Un tribunal californien a jugé que la société israélienne NSO group était responsable du piratage massif de comptes WhatsApp et de la surveillance illégale de 1.400 utilisateurs de la plateforme, parmi lesquels des journalistes et des militants des droits de l’homme. La juge Phyllis Hamilton du tribunal de district d’Oakland a déclaré NSO coupable d’avoir exploité une vulnérabilité de la plate-forme pour injecter le logiciel espion Pegasus dans les téléphones et les ordinateurs, ont rapporté les agences de presse.
Ainsi, le tribunal américain a en principe accueilli la plainte déposée contre la société israélienne par Meta Corporation, dont une division structurelle est la plateforme WhatsApp. Les prochaines audiences porteront uniquement sur le montant des compensations que les développeurs israéliens de cyberarmes devront payer.
Le scandale mondial autour de « l’utilisation abusive » des programmes d’espionnage israéliens a conduit à l’effondrement financier de la prometteuse société NSO Group, dont les développements ont été utilisés avec succès pour saboter le programme nucléaire iranien, dans la lutte contre le terrorisme et les cartels de la drogue. En 2021, l’entreprise a été soumise à des sanctions américaines et le gouvernement israélien a dû annoncer une enquête sur ses activités, bien que l’entreprise ait vendu ses produits exclusivement sous licences d’exportation du ministère de la Défense.
Dans le même temps, il était prouvé que Pegasus était utilisé par le gouvernement Netanyahu comme un outil important de politique étrangère. Une enquête du New York Times a montré qu’Israël a acheté « l’amitié » de nombreux régimes non démocratiques en échange de la fourniture de cyberarmes, que les agences de renseignement américaines ont refusé de leur fournir.
En 2022, Pegasus a été découvert sur les téléphones du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, de la ministre de la Défense Margarita Robles, du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska et du ministre de l’Agriculture Luis Planas. Deux ans plus tard, il s’est avéré que les smartphones du président Macron et de plusieurs de ses collaborateurs étaient également infectés par Pegasus. Les scandales, les enquêtes et les procès sur ce sujet se poursuivront pendant des années. Le gouvernement israélien ne soutient pas les enquêtes à l’étranger et prend ses distances avec son entreprise.