Le geste controversé du gouvernement espagnol visant à nuire à l’économie juive

Un nouvel épisode diplomatique et politique provoque l’indignation en Israël et au sein des communautés juives à l’étranger. Le gouvernement espagnol a annoncé une mesure ciblant directement l’activité économique liée aux implantations juives en Judée-Samarie et à l’est de Jérusalem, en exigeant la suppression d’annonces immobilières sur plusieurs grandes plateformes touristiques internationales.

Le ministère espagnol des Droits sociaux et de la Consommation, dirigé par Pablo Bustinduy, a confirmé avoir adressé une demande formelle à sept plateformes internationales de location touristique afin qu’elles retirent des annonces de logements situés dans des localités israéliennes au-delà de la ligne verte. Selon les autorités de Madrid, 138 annonces auraient été identifiées dans près de 200 zones géographiques que l’Espagne considère comme « illégales ».

Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large du gouvernement espagnol, qui a récemment publié, par l’intermédiaire de son ministère des Finances, une liste détaillée de codes postaux correspondant aux implantations juives de Judée-Samarie. Les plateformes concernées ont été averties que le non-respect de cette demande pourrait entraîner des « mesures supplémentaires » de la part des autorités espagnoles, sans que la nature exacte de ces sanctions ne soit précisée à ce stade.

Pour justifier cette décision, Madrid s’appuie notamment sur des rapports émanant des Nations unies, en particulier ceux de Francesca Albanese, connue pour ses positions particulièrement hostiles à Israël. Ces rapports accusent les entreprises internationales opérant dans les implantations de tirer profit de ce que l’ONU qualifie de « économie de l’occupation ». Le gouvernement espagnol invoque également un décret adopté en septembre dernier, comprenant des références à ce qu’il décrit comme un « génocide » à Gaza, formulation vivement contestée par Israël.

Les autorités espagnoles soulignent par ailleurs que des organisations non gouvernementales telles que Amnesty International militent activement sur ce dossier. En Espagne, le syndicat CC OO aurait déjà exercé des pressions par le passé sur des géants du tourisme comme Airbnb ou Booking afin qu’ils cessent de présenter des logements situés en Judée-Samarie comme faisant partie d’Israël.

Fait notable, le ministère espagnol a choisi de ne pas révéler pour l’instant les noms des sept plateformes visées, se contentant de préciser qu’il s’agit de grandes entreprises multinationales opérant à l’échelle mondiale. Cette opacité alimente les critiques, certains y voyant une tentative d’exercer une pression politique et économique sans assumer publiquement la portée de la mesure.

En Israël, cette décision est perçue comme une étape supplémentaire dans une politique espagnole jugée ouvertement hostile à l’État hébreu. Des responsables politiques et des organisations de défense dénoncent une démarche discriminatoire qui vise exclusivement l’activité économique juive au-delà de la ligne verte, tout en ignorant d’autres conflits territoriaux dans le monde. Selon eux, il s’agit d’un précédent dangereux qui pourrait encourager des campagnes de boycott ciblées contre des populations civiles.

Au-delà de l’aspect juridique, l’impact économique potentiel est significatif. Les locations touristiques constituent une source de revenus importante pour de nombreuses familles vivant dans ces régions. La suppression des annonces sur des plateformes internationales risque de fragiliser des économies locales déjà sous pression, tout en envoyant un signal politique clair quant à la volonté du gouvernement espagnol de réduire ses liens économiques avec les implantations juives.

Ce nouvel épisode illustre la politisation croissante des plateformes numériques et du secteur touristique dans le conflit israélo-palestinien. Il renforce également le sentiment, largement partagé en Israël, que certaines capitales européennes utilisent des outils économiques pour exercer une pression politique unilatérale, au détriment du dialogue et de la coopération.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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