Le directeur d’une école licencié après avoir laissé un message antisémite à un parent juif en Pennsylvanie

Le conseil de l’éducation d’un district scolaire central de Pennsylvanie a voté le licenciement du directeur d’une école élémentaire après la révélation d’un message vocal à caractère antisémite laissé sur le répondeur d’un parent d’élève juif. L’affaire, rendue publique à la suite de l’enregistrement de l’appel, a provoqué une onde de choc au sein de la communauté locale et ravivé des accusations anciennes de climat hostile envers les familles juives dans le district de Wissahickon.

Selon les éléments rendus publics, le directeur, identifié comme Philip Leddy, aurait utilisé des stéréotypes antisémites explicites, évoquant notamment « l’argent des Juifs » et affirmant que les Juifs « contrôlent les banques ». Il aurait également supposé que le père de famille concerné exerçait la profession d’avocat uniquement en raison de son identité juive. Les propos ont été tenus après la fin apparente d’un échange téléphonique avec le parent, alors que le directeur croyait avoir raccroché.

L’enregistrement révèle que Philip Leddy poursuivait la conversation en présence d’une autre employée de l’établissement. Au cours de cette discussion, il aurait également qualifié le camp de vacances fréquenté par les enfants de la famille de « Jew camp », une expression jugée particulièrement offensante par la communauté juive locale. Lorsque le parent a confronté le directeur dans son bureau après avoir écouté le message, ce dernier aurait montré des signes de panique, avant de reconnaître les faits et de présenter des excuses.

 

מנהל בית הספר, פיליפ לדי

La publication de l’affaire a déclenché une tempête médiatique locale et nationale. De nombreux parents juifs ont exprimé leur indignation, non seulement face au contenu des propos, mais aussi face au fait qu’ils aient été tenus en présence d’une autre membre du personnel sans provoquer de réaction immédiate. Pour beaucoup, cela soulève des interrogations plus larges sur la culture interne du district et sur les mécanismes de supervision au sein de l’administration scolaire.

La surintendante du district, Maureen Downey, qui avait recommandé le licenciement du directeur, a annoncé l’ouverture d’une série de discussions avec des organisations juives locales afin de traiter la question de l’antisémitisme dans le système éducatif. Elle a notamment indiqué que le district coopérerait avec le Conseil des relations communautaires de la Fédération juive de Philadelphie pour mener des échanges structurés axés sur l’écoute, la compréhension de l’impact des paroles et la recherche de solutions concrètes pour l’avenir.

Dans un communiqué, la Fédération juive de Philadelphie a souligné que « les mots prononcés derrière des portes closes comptent », ajoutant que lorsqu’ils reflètent des préjugés, « ils érodent la confiance et nuisent à l’ensemble de la communauté ». L’organisation a également insisté sur la gravité du silence de l’autre employée présente lors des propos, estimant que l’absence de réaction ou d’opposition soulève de lourdes questions quant à la responsabilité collective et à la culture organisationnelle du district.

Les autorités scolaires ont indiqué qu’elles examineraient également le rôle de cette employée, entendue sur l’enregistrement, afin de déterminer si des manquements aux règles professionnelles ont eu lieu. Cette décision intervient dans un contexte déjà tendu, alors que le district de Wissahickon faisait l’objet, depuis plusieurs années, de plaintes émanant de parents juifs dénonçant un biais perçu comme anti-israélien, voire antisémite, dans certains programmes éducatifs.

Par le passé, des familles avaient notamment affirmé que des cours destinés à des élèves brillants présentaient le conflit israélo-palestinien sous un angle jugé explicitement anti-sioniste, présenté comme un fait historique incontestable. Plus récemment, une manifestation d’élèves musulmans dans un lycée du district, au cours de laquelle des pancartes proclamaient « Jérusalem est à nous », avait déjà suscité la controverse, d’autant plus que des récompenses financières avaient été accordées pour des activités perçues comme anti-israéliennes.

L’affaire s’inscrit dans une dynamique plus large au sein du système éducatif américain, où les syndicats d’enseignants et les institutions scolaires sont de plus en plus critiqués pour la diffusion de discours hostiles à Israël, parfois accompagnés d’expressions antisémites explicites. Un rapport publié en septembre par l’institut DFI faisait état de slogans extrêmes entendus dans des cercles éducatifs, ainsi que de tentatives de rupture de liens avec des organisations juives de lutte contre la diffamation.

Le licenciement de Philip Leddy est ainsi perçu par de nombreux membres de la communauté comme une étape nécessaire, mais insuffisante. Pour eux, l’enjeu dépasse un cas individuel et pose la question plus profonde de la capacité du système éducatif à garantir un environnement sûr, respectueux et exempt de préjugés pour tous les élèves, quelles que soient leur origine ou leur identité.


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