Le 7 octobre à 6h29, nous sommes tous redevenus un seul peuple, même si nous l’avions oublié – mais pas notre ennemi. En ce jour du souvenir aussi, notre mission est de nous souvenir de tous les morts – de droite et de gauche, religieux et laïcs, ashkénazes et séfarades.

Le deuil nous unit tous, de tous les horizons de la société israélienne – à l’exception de ceux qui ont choisi de s’exclure eux-mêmes de la résurrection nationale du peuple d’Israël sur sa terre. Le 7 octobre, le peuple d’Israël était déchiré, divisé. Au-dessus des menaces de refus de servir et des manifestations, planait un nuage de haine – la haine de l’homme envers son frère. Puis, l’horloge a affiché 6h29 – et nous sommes redevenus un seul peuple. L’ennemi ne distinguait pas entre les gens de droite et de gauche, entre les colons et les membres de kibboutz, entre les religieux et les laïcs, ou entre les ashkénazes et les séfarades. Il a torturé, tué, violé, blessé et enlevé tout le monde. Tous. Parce que même si nous avions oublié – l’ennemi, lui, se souvenait que nous étions un seul peuple.

Ensuite, nous sommes descendus au sud pour combattre. Des dizaines de milliers de combattants qui n’avaient pas reçu d’ordre de mobilisation sont venus sauver leurs frères. Combattant côte à côte : les partisans de la réforme judiciaire avec les manifestants de Kaplan. Allant sauver des Juifs – peu importe leur vision politique. C’est ainsi, en une minute d’enfer, que nous étions là – tous, frères.

C’est le deuxième jour du souvenir depuis ce jour maudit. Depuis ce jour-là, j’ai perdu trop d’amis. Je ne suis pas capable de me faire une liste, parce qu’ils sont si nombreux qu’il me faudrait une sacrée liste. Des amis du quartier, du mouvement de jeunesse, de la yeshiva, jusqu’aux amis du service militaire, des études, du travail, et aussi des camarades de la compagnie avec qui j’ai combattu. Un an et demi ont passé depuis ce massacre atroce.

Les dons sont la bienvenue en cette situation particulièrement difficile  :

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Notre mission est de ne pas oublier que les désaccords, lorsqu’ils sont pour une cause juste, sont bénéfiques. Nous avons le droit de penser différemment. « De même que leurs visages sont différents, ainsi leurs opinions le sont aussi », dit la Guemara dans le traité Berakhot. Tout cela est légitime. La seule question est de savoir si le désaccord me pousse à haïr mon frère, ou si, à la fin de la journée, malgré nos divergences, je le prends dans mes bras.

C’est notre mission tout au long de l’année : se souvenir et ne pas oublier les morts – de droite et de gauche, religieux et laïcs, ashkénazes et séfarades – tous tombés pour la renaissance de la nation et de l’État. Nous devons préserver notre unité au-delà des divergences, et nous souvenir qu’en dehors des jours de massacre atroce – chaque Juif est de mon peuple, est mon frère.