Le plan proposĂ© au Liban par la France pourrait devenir le prochain dĂ©sastre et l’Ă©chec de la victoire israĂ©lienne

Dans les coulisses, sous les auspices de l’intensitĂ© des combats au Sud, les États-Unis et la France sont en train de « coudre » un plan pour le Nord qui pourrait ĂȘtre la base d’un Ă©chec de la victoire et du prochain dĂ©sastre, ou mĂȘme d’une image de victoire, et pire encore, cela ne permettra pas vraiment le retour en toute sĂ©curitĂ© des milliers de personnes Ă©vacuĂ©es dans leurs foyers.

Pour rappel, le Litani est un important fleuve irriguant le centre de la Bekaa et le Sud du Liban. Son cours, entiÚrement sur le territoire libanais et long de plus de 140 km, traverse la plaine de la Bekaa et se jette dans la mer Méditerranée, au nord de Tyr.

MalgrĂ© les rumeurs selon lesquelles le Litani deviendrait un tampon entre IsraĂ«l et le Hezbollah, les nĂ©gociations actuelles portent sur le dĂ©placement du Hezbollah Ă  seulement quelques kilomĂštres de la frontiĂšre entre IsraĂ«l et le Liban, sur 5 Ă  7 kilomĂštres sur toute sa longueur. Les 85 000 habitants du Nord, rĂ©fugiĂ©s dans leur pays, pourront certes regagner leurs foyers lorsqu’ils ne verront plus le Hezbollah Ă  travers leurs fenĂȘtres – mais le Hezbollah, Ă  quelques kilomĂštres seulement, les verra clairement.

IsraĂ«l, qui est entrĂ© dans les nĂ©gociations sous la pression amĂ©ricaine, et « l’entitĂ© militaire » qui sera dĂ©ployĂ©e le long de la frontiĂšre sera l’armĂ©e libanaise, mais la diffĂ©rence entre cette armĂ©e et le Hezbollah est floue, et parfois pas du tout. Les collaborations entre les deux dans le passĂ© nous ont souvent fait plus de mal qu’elles ne nous ont aidĂ©s, et c’est en fait la mĂȘme dame qui change d’armoiries.

Ce qui est encore pire, c’est qu’il n’est pas clair si l’infrastructure militaire accumulĂ©e au fil des annĂ©es par la branche iranienne Ă  notre frontiĂšre nord sera dĂ©mantelĂ©e. Nous parlons de puits de lancement, de grottes de tir et de caches d’armes, et cela sans mĂȘme parler des 150 000 roquettes et des armes prĂ©cises et sophistiquĂ©es de l’armĂ©e terroriste chiite.

L’essentiel du bluff a Ă©tĂ© formulĂ© par un haut responsable du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres lors d’un dĂ©bat Ă  la Knesset : nous gardons le Hezbollah hors de vue des habitants du nord, qui ne verront pas les canons des armes par la fenĂȘtre, mais pas du champ de tir (Zev Kam, « Bassheva »). Cette approche me rappelle un autre jeu du «je pense», qui se joue ces jours-ci contre les AmĂ©ricains et auquel IsraĂ«l est Ă©galement attirĂ©. Cela s’est reflĂ©tĂ© dans les propos du chef de l’AutoritĂ© palestinienne, Tzachi Hanegbi, selon lesquels l’AutoritĂ© palestinienne, aprĂšs une rĂ©forme substantielle, sera en mesure de jouer le rĂŽle qui lui est assignĂ© par la communautĂ© internationale Ă  Gaza.

Mais le Hanegbi a tort. Ce n’est pas l’AutoritĂ© palestinienne et son mĂ©canisme qui ont besoin d’ĂȘtre rĂ©formĂ©s, mais l’opinion publique palestinienne. Une AutoritĂ© palestinienne ancienne ou renouvelĂ©e ne s’élĂšvera ni ne tombera. La racine du problĂšme est la population palestinienne, qui nous dĂ©teste, glorifie le terrorisme, vĂ©nĂšre les « martyrs », est attachĂ©e au droit au retour et Ă  la fin de l’État juif et est prĂȘte Ă  remettre ses armes au Hamas. C’est ce qu’ils disent. Il suffit d’écouter et d’agir en consĂ©quence.