Un nouvel épisode sanglant dans le chaos de Gaza

Selon un rapport récemment publié par des sources sécuritaires régionales, le Hamas a exécuté douze membres de la milice salafiste radicale Abu Shabaab dans le sud de la bande de Gaza, près de Rafah. Cette opération, bien qu’encore peu médiatisée à l’international, reflète un bouleversement profond dans les équilibres internes du territoire contrôlé par l’organisation islamiste.

Alors qu’Israël mène ses propres opérations pour démanteler l’infrastructure du Hamas, le mouvement terroriste semble désormais confronté à une menace grandissante au sein même de Gaza : une contestation armée, venue de ses marges les plus extrêmes.

Abu Shabaab : une milice salafiste en rupture avec le Hamas

La milice Abu Shabaab (à ne pas confondre avec son homonyme somalien affilié à Al-Qaïda), est composée d’éléments salafistes, souvent plus radicaux que le Hamas lui-même. Ces groupes reprochent au Hamas de ne pas imposer la charia de façon suffisamment stricte, de négocier avec des pays « infidèles », et même, paradoxalement, de ne pas attaquer Israël de façon plus agressive.

Leur présence à Rafah et Khan Younès a été signalée depuis plusieurs années, et des affrontements sporadiques ont opposé ces groupes au Hamas, notamment après des tirs de roquettes non autorisés ou des attentats contre des postes de police du Hamas.

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L’opération sanglante

D’après les informations qui ont fuité, le 8 juin dernier, une cellule d’Abu Shabaab a été repérée par les forces du Hamas alors qu’elle préparait une opération contre une cible palestinienne considérée comme « collaboratrice ». Les services de renseignement du Hamas auraient intercepté les communications, et dans une démonstration de force, auraient encerclé un quartier résidentiel au sud de Rafah.

Les douze hommes ont été exécutés sommairement, certains abattus sur place, d’autres transférés dans un centre de détention du Hamas avant d’être éliminés. Des vidéos montrant les corps, ainsi que des témoignages audio de proches des victimes, ont été diffusés sur les réseaux, malgré les tentatives du Hamas de restreindre toute fuite d’information.

Une réaction palestinienne partagée

Dans la rue palestinienne, les réactions sont contrastées. Une partie de la population, épuisée par la terreur islamiste sous toutes ses formes, redoute l’escalade entre factions armées. D’autres, surtout dans les milieux islamistes les plus radicaux, dénoncent le Hamas comme ayant « vendu son âme aux infidèles » et « perdu toute légitimité religieuse ».

Des appels à la vengeance ont été lancés depuis des mosquées de Khan Younès, et des comptes Telegram affiliés à Abu Shabaab ont promis de faire exploser les postes de commandement du Hamas.

Israël observe – et ne s’interpose pas

Du côté israélien, Tsahal reste en alerte, mais n’a pas réagi directement à ces violences internes. Des sources militaires confirment que l’effondrement progressif du contrôle du Hamas à Gaza est à la fois une menace et une opportunité.

« Ce que nous observons, c’est une anarchie naissante. Le Hamas perd le contrôle. Cela ne signifie pas que ces groupes salafistes sont moins dangereux – bien au contraire – mais cela prouve que l’autorité centrale s’effondre », explique un expert militaire israélien.

Un effondrement organisé ?

Certains analystes suggèrent que le Hamas pourrait orchestrer lui-même cette brutalité interne dans une tentative désespérée de regagner de l’autorité et de la peur. En éliminant publiquement ses opposants radicaux, l’organisation tente d’envoyer un message clair : tout ce qui échappe à son contrôle sera détruit.

Mais cette stratégie pourrait se retourner contre elle. La population civile, prise en étau entre les drones israéliens et les milices islamistes, commence à exprimer un ras-le-bol plus fort que jamais.

Une leçon pour la communauté internationale

Pendant que l’Union européenne et l’ONU continuent de pousser pour un « cessez-le-feu humanitaire », les faits sur le terrain racontent une toute autre histoire. Gaza n’est pas seulement une « prison à ciel ouvert » comme aiment le répéter certains militants, mais un champ de bataille entre extrémismes rivaux.

« Tant que le Hamas sera en charge de Gaza, aucune stabilité n’est possible », souligne un diplomate occidental basé à Jérusalem. « Et ce n’est pas Israël le problème – c’est la guerre intestine entre factions islamistes. »

Une opportunité pour l’Autorité palestinienne ?

Face à ce chaos, certains à Ramallah voient une fenêtre stratégique pour réaffirmer la légitimité de l’Autorité palestinienne. Mais son absence totale sur le terrain et sa perte de crédibilité laissent peu d’espoir à court terme.Israël prêt à toute éventualité

Israël, de son côté, continue de surveiller de près l’évolution à Rafah et dans le sud de Gaza. Toute percée d’un groupe plus radical qu’Abu Shabaab – notamment affilié à Daech – constituerait une ligne rouge.

« Nous devons éviter un second Afghanistan au cœur du Proche-Orient », a déclaré un ancien chef du Shin Bet.

Conclusion : le début de la fin pour le Hamas ?

L’élimination de 12 membres de la milice Abu Shabaab par le Hamas illustre la désintégration du tissu social et sécuritaire à Gaza. Alors que l’organisation perd peu à peu l’adhésion de sa base, elle semble se replier sur la violence pour maintenir l’illusion d’un contrôle. Mais pour combien de temps encore ?

Israël, avec prudence et fermeté, continue de naviguer dans cette région en crise, conscient qu’un vide du pouvoir pourrait être encore plus dangereux que le chaos actuel. En attendant, le monde découvre, souvent à contrecœur, que le plus grand danger pour les Gazaouis… vient peut-être de leurs propres dirigeants.