Bien que le Hezbollah ait ratifié l’accord de cessez-le-feu, qui inclut un engagement à désarmer les groupes armés, ses dirigeants continuent de réaffirmer leur attachement à leurs armes. Mahmoud Komati, ancien ministre et vice-président du conseil politique du Hezbollah, a récemment déclaré :
« Si nous sommes de véritables partenaires de la patrie, nous devons élaborer une stratégie de défense pour protéger le Liban, car l’armée seule ne peut pas affronter l’ennemi. »*
Ces propos ont été tenus dimanche lors d’une célébration organisée par le Hezbollah dans la ville de Jieh, où Komati a ajouté que
* »les rêves malveillants de certains ennemis, qui souhaitent un Liban sans les armes de la résistance, ne se réaliseront pas. »
Un refus persistant de désarmement
Les déclarations de Komati reflètent la position constante du Hezbollah de ne pas abandonner ses armes, en dépit des engagements nationaux et internationaux stipulant que seules les forces de l’État libanais doivent être armées.
Dans ce contexte, le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a affirmé aujourd’hui lors d’une visite dans le sud du Liban avec le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun :
« L’armée libanaise assumera pleinement ses responsabilités dans le sud, après le retrait israélien des territoires occupés. »
Il a également souligné :
« L’armée n’a jamais failli à son rôle et prouvera qu’elle est capable de relever les défis. »
Le général Aoun a ajouté que l’armée poursuivra l’application de la résolution 1701 en coopération avec la FINUL et veillera à ce qu’Israël respecte les accords du cessez-le-feu.
Tensions autour de l’armement du Hezbollah
Malgré les efforts de l’armée libanaise pour renforcer sa présence dans le sud, la question des armes du Hezbollah reste une source de tensions internes et internationales. De nombreux experts et responsables libanais considèrent que les armes du Hezbollah placent le Liban dans une position de dépendance vis-à-vis de l’Iran, principal soutien du mouvement.
L’analyste politique libanais Hisham Jaber a déclaré :
« La stratégie de défense nationale incombe exclusivement à l’armée légitime du Liban. Elle doit être élaborée par une commission militaire spéciale, et approuvée par le gouvernement et le Parlement. »
De son côté, l’expert stratégique, le général à la retraite Nagy Malab, a souligné que :
« La résistance n’est acceptable que si ses armes sont libanaises et décidées dans un cadre national. »
Un enjeu national et international
La situation reste fragile, alors que le Liban s’efforce de respecter ses engagements envers la communauté internationale, tout en gérant les répercussions des récents affrontements qui ont causé plus de 4 000 morts au Liban et une destruction massive dans les bastions du Hezbollah.
Le débat sur l’avenir des armes du Hezbollah continue de diviser, au moment où le Liban tente de reconstruire sa souveraineté et de restaurer la stabilité dans une région en proie à des tensions permanentes.
*(Sources : Alhurra, porte-parole de Tsahal)*