Le Croissant-Rouge en route pour récupérer le corps d’un otage tombé au combat dans le sud de Gaza : Israël retient son souffle

Le Croissant-Rouge international a été dépêché ce dimanche vers un point de rencontre situé dans le sud de la bande de Gaza, où il devrait recevoir le cercueil d’un soldat israélien tombé au combat et retenu depuis des années par le Hamas. Selon toute vraisemblance, il s’agirait du lieutenant Hadar Goldin z”l, héros de Tsahal disparu lors de l’opération « Bordure protectrice » en 2014. L’émotion est immense, la prudence aussi : Tsahal appelle à attendre la confirmation officielle de l’identité par test ADN avant toute annonce formelle à la famille.

Dans un communiqué conjoint, le porte-parole de Tsahal et celui du Shin Bet (service de sécurité intérieure) ont indiqué que « selon les informations reçues, le Croissant-Rouge se dirige actuellement vers un point de rencontre dans le sud de la bande de Gaza, où un cercueil appartenant à un otage tombé au combat sera remis à ses représentants ».
Cette formulation, choisie avec une extrême précaution, souligne la sensibilité du moment : la perspective d’un retour – même tragique – d’un soldat captif depuis onze ans.

Depuis hier soir, les déclarations se multiplient. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a évoqué ce matin, en ouverture du conseil des ministres, « un moment de vérité et de recueillement pour la nation entière ». De son côté, l’armée reste mesurée : « Nous devons agir avec la plus grande sensibilité et attendre les résultats d’identification officiels, qui seront d’abord communiqués à la famille », a indiqué un responsable militaire.

Selon plusieurs sources concordantes, y compris un message diffusé par l’organisation terroriste responsable de sa capture, tout laisse penser que les restes retrouvés et transférés aujourd’hui sont bien ceux du lieutenant Hadar Goldin, tué dans un échange de feu héroïque à Rafah le 1er août 2014. Son corps avait été enlevé par des terroristes du Hamas à la faveur d’une violation du cessez-le-feu. Depuis, sa famille mène un combat acharné pour le retour de sa dépouille en Israël, symbole du lien indéfectible entre Tsahal et ses soldats.

Hier, le chef d’état-major, le général Eyal Zamir, s’est personnellement rendu chez les parents Goldin à Kfar Saba. « Les renseignements que nous détenons suggèrent qu’il s’agit probablement du corps de Hadar hy”d », leur a-t-il confié avec gravité, avant de préciser : « Nous attendons la confirmation scientifique, indispensable avant toute conclusion définitive. »

L’affaire Goldin est l’une des plaies les plus douloureuses de la mémoire israélienne. En août 2014, Hadar, officier de 23 ans de la brigade Guivati, était tombé au combat alors qu’il tentait de sauver ses camarades pris sous le feu ennemi. Son enlèvement avait bouleversé le pays et révélé la cruauté sans borne du Hamas, qui a detenu depuis plus d’une décennie les corps de deux soldats – Hadar Goldin et Oron Shaul – ainsi que deux civils vivants, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed dont ils sont aujourd’hui rendus.

Le retour de la dépouille de Goldin, s’il se confirme, constituerait un tournant majeur. D’un point de vue humanitaire, il s’agirait d’un rare geste – sans doute calculé – du Hamas, peut-être lié à la récente trêve imposée par la communauté internationale. Politiquement, l’événement renforce la pression sur le gouvernement israélien pour conclure un accord global incluant la restitution de tous les captifs.

Mais au-delà des considérations diplomatiques, c’est l’émotion nationale qui domine. Depuis onze ans, la famille Goldin incarne la ténacité et la foi dans la justice d’Israël. Chaque année, ses parents, Leah et Simcha Goldin, rappellent que « l’armée ne laisse jamais ses soldats derrière elle ». Une promesse sacrée, inscrite dans l’éthique de Tsahal, et que la nation entière espère voir enfin honorée.

Si le rapatriement du corps de Hadar Goldin se confirme, ce sera un moment de recueillement collectif, mais aussi un rappel brutal de la guerre interminable menée contre le terrorisme islamiste à Gaza. La société israélienne, déjà meurtrie par les atrocités du 7 octobre 2023, mesure une fois encore le prix du sang et la nécessité de maintenir une dissuasion absolue.

Israël n’oublie jamais ses fils tombés au combat. Et le nom de Hadar Goldin restera à jamais associé à cette loyauté sans faille, qui unit les vivants aux morts dans la défense du pays.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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