Sous la pression croissante des attaques russes par drones, le Danemark envisage de se doter du systĂšme israĂ©lien Barak 8, dĂ©veloppĂ© par Israel Aerospace Industries (IAI). Selon le mĂ©dia public danois DR, le ministĂšre de la DĂ©fense Ă Copenhague a remis sur la table cette option, Ă©cartĂ©e Ă lâorigine du processus dâacquisition, en raison de dĂ©lais de livraison rapides et de capacitĂ©s anti-drone avancĂ©es. Une nouvelle illustration de lâattraction grandissante des technologies israĂ©liennes au cĆur de la dĂ©fense europĂ©enne.
DâaprĂšs les informations publiĂ©es par DR.dk, le Barak 8, dĂ©jĂ opĂ©rationnel au sein de la marine et de lâarmĂ©e de lâair israĂ©liennes, a refait surface dans les discussions du ministĂšre danois de la DĂ©fense. La guerre dâUkraine, et notamment les attaques massives de drones russes contre des infrastructures stratĂ©giques, a profondĂ©ment modifiĂ© la doctrine militaire europĂ©enne. Le royaume scandinave, longtemps confiant dans le parapluie de lâOTAN, cherche dĂ©sormais des solutions immĂ©diates et Ă©prouvĂ©es, capables dâassurer une protection rapprochĂ©e de ses sites sensibles.
Or, la promesse du Barak 8 est claire : intercepter tout ce qui vole, du missile de croisiĂšre au micro-drone kamikaze. DĂ©veloppĂ© conjointement par IAI et le ministĂšre indien de la DĂ©fense dans le cadre du programme LR-SAM, le systĂšme est aujourdâhui dĂ©ployĂ© en IsraĂ«l, en Inde et Ă Singapour. Sa version la plus rĂ©cente, dite Barak-MX, combine un radar multi-cibles Elta, un logiciel de commandement Ă rĂ©action instantanĂ©e et des intercepteurs capables de neutraliser des menaces simultanĂ©es en quelques secondes.
Le contexte danois donne une dimension stratĂ©gique Ă ce possible achat. Depuis le dĂ©but de la guerre en Ukraine, Copenhague a vu plusieurs incursions de drones inconnus au-dessus dâaĂ©roports civils et de bases militaires. En avril dernier, un incident prĂšs de la base aĂ©rienne de Skrydstrup â oĂč sont stationnĂ©s les nouveaux F-35 danois â a poussĂ© le gouvernement Ă accĂ©lĂ©rer ses consultations pour se doter dâune dĂ©fense anti-aĂ©rienne intĂ©grĂ©e. Les solutions europĂ©ennes existantes, comme lâIRIS-T allemand ou le Mamba franco-italien, prĂ©sentent des dĂ©lais dâapprovisionnement trop longs pour un pays qui redoute une escalade immĂ©diate dans la mer Baltique.
Câest ici quâintervient IsraĂ«l. GrĂące Ă sa chaĂźne industrielle compacte et Ă une production modulable, lâĂtat hĂ©breu est capable de livrer un systĂšme complet en quelques mois, lĂ oĂč ses concurrents parlent en annĂ©es. Cette rapiditĂ©, dĂ©jĂ dĂ©montrĂ©e lors de la fourniture du DĂŽme de fer Ă plusieurs alliĂ©s, fait aujourdâhui la diffĂ©rence.
Pour lâindustrie israĂ©lienne, cette ouverture danoise reprĂ©sente bien plus quâun contrat : câest une percĂ©e politique. Le Barak 8, dĂ©jĂ adoptĂ© par lâAllemagne pour Ă©quiper ses frĂ©gates, renforce la coopĂ©ration technologique entre IsraĂ«l et lâEurope du Nord, une rĂ©gion traditionnellement prudente vis-Ă -vis des exportations dâarmes vers le Moyen-Orient. Si lâaccord se concrĂ©tise, il symbolisera un changement de paradigme : IsraĂ«l nâest plus seulement un fournisseur rĂ©gional, mais un acteur stratĂ©gique europĂ©en face Ă la menace russe.
Dans les milieux militaires, plusieurs analystes rappellent que lâexpĂ©rience israĂ©lienne dans la guerre des drones nâa pas dâĂ©quivalent : Tsahal intercepte chaque semaine des engins du Hezbollah ou de milices iraniennes grĂące Ă un maillage radar dense et des protocoles dâalerte ultra-rapides. Comme lâĂ©crivait rĂ©cemment Infos-Israel.News, « les armĂ©es occidentales dĂ©couvrent aujourdâhui que la dĂ©fense israĂ©lienne nâest pas seulement un modĂšle moral, câest une rĂ©fĂ©rence technologique ».
Au Danemark, les discussions sont menĂ©es dans un contexte budgĂ©taire particulier : le pays a portĂ© son effort de dĂ©fense Ă 2 % du PIB, conformĂ©ment aux exigences de lâOTAN, et cherche Ă rĂ©partir ses investissements entre Ă©quipements amĂ©ricains et systĂšmes europĂ©ens. Lâacquisition dâune technologie israĂ©lienne marquerait donc une troisiĂšme voie, celle du pragmatisme stratĂ©gique : acheter lĂ oĂč lâefficacitĂ© est prouvĂ©e.
La position de Copenhague, au dĂ©bouchĂ© de la mer Baltique, en fait un maillon essentiel du flanc nord de lâalliance atlantique. Une attaque de drones sur ses installations Ă©nergĂ©tiques ou navales aurait un impact direct sur la sĂ©curitĂ© europĂ©enne. Câest prĂ©cisĂ©ment cette vulnĂ©rabilitĂ© qui pousse le gouvernement Ă reconsidĂ©rer les dĂ©lais et les capacitĂ©s offertes par le Barak 8.
Au-delĂ du contrat potentiel, ce regain dâintĂ©rĂȘt illustre un mouvement plus large : lâisraĂ©lisation des doctrines de dĂ©fense europĂ©ennes. De Berlin Ă Helsinki, les dĂ©cideurs comprennent que la menace aĂ©rienne moderne â furtive, rapide, saturante â exige des outils dĂ©jĂ testĂ©s en conditions rĂ©elles. Et dans ce domaine, IsraĂ«l, fort de quinze ans de guerre technologique contre les roquettes du Hamas et les drones du Hezbollah, nâa plus de rivaux.
Si le Danemark concrĂ©tise lâachat, ce sera un symbole : celui dâune Europe du Nord qui reconnaĂźt, dans la technologie israĂ©lienne, non pas une alternative, mais une assurance de survie. Et dans un monde oĂč la frontiĂšre entre paix et guerre sâefface au rythme des moteurs de drones russes, ce choix a valeur de message : la dĂ©fense du continent passera aussi par Tel-Aviv.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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