Winter critique sévèrement le chef d’état-major : « 5 jours avant la guerre, il m’a demandé de démissionner. Qui est-il pour me juger ? »
Dans un entretien exclusif avec la série documentaire « Yihye Tov » diffusée sur Kan 11, le général de brigade de réserve Ofer Winter, ancien commandant de la brigade Givati, revient sur sa libération controversée (non désiré) de Tsahal après 34 ans de service. L’entretien, mené par Roni Kuban et Omri Assenheim, dévoile une confrontation tendue entre Winter et le chef d’état-major actuel, Herzi Halevi.
Un conflit sur fond de nomination
Winter raconte qu’à cinq jours du début du conflit, Halevi lui aurait signifié que le Premier ministre Netanyahu souhaitait le nommer comme secrétaire militaire, mais que lui, en tant que chef d’état-major, estimait Winter inapte pour ce poste. Halevi aurait ajouté : « Je vous demande de démissionner. De plus, je considère que cette demande du Premier ministre est inappropriée. »
Dans l’entretien, Winter réagit avec virulence :
« Si j’étais Premier ministre, sa tête serait tombée. Qui est-il pour juger ? Un chef d’état-major confus et arrogant, subordonné au Premier ministre et à l’autorité politique. Qui est-il pour s’opposer ? »
Réactions politiques et militaires
Le bureau du Premier ministre a réagi à ces révélations en déclarant :
« Si les propos de Winter sont véridiques, il s’agit d’un incident grave. Dans une démocratie, le chef d’état-major est subordonné à l’autorité politique et doit garder ses opinions personnelles pour lui. »
L’armée, via le porte-parole de Tsahal, n’a pas souhaité commenter ces déclarations.
Le contexte de l’exclusion de Winter
En mai dernier, Herzi Halevi avait informé Ofer Winter de sa décision de le libérer de ses fonctions sans le promouvoir au grade d’aluf (général de division). Depuis, Winter n’occupait aucun rôle officiel dans l’armée, bien qu’il soit resté dans l’institution militaire pendant deux ans, en dépit de l’absence de perspectives de promotion.
Des tensions accrues
Quelques jours avant sa libération officielle, Winter s’est rendu en prison pour visiter Eli Feldstein, accusé de fuite de documents classifiés dans une affaire impliquant le bureau du Premier ministre. Ce déplacement, effectué sous le titre de « personnalité sécuritaire senior », a suscité la controverse.
Dans son entretien, Winter accuse également certains officiers de Tsahal d’avoir abandonné leurs convictions religieuses par commodité :
« Je sais que certains commandants ont retiré leur kippa pour éviter des complications. »
Cet entretien, diffusé dans son intégralité dimanche à 21h30, met en lumière les luttes internes au sein de l’establishment militaire israélien et les tensions entre convictions personnelles, orientations politiques et commandement militaire.