La télévision israélienne a révélé sur Channel2, une nouvelle diffusion de preuves, via une vidéo très incriminante, ce jeudi soir, qui a été filmée avec des caméras cachées par le groupe d’extrême droite « Ad Kan », montrant le groupe d’extrême gauche « Briser le silence » (Breaking the silence) engagé dans des activités d’espionnage contre Tsahal.
« Briser le silence » est un groupe, composé d ultra-gauchistes anciens combattants de Tsahal, ayant comme objectif de recueillir les témoignages de membres de l’armée israélienne qui ont servi en Judée-Samarie et Gaza, afin de révéler la conduite des soldats dans ces territoires.
Le groupe a fait l’objet d’une surveillance accrue ces derniers mois et a fait l’objet de plusieurs campagnes pour dénoncer ses pratiques et ses objectifs d’actions, contraires à l’éthique.
Le Canal2 cite de nombreux témoignages inédits recueillis par « Briser le silence » et obtenus par des membres de droite de l’ONG « Ad Kan », qui s’est infiltrée au sein même de l’organisation gauchiste « Breaking the Silence » et a travaillé avec eux pendant une longue période.
Le rapport a également diffusé des vidéos montrant des membres de « Breaking the Silence » et des témoignages regroupant d’anciens soldats, sur des sujets qui tournent plus autour de l’activité opérationnelle de l’armée israélienne que sur des questions concernant les Palestiniens et les droits de l’homme.
Selon le site NGO Monitor, entre les années 2008 et 2014, le New Israel Fund a approuvé 699 310 $ en subventions pour l’ONG « Briser le silence ». Cela soulève certaines questions : qui sont les donateurs et comment peuvent-t-ils espionner Tsahal ?
Il reste à déterminer si « Breaking the Silence » a transmis des informations de l’armée aux forces ennemies, ou aux gouvernements européens, dont il reçoit également une partie de son financement. Dans tous les cas, l’acte d’obtention et de maintien sur les renseignements militaires classifiés par des personnes non autorisées est aussi un crime en Israël, ce qui est puni par la loi.
Les législateurs ont réagi avec fureur suite à ce rapport, accusant « Briser le silence » de n’avoir rien à voir avec les droits de l’homme.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que le groupe avait « franchi une autre ligne rouge », ajoutant que les conclusions de l’enquête de Channel2 étaient en cours d’examen par les services de sécurité.
Le Président de la Knesset, Yuli Edelstein, a répondu qu’il attendait des autorités d’application de la loi pour «monter une enquête afin de clarifier les informations sensibles (« Briser le silence ») en sa possession. »
La Ministre-adjoint des Affaires Étrangères, Tzipi Hotovely, quant à elle, a accusé l’organisation de «noircir le nom d’Israël » dans le monde entier, et a ajouté qu’ils avaient potentiellement porté atteinte à la « sécurité de l’État ».
Le chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid s’est exprimé sur un ton similaire, en disant que « Briser le silence » « avait endommagé Israël », à l’intérieur comme à l’extérieur.
« Alors qu’Israël se bat contre la terreur, cette ONG vole de l’information et l’utilise contre l’État », a ajouté Lapid. « L’État d’Israël doit faire tout son possible pour protéger ses soldats, et cette organisation n’a pas le droit d’exister dans un état qui se bat tous les jours pour la sécurité de ses citoyens. »
Cependant, une personne du parti Meretz a tenté de défendre cette ONG : Ilan Gilon (Meretz) a déclaré que «les activités de l’organisation « Breaking the Silence » étaient faites de manière transparente et responsable, et que tous les témoignages donnés à ses hommes étaient entre les mains des censeurs, conformément à la loi. Tous les objectifs sont clairs et connus de tous, et sont une image miroir de la société que les dirigeants ont conduit à l’abîme. Il n’y a aucune preuve d’informations classifiées communiquées à un tiers », a-t-il souligné.
Le ministre de l’intégration et le membre du Likoud, Ze’ev Elkin, qui est également membre du conseil national de sécurité, a répondu: « Je suis choqué par les conclusions de l’enquête … Il y a une crainte réelle que « Breaking the Silence » soit utilisé comme un outil pour espionner l’armée israélienne, et il faut y mettre fin ».
La Ministre de la Justice, Ayelet Shaked a parlé ce matin (vendredi) et a demandé, une enquête approfondie contre « Breaking the Silence », suite à l’enregistrement des témoignages de l’organisation. « Je suis convaincue que les autorités d’application de la loi examineront les implications de cette ONG, et vérifieront s’il y a des aspects criminels de l’organisation ainsi que des activités d’espionnage ».
Ajoutant : « l’organisation s’arroge des pouvoirs de collecte de renseignements tactiques et d’activités opérationnelles des différentes unités de Tsahal, tout en piégeant les soldats par des questions apparemment innocentes, » a poursuivi Shaked.
« Il est clair pour nous tous que la personne qui recueille ce type d’information, tente de nuire à son pays par des moyens illégaux, d’une manière qui peut même s’apparenter à de l’espionnage » a déclaré la ministre.
Hier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit que l’ONG « Briser le silence » avait franchi une ligne rouge et a souligné que les personnes responsables de cette enquête, examinaient la question.