Le Hamas refuse de se désarmer malgré le plan Trump : la paix sous condition

À peine les premiers otages israéliens avaient-ils retrouvé la liberté que le double langage du Hamas ressurgissait. Alors que les caméras du monde entier montraient les véhicules du CICR escortant les captifs libérés vers la frontière sud de Gaza, l’un des dirigeants du mouvement islamiste, Osama Hamdan, proclamait publiquement :

« La résistance ne rendra pas ses armes avant la libération de toute la Palestine, et même après, ces armes resteront pour la défense. »

Une phrase qui résonne comme un démenti direct aux engagements formulés dans le plan Trump pour Gaza, signé la veille à Washington et validé par Israël, le Qatar, l’Égypte et plusieurs puissances arabes modérées.

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Un plan ambitieux : démilitariser, reconstruire, stabiliser

Le document de vingt points, présenté par la Maison Blanche et relayé par l’analyste israélien Amir Tsarfati, trace une feuille de route inédite pour l’après-guerre :

  • DĂ©militarisation complète de Gaza sous supervision internationale ;
  • Destruction des tunnels, ateliers d’armes et infrastructures terroristes ;
  • Mise en place d’une force internationale de stabilisation (ISF), formĂ©e d’unitĂ©s arabes et occidentales, pour encadrer une nouvelle police palestinienne ;
  • Interdiction absolue de toute prĂ©sence du Hamas dans le futur appareil civil ou sĂ©curitaire ;
  • Et surtout, absence d’occupation israĂ©lienne, remplacĂ©e par un dispositif temporaire contrĂ´lĂ© conjointement par IsraĂ«l, l’ISF et les garants arabes.

En théorie, Israël conserverait un périmètre de sécurité jusqu’à la confirmation d’une Gaza totalement « exempte de toute menace terroriste », selon la formulation du plan.
(source : Maison Blanche, Reuters – dossier Gaza Peace Framework)

La résistance verbale du Hamas

Mais les déclarations du Hamas ont douché l’optimisme de cette architecture diplomatique.
Dans une interview donnée à Al-Mayadeen, Osama Hamdan a affirmé que le mouvement « ne quittera pas Gaza » et qu’il envisage même le retour de ses dirigeants exilés dans l’enclave. Ces propos confirment, selon des sources israéliennes, que la libération des otages n’est qu’un acte tactique : un moyen de gagner du temps, de restaurer une façade politique et de conserver l’appareil militaire souterrain du mouvement.

Comme l’a résumé le commentateur militaire Amir Tsarfati sur son canal Telegram :

« Hamas ne cherche pas la paix, il cherche la survie. Il rend les otages pour regagner du pouvoir – et il recommencera dès que le terrain lui sera favorable. »
Une analyse partagée par plusieurs officiers israéliens, qui redoutent que le plan international, s’il est mal contrôlé, ne permette au Hamas de se reconstituer sous un autre nom, comme cela s’était produit après le retrait unilatéral de 2005.

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L’équation israélienne : vigilance et réalisme

À Jérusalem, le gouvernement Netanyahou a salué la “vision claire et pragmatique” du plan Trump, tout en insistant sur la condition sine qua non : aucune tolérance pour un Hamas reconstitué.
Un conseiller du Premier ministre a déclaré:

« Israël respectera chaque clause, mais la sécurité des citoyens passera avant tout. Si l’ISF échoue à contrôler Gaza, Tsahal reprendra la main, point final. »

L’armée israélienne conservera donc, selon l’accord, un droit de supervision et d’intervention dans les zones dites “tampons” tant que la menace terroriste n’aura pas disparu. Une disposition essentielle, car le plan prévoit une reconstruction économique massive de Gaza, financée par un fonds international auquel participeront les États du Golfe, les États-Unis et l’Union européenne.
(source : The Jerusalem Post)

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Une paix fragile sous surveillance

En parallèle, l’article 18 du plan propose un dialogue interconfessionnel pour “changer les mentalités” et instaurer une coexistence durable. Initiative louable sur le papier, mais perçue comme naïve par de nombreux Israéliens.
L’ancien ambassadeur Danny Danon a résumé la crainte nationale :

“On ne bâtit pas la paix sur des promesses, mais sur la dissuasion. Si le Hamas conserve un seul fusil, il reprendra la guerre.”

Pour Israël, la priorité reste claire : désarmer, sécuriser, puis reconstruire – dans cet ordre et pas l’inverse. Car derrière la rhétorique diplomatique, la réalité du terrain reste celle d’un ennemi qui ne cache ni son idéologie, ni son objectif final : la destruction d’Israël.

Ainsi, tandis que le monde salue la libération des otages et le leadership de Trump, Jérusalem garde les yeux ouverts. Car la paix ne se signe pas avec ceux qui, au lendemain d’un accord, continuent d’enterrer leurs armes dans le sable.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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