Quelques heures Ă peine aprĂšs lâannonce du cessez-le-feu entre IsraĂ«l et le Hamas, un message glaçant a Ă©tĂ© publiĂ© par les canaux officiels du mouvement islamiste. En arabe, le communiquĂ© dĂ©clare : « QuâAllah fasse que cette trĂȘve soit comme le traitĂ© de Hudaybiyyah â suivie dâune conquĂȘte, comme la conquĂȘte de La Mecque. »
Pour quiconque connaĂźt lâhistoire islamique, la rĂ©fĂ©rence nâa rien dâanodin. Le traitĂ© de Hudaybiyyah, signĂ© au VIIe siĂšcle entre le prophĂšte Mahomet et la tribu mecquoise des Quraychites, Ă©tait un accord de paix temporaire que Mahomet a rompu unilatĂ©ralement, lançant la conquĂȘte de La Mecque et soumettant ses adversaires. Câest prĂ©cisĂ©ment cette analogie que le Hamas revendique : une « pause tactique », avant de reprendre le combat pour la destruction dâIsraĂ«l.
Ce parallĂšle thĂ©ologique confirme ce que de nombreux analystes israĂ©liens et arabes rĂ©pĂštent depuis des mois : le Hamas nâa jamais renoncĂ© Ă son objectif stratĂ©gique, la disparition de lâĂtat juif. La trĂȘve, selon cette rhĂ©torique, nâest pas un pas vers la paix, mais une respiration militaire, un temps de rĂ©armement.
Des spĂ©cialistes du monde musulman rappellent que cette citation circule depuis longtemps dans les milieux djihadistes. Elle est utilisĂ©e par Al-QaĂŻda, le Hezbollah ou les FrĂšres musulmans pour justifier la tromperie politique au nom de la foi. Le professeur Ă©gyptien Ahmed al-Khatib explique : « Dans la doctrine islamiste radicale, le traitĂ© de Hudaybiyyah est un modĂšle : on signe la paix avec lâennemi uniquement jusquâĂ ĂȘtre assez fort pour lâanĂ©antir. »
Ă JĂ©rusalem, ces dĂ©clarations sont perçues comme une preuve supplĂ©mentaire de la duplicitĂ© du Hamas. Des sources sĂ©curitaires israĂ©liennes soulignent que le mouvement « continue Ă parler au monde en anglais de paix et dâhumanitaire, mais Ă son peuple en arabe de conquĂȘte et de djihad ». Le contraste entre le discours diplomatique et la communication interne illustre le double jeu habituel du groupe.
Les rĂ©seaux affiliĂ©s au Hamas, notamment Telegram et Al-Aqsa TV, ont largement diffusĂ© ce message, suscitant des milliers de rĂ©actions enthousiastes parmi les partisans de la « rĂ©sistance ». Lâappel Ă une « conquĂȘte future » aprĂšs la trĂȘve y est cĂ©lĂ©brĂ© comme une promesse divine. En revanche, dans le monde arabe modĂ©rĂ©, plusieurs commentateurs sâen inquiĂštent. Le quotidien jordanien Al-Ghad Ă©voque un « aveu de stratĂ©gie mensongĂšre qui rend impossible toute confiance politique avec Gaza ».
En IsraĂ«l, ces propos rĂ©sonnent douloureusement avec les souvenirs du 7 octobre 2023, quand la « rĂ©sistance » glorifiĂ©e par le Hamas sâest traduite par des massacres, des viols et des enlĂšvements de civils. Les familles des otages craignent que la trĂȘve, au lieu dâapporter la paix, redonne au Hamas lâoccasion de se rĂ©organiser et de frapper Ă nouveau.
Les responsables politiques israĂ©liens sâabstiennent de commenter officiellement, mais dans les coulisses, plusieurs Ă©voquent « une leçon Ă ne jamais oublier : on ne signe pas la paix avec ceux qui invoquent La Mecque pour promettre notre destruction ».
Cette dĂ©claration en arabe nâest pas quâun slogan religieux : câest une stratĂ©gie codĂ©e, inscrite dans lâidĂ©ologie mĂȘme du Hamas. En lâassumant publiquement, le mouvement rappelle que la bataille contre IsraĂ«l, dans son esprit, ne sâarrĂȘtera quâavec la disparition de lâĂtat juif.
Le traitĂ© de Hudaybiyyah, autrefois symbole de ruse dans lâhistoire islamique, devient ici un manifeste moderne de duplicitĂ©. Et pour IsraĂ«l, un avertissement : toute trĂȘve signĂ©e avec le Hamas ne sera jamais quâun intervalle avant la prochaine guerre.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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