Le Hezbollah prêt à abandonner ses missiles longue portée ? Un revirement stratégique… ou un piège diplomatique ?

C’est une déclaration qui fait l’effet d’une onde de choc au cœur du Moyen-Orient. Selon une révélation du journal saoudien « Asharq Al-Awsat », le Hezbollah aurait exprimé sa volonté de renoncer à son arsenal de missiles longue portée. Une concession présentée comme une condition à l’arrêt des frappes israéliennes et à la reconstruction du sud du Liban, aujourd’hui en ruines après des mois d’affrontements intensifiés.

Cette proposition aurait été formulée par des représentants du mouvement chiite libanais via des canaux diplomatiques indirects, selon des sources libanaises citées par le journal. Le message est clair : « Le Hezbollah propose de remettre ses missiles longue portée, en échange d’un cessez-le-feu israélien et d’un soutien international à la reconstruction. »

Un tournant stratégique ?

Si elle se confirme, cette offre représenterait un revirement sans précédent de la part de l’organisation pro-iranienne, connue pour son attachement viscéral à la « résistance armée » et pour sa doctrine de dissuasion basée sur des dizaines de milliers de missiles cachés au Liban. Ces armes — certaines capables d’atteindre tout le territoire israélien — sont depuis des années la principale menace stratégique sur le front nord d’Israël.

Mais cette volte-face est-elle sincère ? Ou s’agit-il d’une manœuvre diplomatique cynique, visant à obtenir un répit tactique sous couvert de concessions ? Les responsables israéliens n’ont pas encore officiellement réagi, mais en coulisses, les services de renseignement prennent cette annonce avec une extrême prudence, rappelant que le Hezbollah a toujours utilisé les périodes de calme pour se réarmer.

Pour suivre les évolutions sécuritaires au nord d’Israël :
https://infos-israel.news/category/alerte-info-24-24/
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https://alyaexpress-news.com/
https://rakbeisrael.buzz/

L’Iran temporise, mais soutient le Hezbollah

Sans surprise, Téhéran a immédiatement réagi à ce rapport. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a balayé la nouvelle d’un revers de main, qualifiant les tentatives de désarmement du Hezbollah de « vieilles obsessions irréalistes ». Il a affirmé que « la résistance chiite au Liban est à son apogée », malgré les coups encaissés, et que le Hezbollah a « réorganisé ses forces, remplacé ses commandants, et conserve un pouvoir de frappe intact ».

Toutefois, nuance inhabituelle : le diplomate iranien a également précisé que l’Iran n’interviendrait pas dans la décision finale du Hezbollah, et se contenterait d’un « soutien à distance ». Un message qui pourrait être interprété comme une volonté de ne pas être entraîné dans une escalade régionale, notamment en cas de confrontation directe entre Israël et le Hezbollah.

Israël doit-il y croire ?

La possibilité que le Hezbollah accepte volontairement de se démunir d’une partie de son arsenal — même symbolique — représente une ouverture rare. Mais le timing interroge : alors que le Hamas est à genoux à Gaza, que l’opinion libanaise est à bout, et que le front nord s’enlise dans une guerre d’usure coûteuse, le Hezbollah pourrait simplement chercher à reprendre son souffle, préserver ses infrastructures, et apaiser la colère croissante au sein de la population chiite du sud-Liban.

Du côté israélien, les appels à « écraser le Hezbollah une fois pour toutes » se multiplient, surtout depuis que les villages frontaliers ont été vidés de leurs habitants. Le chef d’état-major de Tsahal l’a récemment déclaré : « Nous sommes prêts à une opération complète au nord. Ce n’est qu’une question de timing. »

En ce sens, la main tendue du Hezbollah pourrait bien être un dernier levier de dissuasion, un chantage humanitaire, ou un simple leurre diplomatique.

Le Liban au bord du gouffre

Reste la réalité libanaise. Le pays est en ruine : économie effondrée, infrastructures détruites, sud vidé de ses habitants. Pour le Hezbollah, qui aspire à rester un acteur politique au Liban, sauver le Liban du chaos est devenu un impératif tactique autant qu’une nécessité morale. Mais cela est-il compatible avec l’idéologie de « résistance armée permanente » ?

L’État d’Israël, fort de ses leçons passées, doit rester lucide : chaque missile rendu aujourd’hui pourrait être remplacé par deux autres demain — plus puissants, plus précis, plus menaçants.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hezbollah
https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_nord_d%27Isra%C3%ABl
https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_l%27Iran_et_le_Liban

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