La nuit dernière, l’État a reçu le corps d’Eliyahu Margalit (75), enlevé et assassiné lors des attaques du 7 octobre 2023. Son retour rappelle l’horreur des jours de guerre, exhume la douleur des familles et relance la pression politique sur l’exigence du rapatriement de tous les restes et des otages encore détenus. (The Times of Israel)
Les faits
Eliyahu « Churchill » Margalit, résident de Kibbutz Nir Oz, a été identifié après des examens médico-légaux menés par le Centre national de médecine légale. D’après les autorités, il avait été abattu le matin du 7 octobre 2023, après être sorti de son abri pour s’occuper de ses chevaux ; son corps avait été ensuite transféré dans la bande de Gaza. Son rapatriement survient dans un contexte de négociations et d’échanges encadrés par des médiateurs internationaux. (The Times of Israel)
Réactions officielles et familiales
Les représentants de l’IDF et du Bureau du Premier ministre ont transmis leurs condoléances à la famille et rappelé que le rapatriement des restes s’inscrit dans la mise en œuvre partielle des accords conclus récemment entre médiateurs et responsables de terrain. Sur le plan politique, le retour est présenté comme la preuve que la pression israélienne combinée aux canaux de médiation porte parfois ses fruits, tout en soulignant que plusieurs corps et otages demeurent introuvables. (Reuters)
La voix de la société civile
Plusieurs figures publiques et militants ont partagé leurs émotions et appels à la mémoire. Yoseph Haddad a publié un message poignant : « אליהו היה בן 75… רק לאחר 56 ימים צה »ל הודיע למשפחה כי הוא נרצח. כעת זוכה לחזור לאדמות המדינה שאהב ולהיקבר כראוי. יהי זכרו ברוך. » (extrait fourni). Ces témoignages publics cristallisent une demande : que le retour des restes cesse d’être utilisé comme monnaie d’échange et redevienne une priorité humanitaire. (Message public de Yoseph Haddad, fourni). (Haaretz)
Analyse — politique et humanitaire
Le rapatriement d’un corps, fût-il tragiquement tardif, a une double portée. D’abord personnelle et rituelle : permettre une sépulture conforme à la tradition et au deuil. Ensuite symbolique et stratégique : chaque restitution prouve l’existence d’un canal (même fragile) entre acteurs, tout en révélant les limites de ces canaux — quand des corps restent retenus, l’État peut justifier des mesures de pression (fermeture de passages, restrictions d’aide) et des décisions de sécurité intérieure. La prise en main de ces dossiers par les services médico-légaux montre aussi l’effort institutionnel pour fournir aux familles des réponses scientifiques et juridiquement valables. (The Times of Israel)
Enjeux diplomatiques et sécuritaires
Le retour partiel des corps s’inscrit dans une atmosphère tendue entre nécessité humanitaire et impératifs sécuritaires. Israël conditionne, à plusieurs reprises, des ouvertures de passages et des flux d’aide au respect par le Hamas de ses engagements, y compris la remise des restes et la localisation des otages vivants. Ces conditions ont conduit à des interruptions temporaires de l’ouverture du poste de Rafah et à des réductions contrôlées de l’aide, mesures destinées à faire pression — et qui, de facto, pèsent sur la population civile de Gaza. (Reuters)
Perspectives juridiques et mémorielles
Les retours successifs imposent une réflexion sur la possibilité d’un mécanisme international permanent garantissant la restitution rapide des restes. Les familles réclament désormais non seulement la vérité mais des garanties pour que de tels enlèvements et ce commerce macabre de restes ne servent plus jamais de levier politique. L’État, de son côté, doit conjuguer justice, mémoire et action judiciaire : identification, documentation médico-légale et, le cas échéant, poursuites contre les acteurs reconnus coupables. (Wikipedia)
Le corps d’Eliyahu Margalit est rentré ; avec lui, la colère, la tristesse et l’exigence d’une société : que la dignité des morts soit respectée, et que justice suive pour les vivants. Tant que des restes et des otages resteront retenus, la paix restera incomplète — et la politique continuera de s’écrire sur les tombes.
Sources principales : Times of Israel — identification et contexte ; Newsweek — chronologie d’identification ; déclarations officielles IDF/Bureau du PM (reportages du 18 octobre 2025). (The Times of Israel)
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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