Le président paraguayen Mario Abdo Benitez a déclaré vendredi que la réponse d’Israël à sa décision de renvoyer l’ambassadeur de son pays de Jérusalem à Tel-Aviv était « exagérée ». Il a appelé Israël à reconsidérer sa décision de fermer son ambassade.
Dans le même temps, le vice-président américain Mike Pence s’est entretenu avec le président du Paraguay et l’a pressé de changer sa décision. Selon l’annonce de la Maison Blanche, Pence l’a exhorté à remplir l’engagement initial de transférer l’ambassade à Jérusalem, « en signe de relations historiques de l’Etat avec Israël et les Etats-Unis ». La déclaration de la Maison Blanche n’a pas précisé comment le président paraguayen avait répondu à une telle demande, mais a souligné que les deux dirigeants avaient travaillé ensemble pour promouvoir une solution durable au conflit israélo-palestinien.
La crise a débuté mercredi, lorsque le Paraguay a annoncé son intention de transférer l’ambassade à Tel-Aviv – inversant ainsi la décision de l’ancien président Horacio Cartes. Ce dernier a transféré l’ambassade lors d’une cérémonie tenue il y a environ quatre mois, mais il a été depuis remplacé par Mario Abdo. Le ministre des Affaires étrangères, Luis Alberto Castiglione, a expliqué que son pays « veut contribuer aux efforts diplomatiques régionaux pour parvenir à la paix au Moyen-Orient ». En réponse, le ministère israélien des Affaires étrangères a ordonné la fermeture de l’ambassade en Israël.
Ceux qui ont exprimé leur soutien à cette décision fut la Turquie, qui, à la suite de la crise entre Israël et le Paraguay, a annoncé l’ouverture d’une ambassade dans la capitale du pays sud-américain. Jusqu’à présent, l’ambassadeur turc a opéré au Paraguay à partir de Buenos Aires, en plus des consuls turcs à Asunción et à Ciudad el Este. Les Palestiniens ont également affirmé qu’ils ouvriraient une ambassade au Paraguay et ont ajouté que c’était eux qui l’avaient poussé à annuler la décision de placer leur ambassade à Jérusalem.
Horacio Cartes a écrit sur son compte Twitter qu’il s’agissait d’une « trahison des valeurs de la civilisation judéo-chrétienne », dans l’amitié du Paraguay et dans l’amitié entre les deux pays. « Chaque pays qui a tourné le dos à Israël a payé cher », a ajouté son prédécesseur.