblement elles ne manquent pas de docilitĂ© pour finir par lâanĂ©antissement avec cette servilitĂ© de mendiant peinte sur leurs visages. La peur nâest plus une composante accessoire de la vie sociale mais un facteur politique dĂ©terminant. Et comme la peur est un facteur pathologique de la politique , la politique dont la peur est devenue un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant est, elle-mĂȘme, devenue une politique pathologique. Câest bien la peur qui devient le seul ciment social de lâĂšre mondialiste. Câest la banalitĂ© quotidienne de « lâemploi ». La menace est mĂ©diatisĂ©e. Elle agit alors pas tant par le seuil absolu du danger que par la valeur relative de ce qui est menacĂ©. Se sentir, jour aprĂšs jour, menacĂ© dans son emploi engendre plus facilement la peur quâun hypothĂ©tique danger de mort. Les possibilitĂ©s de dĂ©fense sont rĂ©duites. On peut se conduire en hĂ©ros face Ă la mort, mais non quand on a une rage de dent perpĂ©tuelle. Alors entre les pĂŽles de la peur et de lâĂ©goĂŻsme carriĂ©riste sâĂ©tend le territoire incroyablement vaste de lâindiffĂ©rence. Lâapathie politique , ce fatalisme, qui nâest, aprĂšs tout, quâune rĂ©action Ă lâimpossibilitĂ© perçue de percer le cercle de lâincurie Ă©conomique , engendre cette hypertrophie de la sphĂšre privĂ©e. Câest pathĂ©tique de voir se dĂ©velopper ces robots universels avec leur devise unanime touchante « LĂ , dans mon pavillon, mon appartement en citĂ© pourrie, ma baraque, mon jardin, je mets chaque pierre oĂč je veux . Dâailleurs, en dehors de ma baraque, je nâai plus rien Ă dire » Mission rĂ©ussie pour les hommes placĂ©s Ă la tĂȘte du protectorat quâest devenue la France. La vie spirituelle et politique a Ă©tĂ© canalisĂ©e dans la sphĂšre Ă©troite de lâintimitĂ© . Mais un vide historique apparent est toujours un calme lourds de menaces. Si rien ne changera Ă la surface des structures dâĂ©tat, cela signifie-t-il que plus rien ne se passera dans la tĂȘte des gens ? Et sâagit-il des gens ? Ou comme la biologie le veut dâune partie , dâun groupe, dâune minoritĂ© ? Nâest-ce pas prĂ©cisĂ©ment les changements dans la tĂȘte de quelques individus parmi les masses qui dĂ©terminent toujours un nouveau mouvement « visible » de lâHistoire ? Car nous cĂŽtoyons Ă cette heure un mĂ©lange explosif de peur, de haine contenue et dâhumiliation. Et le « socialiste » Hollande voudrait gouverner dans le calme et la tranquillitĂ©, Ă lâabri du vent sur le toit dâune telle poudriĂšre ? Cela exige une forte dose de renoncement. De renoncement Ă la raison.
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Il veut donc « normaliser » lâindignitĂ© humaine ? Mais ni la vie, ni lâHistoire ne sâarrĂȘteront. Oui il y a des cĆurs dessĂ©chĂ©s , des cerveaux ramollis, des idĂ©aux perdus et des illusions bafouĂ©es mais des Ăąmes endurcies aussi qui forment une nouvelle unitĂ© dâopinion et qui tient en deux mots : « Pas ça ! ».
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Alors abstention oui ! mais comme un pavĂ© dans la gueule ! Comme une introduction Ă lâinsurrection, comme une mobilisation gĂ©nĂ©rale ! Alors peut-ĂȘtre, je dis bien peut-ĂȘtre , une certaine idĂ©e de la France reprendra sa marche salvatrice et balayera les mondialistes ces pourvoyeurs du plus grand cancer humain : le cancer social !
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A nous PĂ©guy : « MĂšre voici vos fils et leur immense armĂ©e. Quâils ne soient pas jugĂ©s sur leur seule misĂšre. Que Dieu mette avec eux un peu de cette terre ⊠Qui les a tant perdus et quâils ont tant aimĂ©e. »
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Jean-Marc Desanti