Le frère du premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré samedi que les méthodes employées par la police pour enquêter sur le Premier ministre constituaient un « danger pour la démocratie ». Iddo Netanyahu, s’exprimant lors d’un événement culturel à Beersheba, a déclaré qu’il était « très inquiet » de l’état de la démocratie israélienne à la lumière des multiples enquêtes criminelles diligentés contre le Premier ministre, qui, selon lui, sont totalement dénuées de fondement.

Iddo Netanyahu, un médecin et auteur qui s’exprime rarement sur ces questions, a déclaré que les recommandations de la police le mois dernier pour inculper son frère aîné pour corruption, abus de confiance et fraude dans deux affaires criminelles étaient « ridicules ».

Il a prétendu que les enquêteurs « cherchaient sous le plancher » pour trouver une action criminelle dont son frère serait coupable. « Ils cherchent toutes sortes de choses pour [l’accuser] … Ils n’ont rien trouvé pour prouver qu’il y avait une récompense pour le pot-de-vin allégué.

« Vous pouvez faire  de n’importe quel ministre et n’importe quelle personnalité publique un suspect si vous avez un certain objectif », a-t-il affirmé. « Tout comme en médecine, les policiers et les enquêteurs peuvent trouver tout ce qu’ils cherchent [déjà] ».

Iddo Netanyahu a mis en garde contre une « triade meurtrière des médias, de l’accusation et de la police » qui créent un nuage de suspicion contre son frère. « Nous devons veiller à ce que cet équilibre délicat des pouvoirs – l’équilibre qui permet la démocratie – ne soit pas perturbé, et il semble qu’il l’ai été (perturbé). »

Il a affirmé que les sondages étaient « une tentative de contourner la volonté des électeurs ». Il a par ailleurs ajouté que le Premier ministre « travaillait 16 heures par jour et le faisait pour la sécurité du pays. Les gens le comprennent, et c’est pourquoi le Likoud a remporté les élections. Les gens comprennent que tout est fait pour eux. L’idée qu’il fasse tout cela pour quelques cigares est totalement absurde.  »

La police a jusqu’à présent recommandé de juger le Premier ministre dans les affaires 1000 et 2000.

Dans l’affaire 1000, Netanyahu et sa femme sont soupçonnés d’avoir reçu des cadeaux illicites de milliardaires bienfaiteurs, pour un montant d’environ 1 million NIS (282 000 dollars) notamment du cigares et du champagne du producteur hollywoodien Arnon Milchan et du propriétaire australien James Packer.

L’affaire 2000 implique un accord de contrebande illégal présumé entre Netanyahu et l’éditeur de journaux Yedioth Ahronoth, Arnon Mozes, grâce auquel le premier ministre aurait affaibli un quotidien rival, Israel Hayom, soutenu par Sheldon Adelson, en échange d’une couverture plus favorable du Yedioth.

Netanyahu fait également l’objet d’une enquête dans l’affaire 4000, qui implique des soupçons selon lesquels il a proposé une loi en faveur du propriétaire de Bezeq, Shaul Elovitch, en échange d’une couverture flatteuse de son site d’information Walla. Les fonctionnaires prétendent que les soupçons contre le Premier ministre dans cette affaire sont plus graves que dans les deux cas précédents.

Vendredi, Hadashot TV a rapporté que la police questionnerait une nouvelle fois Netanyahu et sa femme Sara lundi dans la dernière enquête. Le fils aîné du couple, Yair, pourrait aussi être interrogé à ce moment-là.

Plus tôt ce mois-ci, Nir Hefetz, un ancien conseiller des médias auprès de la famille Netanyahou, est devenu le témoin de l’enquête. Il est le troisième confident de Netanyahu à le faire dans des affaires impliquant le premier ministre, rejoignant l’ancien directeur général du ministère des Communications, Shlomo Filber, et l’ancien chef de cabinet Ari Harrow.

Netanyahu n’a pas été désigné comme suspect dans une autre enquête, le cas 3000, mais il a été indiqué que la police envisagerait de l’interroger sous réserve.

Le cas 3000 implique des soupçons de corruption dans l’achat pour plusieurs milliards de shekels de sous-marins et autres navires d’un constructeur naval allemand. L’enquête s’est penchée sur des suspicions que des fonctionnaires auraient été soudoyés pour influencer la décision d’acheter quatre bateaux de patrouille et trois sous-marins Dolphin de ThyssenKrupp pour un montant total de 2 milliards d’euros, malgré l’opposition du ministère de la Défense.

Netanyahu et sa famille ont nié à plusieurs reprises ces actes qui dans tous les cas sont répréhensible.