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Le dernier Juif de Damas : « Le peuple syrien veut la paix avec Israël, et elle est proche »

2025-07-13

C’est un témoignage rare, poignant et porteur d’un espoir historique : Behor Simantov, surnommé « le dernier Juif de Damas », a brisé le silence qu’il s’était imposé pendant des décennies sous la dictature d’Assad. Aujourd’hui, alors que le régime d’Assad n’est plus, que la Syrie se libère lentement de ses chaînes, et qu’Israël, par sa puissance, redessine les équilibres au Moyen-Orient, Simantov témoigne dans le magazine ‘Mishpacha’ : « Le peuple syrien est prêt à faire la paix avec Israël. Ce n’est plus une question de ‘si’, mais de ‘quand’. Et cela pourrait arriver très bientôt. »

Il faut dire que l’histoire de Simantov est elle-même une parabole du peuple juif en exil : survivant solitaire dans un pays musulman, il a enduré l’humiliation, les restrictions, les privations imposées par le clan Assad. Interdiction pour les Juifs de posséder des biens autres que leur maison, interdiction d’étudier la médecine ou le droit, interdiction de sortir de leur quartier sans l’aval du mokhabarat, la police politique. Pendant des décennies, vivre juif à Damas, c’était vivre sous la menace constante, dans un ghetto à ciel ouvert.

Simantov évoque pourtant une coexistence pacifique avec ses voisins musulmans, chrétiens et druzes : « Quand je marche dans la rue, on me salue en hébreu ‘Shalom Aleichem’. Il y a du respect, de la chaleur. » Mais cela n’efface pas les années d’oppression ni la douleur d’avoir vu sa communauté réduite à « moins d’un minyan » : quatre hommes et deux femmes.

La chute d’Assad, remplacé par de nouveaux dirigeants tels que Abu Mohammed al-Julani, et le soutien stratégique d’Israël dans la victoire des rebelles, ont rebattu les cartes en Syrie. Selon Simantov, les Syriens en sont pleinement conscients : « Ils savent que c’est grâce à Israël que le régime d’Assad a été affaibli. Israël est vu comme une puissance redoutée et respectée. Le peuple syrien aspire à la paix avec vous. »

Mais cette vision est complexe : la majorité des Syriens, bien qu’admiratifs de la puissance israélienne, n’apprécient pas toujours l’ingérence perçue d’Israël dans les affaires internes syriennes, comme les frappes sur les installations militaires syriennes ou les soutiens aux Kurdes et aux Druzes face à la Turquie.

Dans son entretien, Simantov revient également sur l’hypocrisie internationale : « Le monde a laissé le régime Assad massacrer des centaines de milliers de Syriens, et personne n’a levé le petit doigt. Mais quand il s’agit des Palestiniens face à Israël, là, soudainement, le monde entier s’émeut. » Un constat amer, mais réaliste, qui souligne la véritable nature des rapports internationaux : intérêts et cynisme plutôt que morale.

À Damas, ses voisins lui confient tous leur désir de voir la paix avec Israël devenir une réalité. « Ici, les gens veulent la paix, sans exception. La guerre à Gaza est perçue comme interminable, même ici, certains pensent qu’elle devrait déjà être terminée. Mais tout le monde ici sait : si Israël dépose les armes, il sera anéanti. Et ça, même les pays arabes le reconnaissent désormais. »

Ce témoignage résonne à l’heure où les Accords d’Abraham s’élargissent. Après les Émirats, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, les regards se tournent désormais vers l’Arabie saoudite… et pourquoi pas la Syrie. Le président Trump, toujours impliqué dans les coulisses des nouvelles normalisations, œuvre dans ce sens et, comme le révélait récemment Benjamin Netanyahou sur Fox News, « plusieurs pays frappent à la porte ».

Dans ce contexte, les propos de Simantov prennent un relief particulier : « La Syrie a écrit son histoire dans le sang, mais elle est aujourd’hui prête pour une nouvelle page, celle de la paix avec Israël. »

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